Thierry Murat revient avec le dernier volet d'un triptyque explorant la création artistique à travers les genres littéraires. Avec Ne reste que l'aube, il revisite le genre littéraire du récit de vampire et aborde les thèmes de l'art et de l'immortalité... En choisissant de situer son histoire dans un futur proche, il porte un regard aiguisé sur l'avenir de notre monde, devenu déshumanisé par la montée des réseaux sociaux, un monde où l'humanité se trouve peut-être là où on ne l'attend plus.
Jørgen Nyberg est un peintre célèbre de la deuxième moitié du XXIe siècle. Il a installé sa notoriété grandissante avec des peintures de scènes intimistes aux formats gigantesques. D'une modernité implacable, ses toiles ont la particularité d'être exécutées avec une technique très ancienne de la Renaissance italienne. Ses oeuvres font autant parler d'elles sur le Workin'glass, le réseau social dominant, que la volonté de l'artiste de ne jamais apparaître en public. Avant d'être Jørgen Nyberg, il fût l'une des figures marquantes du Cinquecento, Giacomo della Fenice. Malheureusement, il meurt à 46 ans, en 1531, en Toscane, mordu à mort dans une ruelle de Sienne. L'immortalité lui est offerte par son agresseur, un vampire et collectionneur d'art qu'il n'a jamais revu.
Cinq siècles plus tard, il vit et travaille dans un immense loft au 153e étage d'une tour de Stockholm où il réside, la lumière de l'aube y étant plus confortable. Un jour, Yris, l'intelligence artificielle qui gère son lien avec le monde extérieur, lui conseille vivement d'accepter un rendez-vous avec Niels, un jeune artiste étudiant fasciné par l'oeuvre et la troublante personnalité de Jørgen Nyberg. Une rencontre qui va bouleverser leurs vies.
1867. Pittsburgh, États-Unis d'Amérique. Dans la ville industrielle grouillante et riche, Joseph Wallace, 33 ans, est photographe et tire le portrait des nombreux notables, ce qui lui assure une vie confortable mais sans possible fantaisie artistique. Il s'engage à suivre l'expédition dans les Montagnes Rocheuses. Le programme dirigé par le Docteur Walter est financé par le Gouvernement américain afin d'explorer de nouvelles zones à cartographier et découvrir si de nouveaux gisements d'or ou de charbon sont exploitables, s'il existe, toujours plus loin, d'autres terres à coloniser. Parmi les plus éminents scientifiques de la côte Est, Joseph Wallace a pour mission de photographier les régions traversées, le relief, la végétation, et aider à cartographier le territoire. Mais l'expédition se révèle être un voyage intime sans retour. Suivant le dédale géographique, Wallace entame un cheminement artistique. Le tranquille époux et père de famille rencontre les Indiens Sioux Oglalas et sa vie va s'en trouver changée. Il est désormais Etunwan, Celui-qui-regarde. De retour en ville il n'aura de cesse de vouloir retourner en terres indiennes, d'autant qu'il a aimé corps et âme la femme papillon. Le projet d'envergure humaniste, ethnographique et artistique devient une nécessité pour lui qui connaît un détachement lent, progressif, physique et cérébral du monde blanc, telle une mue animale pour appréhender le réel d'une façon nouvelle, alors que la photographie est un art neuf en rapide évolution technique. La mission artistique du photographe est là : ne plus seulement reproduire la réalité des êtres et des choses mais les sublimer. Il faut raconter avec le regard. Au-delà de tout progrès technique. C'est là l'essence de son art, c'est ce qu'il aura solennellement appris de ces voyages à l'Ouest.
Après Étunwan, Thierry Murat relate l'aventure d'un journaliste et poète parisien, parti en 1872 au coeur des landes du Yorshire, à la recherche du loup-garou et de sorcières, ces légendes celtiques en vogue à cette époque à Paris...
Le nouveau récit d'une magnifique rencontre entre deux mondes par un auteur en pleine possession de ses moyens graphiques.