Solange Darnal promène sa silhouette élégante et solitaire entre le Paris du début des années 1960, le Berlin de la guerre froide et la mélancolie de Trieste sous la pluie. On roule en Volvo P1800, on fume des cigarettes State Express 555, le musée de la porte Dorée s'appelle encore le palais des Colonies, et les femmes portent des imperméables beurre frais.
Solange oscille entre deux mondes, celui de la vérité et celui du mensonge, de la lumière et de l'ombre, de la transparence et du secret, et navigue entre deux hommes. Elle prend peu à peu conscience qu'elle en aime un davantage que l'autre, et sans doute aime-t-elle vraiment pour la première fois...
Intermittences du coeur, souvenirs d'enfance et mouvements de l'Histoire s'entremêlent dans cette intrigue qui pousse le lecteur à s'interroger sur ce drôle de jeu - peut-être dangereux - auquel se livre la jeune femme. Mais qui est Solange ? Et le sait-elle seulement ?
Une station balnéaire de la côte atlantique, en hiver. Pascal Labarthe, le narrateur, arrive un soir de brume, par l'autocar. Que vient-il faire ici, hors saison, dans cette petite ville endormie des bords de mer qu'il ne connaît pas? «J'ai rendez-vous», déclare-t-il à l'homme qui séjourne également à l'Océanic, un hôtel dont ils sont les seuls occupants. Rendez-vous avec qui? Jardin d'hiver tisse, entre Paris et Royan, les fils ténus, presque invisibles, d'une intrigue où dialoguent histoire d'amour et histoire tout court, où, le temps d'un hiver, s'entrelacent finement un présent traversé de personnages singuliers et un passé hanté par la figure d'une jeune femme aimée. Peuplé de lieux à l'abandon auxquels la mémoire se raccroche, ce roman est celui d'un amour perdu, jamais oublié...
Daniel, le narrateur, rencontre une jeune femme 'à l'allure de princesse fatiguée', Christine Stretter, qui vit un peu hors du temps, entre un père passionné de mappemondes et un fiancé se rêvant cinéaste. Dès lors, se noue une relation à part, clandestine, faite 'd'attachement, de compréhension, de douceur'. Au fil de ce roman nimbé de mystère, une géographie subtile se dessine. Dans un Paris enneigé, de rues en pente en chambres d'hôtel, des perspectives nouvelles ne cessent de s'ouvrir. Des décors très finement tracés révèlent tour à tour une énigmatique patronne de café, un ancien professeur de danse en proie à la solitude puis, à Casablanca où Daniel part en quête de meubles pour le compte d'un collectionneur, un volubile gardien d'immeuble ou encore l'étrange propriétaire de deux fauteuils signés du décorateur Jean Royère. Mais une figure domine, entre ombre et lumière : celle, singulière, de Christine Stretter.
1960. Cécile est mariée, vit à Paris et entretient une liaison avec Franck, rencontré en Suisse à l'époque où ils collaboraient à une émission pour la RTS. Depuis, les deux amants se retrouvent régulièrement côté helvète. De chambres d'hôtel en gares de province, leur histoire s'est construite avec les silences de Franck, qui se renferme dès que l'on évoque le passé. Cécile n'insiste plus, continuant de fumer ses Du Maurier et avalant de l'Alka-Seltzer comme de l'eau.
Les deux amants vont passer quelques jours dans une station thermale désaffectée avec Richard, un vieil ami de Franck qui est responsable des lieux. Mais Franck ne reste pas longtemps : un article dans le journal, rapportant qu'un corps enseveli sous la neige des années plus tôt vient d'être découvert, semble l'avoir fait fuir. Il ne peut s'agir que de leur ami commun Raymond, disparu lors d'une randonnée alpine avec un collègue de la radio. Mais pourquoi un seul des deux corps a-t-il été retrouvé ? Cela aurait-il un lien avec la façon dont Cécile a rencontré Franck ? Il faut remonter aux temps sombres de la guerre, traverser de nouveau la frontière, et retourner à Paris, sous l'occupation...
Au temps où Franck était marié à Perrine, et où tous deux étaient dans la Résistance. Au temps où Franck ne s'appelait pas Franck, mais Nicolas Volodine. C'est guidée par la voix de Richard, alors qu'ils ne sont plus que tous les deux dans la station déserte, que Cécile entreprend ce voyage.
Dans une intrigue à rebours, Thierry Dancourt nous transporte du silence enneigé des montagnes suisses à celui, plus inquiétant, d'une radio qui n'émet plus.
Un matin d'hiver, à Paris. Le narrateur rencontre par hasard une femme qu'il a autrefois aimée, prénommée Marge. Qu'est-elle devenue? Et qu'ont bien pu devenir ces jeunes gens qui à l'époque, alors qu'ils avaient vingt ans, se retrouvaient chez elle, dans une propriété des bords de Seine? Ils y passaient leur temps à rêver leur avenir ; à danser et flirter ; à se promener en voiture, choisissant dans le 'parc automobile' la massive Renault Prairie ou la petite Austin gris souris ; ou encore, au bord de la piscine, à fumer des cigarettes Week-end - car la vie avait l'insouciance, la légèreté d'un week-end sans fin. Dans ce troisième roman, Thierry Dancourt confirme son penchant pour les femmes énigmatiques, les hommes peu enclins à songer à leur avenir, les failles secrètes. Plaçant sur le même plan sensible le décor et les personnages, il crée une partition d'une extrême subtilité, où chaque note compte.