L'Afrique traverse une crise agraire importante qui a été soulignée à l'attention mondiale par les images télévisées de millions de visages émaciés de victimes de la famine. L'Afrique est le seul continent dont la production alimentaire par habitant a baissé au cours de ces deux dernières décennies. La chute des taux d'autosuffisance alimentaire a été également marquée. Pour éviter une famine massive, un certain nombre de pays ont dû recourir à des importations de denrées alimentaires au moment où précisément leur capacité d'importation était affaiblie par la maigreur des recettes à l'exportation résultant d'une réduction du volume des exportations ou de la détérioration des termes de l'échange. Au cours des années 1980, le pouvoir d'achat des exportations agricoles de l'Afrique a, de façon générale, diminué chaque année alors que le volume des importations alimentaires s'accroissait de près de 5 % chaque année. Il faut cependant noter que bien que la crise se soit plus manifestement traduite par la famine, le rendement des cultures d'exportation a été médiocre dans la plupart des pays. L'Afrique doit faire face par conséquent non pas à une « crise alimentaire » mais à une véritable crise agraire. Ces deux dernières années ont vu une légère amélioration de la production. Mais la question de savoir si ce redressement est dû davantage aux facteurs climatiques qu'aux effets positifs sur la productivité, des réformes au plan des politiques, est très discutée.
Depuis des décennies, les pays de l'Afrique subsaharienne appliquent les politiques d'ajustement structurel proposées par les institutions de Bretton Woods. Les résultats sont toutefois loin d'être éclatants. La pauvreté extrême et le sous-développement sévissent toujours en Afrique subsaharienne et l'on reconnaît généralement qu'une nouvelle stratégie s'impose. Notre continent, notre avenir présente le point de vue de l'Afrique sur ce problème complexe. Les auteurs s'appuient sur leur vaste expérience personnelle et sur un recueil de 30 études, dont 25 ont été produites par des économistes africains, pour résumer cette perspective africaine et proposer une voie d'avenir. Ils soulignent la nécessité de tenir compte de l'histoire de chaque pays et de la conjoncture actuelle. Ils préconisent un programme stratégique d'ensemble et un rôle beaucoup plus actif pour l'État dans ce qui constitue majoritairement une économie de marché. Ils soulignent que l'Afrique doit et peut faire concurrence dans un monde de plus en plus ouvert et surtout, ils affirment que les Africains doivent jouer un rôle de premier plan dans l'élaboration d'un programme de développement du continent. Notre continent, notre avenir est la toute première publication à présenter le point de vue africain sur l'ajustement structurel.
L'ouvrage bénéficie de la contribution et de l'appui des principaux économistes et universitaires africains. Cet ouvrage capital intéressera les universitaires et les chercheurs des secteurs du développement, de l'économie et des études africaines, les donateurs et les stratèges qui s'intéressent l'avenir de l'Afrique et aux enjeux du développement durable et équitable.
No one can fail to be aware of the incredible impact that the IMF and the World Bank have had on Africa. Their structural adjustment programmes were deliberately designed to shock African economies into free market reform and ensuing stability. But when « getting the prices right » first swamped the World Bank's African economic plans in the early 1980s, few bothered to analyse the politics of a reform package whose immediate impact was violent and unsettling. While Africa has come a long way since then, the goal of market reform must be as important as the task of understanding the politics of unleashing the forces of the market. Not least, is the question of democratisation, which the Bank itself now attempts to force through with loan conditions. This book is the culmination of intense debate by African authors across the continent. Three sections make up a comprehensive analysis of adjustment regimes, their perspectives and the political context in which they have survived, or not. Country case studies in both Anglophone and Francophone Africa round up the analysis.