Avec Quand on était petits, Soledad nous offre un regard original et
intime sur des épisodes inoubliables de son enfance. Dans ces
chroniques autobiographiques, pastilles en bichromie glanées dans sa
mémoire auxquelles viennent s'entrelacer les souvenirs des jeunes
années de ses filles, l'écriture singulière du récit fait résonner,
au gré des pages, nos propres aventures en un écho universel.
Aujourd'hui, ma tante est morte. Ma grand-tante, plus exactement. Elle s'appelait Aimée, mais en vrai personne ne l'aimait. À part peut-être son caniche, Débile. En tout cas, ce n'est pas triste. Déjà, je vais pouvoir le raconter à l'école. En plus, je vais avoir un chien, même s'il s'appelle Débile et qu'il n'est pas très malin. Et puis surtout, je vais assister à mon premier enterrement. Et je ferai tout pour qu'il soit inoubliable.
C'est l'histoire d'un petit garçon qui disait toujours non. Quand on lui posait une question, il ne pouvait pas faire autrement que refuser tout, même ce qu'il aimait. Ses parents, inquiets, le menèrent chez un psychologue, qui lui demanda s'il n'avait jamais eu envie de dire oui une seule fois. Il claqua la porte en répondant Non. A l'école, il était très sage, travaillait bien, mais personne ne s'asseyait à côté de lui. Jusqu'au jour où arriva une nouvelle élève qu'il trouva très belle. Et lorsqu'elle lui demanda de l'embrasser, l'histoire se transforma avec des oui...