Que peut-on gagner à faire de John Wayne un ornithologue ? Que peut-on découvrir dans le chant élégiaque des vaqueiros du Sertão qui concernerait le cinéma ? Quelle peut être la motivation d'un chercheur faisant du comique phono-musico-visuel de Jerry Lewis l'efficace reprise de la théorie critique pratiquée par T. W. Adorno ? Et qui, à l'exception de Stanley Cavell peut-être, peut prendre au sérieux la proposition suivante : par sa puissance propre d'articulation de la musique et de l'espace filmique, Gene Kelly pose le double problème du scepticisme cognitif et éthique ? Qui encore peut découvrir dans les utopies musicales de l'art radiophonique les lieux d'une réflexion sur l'expérience esthétique, éthique et politique au cinéma ? Que veut-il celui qui attend de l'analyse d'un film qu'elle tire des leçons de l'interprétation musicale et devienne épellation mimétique ? En mobilisant tour à tour un film d'Howard Hawks, un documentaire de Marilia Rocha, le corps de Jerry Lewis, Brigadoon de Vincente Minelli, le paysage sonore de la radio, la musique dans Mauvais sang de Leos Carax, enfin La mort de Molière de Robert Wilson, Serge Cardinal élabore le concept de musicalité du cinéma.
Cet article est paru dans le No 299 de la revue Liberté.
Serge Cardinal y critique le film d'Anaïs Barbeau-Lavalette, Inch'Allah.
Ce nouveau numéro de la revue de musiques contemporaines Circuit se dédie à une rencontre interdisciplinaire, celle de l'exploration sonore et de l'image en mouvement, un dialogue constant qui anime les pratiques contemporaines. Les frontières formelles deviennent mouvantes et les terrains d'exploration, infinis. Pour les créateurs, cela veut aussi dire un affranchissement des dogmes ou au contraire une remontée aux origines; bref, beaucoup de liberté. Mais quelles en seraient les limites? Philippe Langlois nous propose un survol de la musique contemporaine (avant-garde, minimalisme, drone, musique concrète, etc.) au cinéma. Dans son enquête qui donne la parole à de nombreux compositeurs, Frédéric Dallaire s'intéresse aux résonances de l'image dans la composition musicale même. D'autres articles étudient les oeuvres de Michel Chion et de Christian Calon. Le numéro propose également des actualités évoluant dans des thématiques similaires au dossier, notamment les installations musico-visuelles récemment présentées par Ragnar Kjartansson au Musée d'art contemporain de Montréal.
On peut concevoir la banlieue comme un miroir grossissant de notre société tout entière. Que nous révèle-t-elle de nos propres pratiques, valeurs et idéaux? Comment son modèle en vient-il à façonner notre vision du monde? La logique du «chacun chez soi, chacun pour soi» est inquiétante à l'heure où nous devons revoir l'organisation de nos villes pour les rendre plus viables aux plans social et environnemental. S'il est bien sûr légitime de rêver d'un chez-soi paisible, d'un bout de jardin à cultiver, pouvons-nous imaginer d'autres façons d'y arriver? Nous l'espérons.
Entretien avec le bédéiste Réal Godbout L'auteur de Red Ketchup et Michel Risque s'attaque à l'Amérique de Kafka
Avec son numéro d'automne, Liberté ouvre une nouvelle section : le Rétroviseur. Prolongement du cahier critique, le Rétroviseur abordera des oeuvres québécoises connues et moins connues du passé afin d'en mesurer la pertinence et l'actualité. Pour débuter cette série nous avons demandé à quatre écrivains de se pencher, chacun, sur un livre d'Anne Hébert. Suzanne Jacob a ainsi relu pour nous Le torrent, Robert Lalonde Kamouraska, Rosalie Lavoie Les fous de Bassan et Alexie Morin Les songes en équilibre.
Et les chroniques habituelles d'Alain Farah, Alain Deneault, Mathieu Arsenault, Jean-Philippe Payette et Robert Lévesque.
Vous trouverez dans cet extrait tous les articles du dossier «Tous banlieusards, l'hégémonie d'un idéal urbain» tirés du numéro 300 de la revue Liberté.
On peut concevoir la banlieue comme un miroir grossissant de notre société tout entière. Que nous révèle-t-elle de nos propres pratiques, valeurs et idéaux? Comment son modèle en vient-il à façonner notre vision du monde? La logique du «chacun chez soi, chacun pour soi» est inquiétante à l'heure où nous devons revoir l'organisation de nos villes pour les rendre plus viables aux plans social et environnemental. S'il est bien sûr légitime de rêver d'un chez-soi paisible, d'un bout de jardin à cultiver, pouvons-nous imaginer d'autres façons d'y arriver? Nous l'espérons.