Ce livre fait l'état des lieux des mouvements sociaux dans douze pays de l'Afrique de l'Ouest pour la période 2012-2013 : quelles sont les luttes sociopolitiques qui ont marqué récemment les pays de la région ? A quelles logiques obéissent-elles ? Quelles formes prennent-elles ? Quel a été leur impact politique ? Assiste-t-on à une résurgence des mouvements sociaux ? Si oui, sont-ils une réponse à la crise de la "démocratie représentative" ?
Ouvrage de laFondation Rosa Luxembourg en coédition avec NENA
Du modèle du parti unique jusqu'à la « démocratie représentative », des plans d'ajustement structurel aux réformes pour renforcer la « compétitivité » et améliorer le « climat des affaires », quasiment tous les modèles politiques et économiques en vogue ont été expérimentés sur le continentafricain. Or, le constat d'échec est bien là qu'atteste la plupart des indicateurs socioéconomiques dans le domaine de la nutrition, de la santé, de l'éducation, de l'emploi, etc. Selon les projections des Nations-Unies, l'Afrique représentera près d'un quart de la population mondiale à l'horizon 2050. Si l'Afrique n'arrive pas encore à s'occuper correctement des problèmes que rencontre son milliard d'habitants, comment le pourrait-elle au moment où sa population aura doublé ? Au-delà de la critique du néolibéralisme, il est donc urgent de réfléchir à des alternatives qui pourront permettre à l'Afrique de sortir de l'impasse et de trouver la voie qui est la sienne.
C'est la perspective adoptée par cet ouvrage édité par Ndongo Samba Sylla et qui rassemble des contributions d'experts des questions de développement en Afrique.
La démocratie permet-elle d'arriver aux changements souhaités par les populations africaines ? Si oui, à quelles conditions ? Autrement, que mettre à la place ? Comment l'Afrique peut-elle rompre avec les pratiques néocoloniales qui contraignent son émancipation politique, économique et culturelle ? Quelle place pour les femmes dans ces processus ? Face à la paralysie et à la trahison des élites, les mouvements sociaux peuvent-ils être les porteurs des ruptures radicales tant attendues ? Quelle pourrait être la contribution des médias privés dans la mise en ouvre d'alternatives au service des peuples ?
Sortir de l'Impasse essaie d'apporter des éléments de réponse à ces questions essentielles.
Alors qu'il est censé rétablir un regain de justice dans les relations commerciales Nord-Sud, l'auteur montre que le commerce équitable contribue à reproduire les mécanismes du système international. En somme, si le commerce équitable parle au nom des pauvres, il bénéficie en réalité aux pays riches. Le marketing de la pauvreté au service des riches, serait-ce là l'aboutissement de cette énième entreprise de rédemption du système capitaliste ?
Lorsque ses colonies d'Afrique ont accédé à l'indépendance, à l'orée des années 1960, la France a réussi un redoutable tour de passe-passe. Elle a officiellement reconnu la souveraineté politique des nouveaux États tout en gardant la mainmise sur leur économie. Elle a pour cela utilisé une arme aussi puissante qu'invisible : leur système monétaire.
Lorsque ses colonies d'Afrique ont accédé à l'indépendance, à l'orée des années 1960, la France a réussi un tour de passepasse redoutable. Elle a officiellement reconnu la souveraineté politique des nouveaux États tout en gardant la mainmise sur leur économie grâce à une arme aussi puissante qu'invisible : leur système monétaire.
Depuis la création en 1945 du franc des colonies françaises d'Afrique (CFA), le sigle a évolué et désigne désormais deux monnaies : celle de la " communauté financière africaine " en Afrique de l'Ouest et celle de la " coopération financière en Afrique centrale ". Mais c'est toujours Paris qui décide de la valeur externe de ces monnaies. Et la zone franc, qui assurait le contrôle économique des colonies, garantit encore à l'économie française un avantage comparatif sur le continent africain.
Les auteurs décortiquent ces mécanismes monétaires et racontent comment les dirigeants français ont combattu tous ceux, experts ou dirigeants africains, qui se sont élevés contre cette servitude monétaire. Depuis quelques années, le franc CFA est également devenu l'enjeu de luttes populaires. Conscients que les questions économiques sont éminemment politiques, les citoyens africains sont de plus en plus nombreux à réclamer leur pleine souveraineté monétaire.