Pourquoi le capitalisme japonais a-t-il disparu de nos débats alors qu'il a été élevé au rang de modèle dans les années 1980 ? Et comment une entreprise symbole de ce modèle comme Toyota est-elle devenue la première du monde dans son secteur malgré la stagnation que subit l'économie japonaise depuis les années 1990 ?
Existe-t-il un modèle optimal d'organisation des entreprises et comment peuvent-elles maintenir leur avance technologique, voire la renforcer, dans un environnement de plus en plus concurrentiel et incertain ? Les pays développés peuvent-ils conserver un avantage comparatif dans l'industrie face à la puissance manufacturière chinoise et quel rôle envisager pour le système éducatif dans la société dite de la « connaissance » ? Enfin, le cycle de dérégulation généralisée touchant peut-être à sa fin, comment penser les relations entre État et marché et redéfinir le contrat social dans un contexte de montée des inégalités ?
Cette analyse de la transformation profonde du capitalisme japonais dans une perspective d'économie politique, associée à une réflexion sur la diversité des capitalismes et sur le changement institutionnel, montre que le Japon constitue toujours un laboratoire susceptible d'éclairer les grands enjeux de l'économie mondiale.
Le livre comprend également une préface de Robert Boyer (Cepremap), une postface de Ronald Dore (London School of Economics) ainsi que les contributions d'Arnaud Nanta (CNRS) et d'Yves Tiberghien (University of British Columbia).
The major purpose of this book is to clarify the importance of non-technological factors in innovation to cope with contemporary complex societal issues while critically reconsidering the relations between science, technology, innovation (STI), and society. For a few decades now, innovation-mainly derived from technological advancement-has been considered a driving force of economic and societal development and prosperity. With that in mind, the following questions are dealt with in this book: What are the non-technological sources of innovation? What can the progress of STI bring to humankind? What roles will society be expected to play in the new model of innovation? The authors argue that the majority of so-called technological innovations are actually socio-technical innovations, requiring huge resources for financing activities, adapting regulations, designing adequate policy frames, and shaping new uses and new users while having the appropriate interaction with society.
This book gathers multi- and trans-disciplinary approaches in innovation that go beyond technology and take into account the inter-relations with social and human phenomena. Illustrated by carefully chosen examples and based on broad and well-informed analyses, it is highly recommended to readers who seek an in-depth and up-to-date integrated overview of innovation in its non-technological dimensions.
Depuis la crise de 2008, la lenteur du retour aux taux de croissance passés a fait naître la crainte que l'Europe ne suive, peu ou prou, la trajectoire économique du Japon durant les années 1990-2000. Cette inquiétude s'exprime désormais régulièrement, formulée le plus souvent comme le risque d'une décennie perdue « à la japonaise ». L'objectif de cet opuscule est de revenir sur l'expérience japonaise depuis 1990 jusqu'à la politique dite des Abenomics conduite depuis 2012, afin de discuter la pertinence d'une transposition dans un contexte autre que japonais.
Le Japon n'a pas « perdu » vingt-cinq ans et son évolution a été étudiée de très près aux États-Unis par les macroéconomistes et les responsables politiques, mais beaucoup moins en Europe. Il serait, selon nous, exagéré d'y voir une expérience de politique économique non conventionnelle dont pourraient s'inspirer les économistes européens à la recherche d'une « autre politique ». Mais les Abenomics incarnent, aussi, une forme de volontarisme politique et une tentative pertinente de mettre en oeuvre de façon cohérente différents instruments de politique économique.