Le siècle s'affadit. Les grandes querelles s'apaisent sous le signe des concessions, des paradoxes, parfois de la lâcheté. Le « parler franc », son dynamisme, sa santé, risquent de disparaître. C'est pourquoi notre idée de « Lettre ouvertes a séduit des auteurs comme Jules Romains, Maurice Garçon, Pierre Gaxotte, André Maurois, Robert Escarpit, André Soubiran, Salvador Dali, Jacques Laurent, Philippe Bouvard, André Ribaud, Paul Guth, Paul Vialar, Albert Simonin, et bien d'autres encore. Cette collection n'est pas faite pour les timorés, les gens satisfaits de tout, les disciples du Docteur Pangloss. Ici, on attaque, on décoche des flèches, on met tout en oeuvre pour que triomphent la vérité ou la justice, le bon droit ou le bon sens, mais on n'oublie pas l'humour : n'est-ce pas l'arme la plus sûre et la plus tonique ?
Dans un lieu précis, le Médoc, mais qui a l'imprécision de tous ces lieux où la liberté se négocie au canon et à l'arme blanche, se déroule une guerre dans la guerre. 1944, entre le Verdon et Montalivet, des Allemands s'acharnent encore. Il faut les déloger. Non que leur présence ait pu changer le cours des choses : Keitel, dans quelques jours, s'assoira en face de De Lattren, pour signer la capitulation du IIIe Reich. Non que le Médoc ait été - plus que d'autres - un lieu représentatif de l'Occupation : que sont quelques kilomètres carrés, auprès des centaines de milliers qui furent écrasés sous la botte. Mais la liberté, que l'on doit conquérir, est autant un symbole qu'une réalité ; surtout quand cette conquête est menée par une poignée de gens, qui n'ont pas fait de la guerre leur métier, et dont la lutte est une affirmation d'eux-mêmes, autant par rapport à ceux qu'ils combattent, que par rapport à ceux qui sont les compagnons de leur combat. Résistants passés à l'action, va-nu-pieds de leur liberté, ils sont les occupants - sans titre - de tout un pan de notre Histoire, continuateurs d'un combat ancestral, et annonciateurs - déjà meurtris - de ceux qui restent à mener. Universitaire, journaliste, écrivain gascon, Robert Escarpit n'a jamais quitté son pays... même pour faire la guerre. Quelque quarante ans après, il se penche sur une page de son histoire personnelle, qui est aussi une page oubliée de l'Histoire de France. Mêlée à l'ironie, qui fut - pendant trente ans - celle du chroniqueur quotidien du Monde, on retrouve l'amour de la terre et des hommes, qui est celui du chroniqueur hebdomadaire de Sud-Ouest Dimanche.
Dans un lieu précis, le Médoc, mais qui a l'imprécision de tous ces lieux où la liberté se négocie au canon et à l'arme blanche, se déroule une guerre dans la guerre. 1944, entre le Verdon et Montalivet, des Allemands s'acharnent encore. Il faut les déloger. Non que leur présence ait pu changer le cours des choses : Keitel, dans quelques jours, s'assoira en face de De Lattren, pour signer la capitulation du IIIe Reich. Non que le Médoc ait été - plus que d'autres - un lieu représentatif de l'Occupation : que sont quelques kilomètres carrés, auprès des centaines de milliers qui furent écrasés sous la botte. Mais la liberté, que l'on doit conquérir, est autant un symbole qu'une réalité ; surtout quand cette conquête est menée par une poignée de gens, qui n'ont pas fait de la guerre leur métier, et dont la lutte est une affirmation d'eux-mêmes, autant par rapport à ceux qu'ils combattent, que par rapport à ceux qui sont les compagnons de leur combat. Résistants passés à l'action, va-nu-pieds de leur liberté, ils sont les occupants - sans titre - de tout un pan de notre Histoire, continuateurs d'un combat ancestral, et annonciateurs - déjà meurtris - de ceux qui restent à mener. Universitaire, journaliste, écrivain gascon, Robert Escarpit n'a jamais quitté son pays... même pour faire la guerre. Quelque quarante ans après, il se penche sur une page de son histoire personnelle, qui est aussi une page oubliée de l'Histoire de France. Mêlée à l'ironie, qui fut - pendant trente ans - celle du chroniqueur quotidien du Monde, on retrouve l'amour de la terre et des hommes, qui est celui du chroniqueur hebdomadaire de Sud-Ouest Dimanche.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Je voudrais donner sa chance à ce roman. Pour peu qu'on sache que je fais dans l'humour, que je mange du curé et du fasciste, que j'exerce à Bordeaux, comme mon héros principal, le métier de professeur, je crains qu'on ne lise Sainte Lysistrata comme un livre d'humour, un pamphlet ou une autobiographie. Or c'est un roman que j'ai écrit. De l'humour, bien sûr, il y en a. L'humour est comme l'arsenic : on en trouve partout. Il suffit de connaître la chimie. Une petite ville girondine est à cet égard passablement juteuse. Cependant attention en buvant : le suc que j'ai extrait contient aussi du vrai arsenic, et du fiel, et des larmes. Quant au pamphlet, un roman pousse où il peut, comme un champignon. Le mien a poussé sur mon époque. Lorsque l'on cueille un champignon, il est difficile d'ignorer l'odeur du fumier sur lequel il a pris naissance, mais cette odeur n'est peut-être pas l'essentiel du champignon quand on le mange. Reste l'autobiographie. Naturellement on ne cesse de se raconter, mais écrire un roman n'est pas pour cela la meilleure méthode. Mon héros n'est pas moi. Je l'ai placé dans un cadre qui m'est familier, je lui ai donné certaines de mes coordonnées géographiques et sociales précisément parce qu'il m'était plus facile ainsi de comprendre cet inconnu qui me hantait. J'ajoute que je n'ai pris - du moins consciemment - aucun de mes proches ni aucun de mes collègues comme modèle. Il n'y a pas de clef à ce roman. Je n'ai rien dit de Lysistrata elle-même. Qu'en puis-je dire ? Dans mon livre elle a cinq visages. C'est peu pour une femme. Pour une sainte c'est sans doute trop. Robert Escarpit.
Depuis la dernière guerre, l'Occidental moyen est atteint de strabisme diplomatique. Il ne peut considérer la situation mondiale sans loucher : un oeil sur les États-Unis, l'autre sur l'Union Soviétique. C'est pourquoi Robert Escarpit a tenté d'appliquer au problème la méthode qu'il emploie dans ses billets du MONDE. Elle consiste à se servir de ses deux yeux en même temps et, dans la mesure du possible, de les garder ouverts. Il ne s'agit ni d'une comparaison systématique, ni surtout d'un parallèle. Robert Escarpit a, de l'U.R.S.S. et des États-Unis, des expériences très inégales qui peuvent difficilement se réduire à un commun dénominateur. Il faut plutôt considérer ce livre comme un double diagnostic. Ce diagnostic est que "les deux font la paire, c'est-à-dire que chacun de ces deux peuples peut très bien suivre son chemin sans avoir rien à envier, rien à réclamer l'un à l'autre". En d'autres termes : "Il y a place dans la nature pour le rat des villes et pour le rat des champs. Il y a aussi place pour le rat d'égout et pour le grégaire lemming qui ne pullule que pour mieux marcher au suicide". L'auteur exprime l'espoir que "le ton plaisant de ce livre ne trompe personne sur ses véritables intentions". La vérité est sans doute que les intentions n'empêcheront personne de s'apercevoir que le livre est amusant.
« On dira de ce livre qu'il est inopportun. A la vérité, il est importun et a le courage de l'être » : ainsi Robert Escarpit présente-t-il lui-même son ouvrage. Mais, ajoute-t-il, « parler d'un tel problème hors de saison est peut-être la seule chance d'en parler avec sérénité ». Il faut d'abord dégager la querelle scolaire du verbalisme et donner au vocabulaire laïque un contenu nouveau. Ce contenu sera un contenu social. Être laïque, c'est, au nom du peuple, faire éclater les castes et les oligarchies. Ces dernières se défendent par un cléricalisme qui n'est pas forcément religieux mais qui enrôle volontiers la religion à son service. Des raisons historiques expliquent pourquoi l'Église catholique s'est laissée tenter par cette complicité qui, en soi, n'a rien de fatal. Le combat est surtout rude autour de l'école qui est, au service du peuple, une arme de conquête sociale. C'est pourquoi le peuple exige « que jamais, sous aucun prétexte d'opinion, de croyance ou d'intérêt, aucune partie n'en puisse être réservée à quelques-uns ». C'est là l'exigence laïque fondamentale. En dehors d'elle, il n'y a que de faux problèmes. L'Église catholique se dégagera-t-elle de ses complicités et acceptera-t-elle le pari laïque, le pari du peuple ? Ses origines l'y poussent, car la religion du Christ était une religion laïque. Déjà de nombreux catholiques ont choisi la laïcité. Seront-ils suivis ? Sans trop l'espérer, Robert Escarpit le souhaite.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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Ce livre contient l'essentiel du savoir et des réflexions d'un chercheur français, qui a consacré presque tout le troisième quart du XXe siècle à une interrogation obstinée des phénomènes de l'information et de la communication. Il est l'image historique d'une situation en un lieu et en un temps. Il ne prétend être rien d'autre. L'auteur y a vu comme une dernière chance pour une synthèse dans ce domaine foisonnant, où les méthodes, les techniques, les modes de raisonnement, voire les arrière-pensées, deviennent trop nombreux, trop spécialisés pour qu'un seul homme, même après de longues années de réflexions et de lectures - souvent d'apprentissages difficiles -, puisse en appréhender ne fût-ce qu'une partie. Comme tel, il constituera sans doute un fondement solide pour une initiation, à laquelle chacun devra chercher et trouver son aboutissement.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Le siècle s'affadit. Les grandes querelles s'apaisent sous le signe des concessions, des paradoxes, parfois de la lâcheté. Le « parler franc », son dynamisme, sa santé, risquent de disparaître. C'est pourquoi notre idée de « Lettre ouvertes a séduit des auteurs comme Jules Romains, Maurice Garçon, Pierre Gaxotte, André Maurois, Robert Escarpit, André Soubiran, Salvador Dali, Jacques Laurent, Philippe Bouvard, André Ribaud, Paul Guth, Paul Vialar, Albert Simonin, et bien d'autres encore. Cette collection n'est pas faite pour les timorés, les gens satisfaits de tout, les disciples du Docteur Pangloss. Ici, on attaque, on décoche des flèches, on met tout en oeuvre pour que triomphent la vérité ou la justice, le bon droit ou le bon sens, mais on n'oublie pas l'humour : n'est-ce pas l'arme la plus sûre et la plus tonique ?
Tous les hommes politiques disent qu'il n'y a pas de garantie démocratique sans diffusion du pouvoir. Et pourtant ! Robert Escarpit dénonce l'impuissance mais aussi le silence de l'individu face aux discours des appareils politiques qui s'adressent aux "plus larges masses". On continue dans nos pays à vendre de la politique comme des biens de consommation, alors qu'elle suppose que s'y investissent les consciences individuelles. Et si ce dévoiement du politique était la source de ce qu'on appelle un peu hâtivement la dépolitisation des Français ? Allant aux origines du politique, Robert Escarpit éclaire bien des questions que la polémique quotidienne obscurcit : réévaluer l'importance de ce qui se déroule à l'échelle du quartier, de l'entreprise, de la municipalité ; savoir prendre en compte le contenu d'un système politique par-delà les dénominations formelles, élucider ce besoin de pluralisme qui mûrit de par le monde, tels sont quelques-uns des objectifs de ce livre. L'auteur a voulu éviter les deux grandes mystifications du discours : le jargon et le "beau langage". On a préféré ici la précision à l'élégance en même temps que la clarté à la technicité. Sans messianisme et sans catastrophisme, ce livre invite chacun à jouer un rôle dans la nécessaire recomposition du champ politique.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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Tout commence par une partie de pêche qui frise l'incident diplomatique. Envoyé sur les lieux par son rédacteur en chef, le célèbre journaliste Rouletabosse n'est pas au bout de ses surprises. Danser la samba au Brésil avec une jeune femme peu recommandable ou découvrir que les vaches suisses peuvent voter... telles sont quelques-unes des aventures qui attendent notre reporter et qui l'amènent à voyager à travers le vaste monde sans que jamais il ne puisse découvrir un endroit où s'arrêter longtemps.
Des vacances, Rouletabosse en rêvait depuis longtemps. Mais, quand on est journaliste, on ne s'éloigne jamais bien loin sans emporter de quoi écrire un article sensationnel... Qu'il soit au fond d'un volcan mexicain avec Haroun Tazieff, au Canada en train de jouer de la flûte aux poissons, ou sur les traces d'un train fantôme, Rouletabosse aura certainement de belles cartes postales à envoyer à son rédacteur en chef !
Rouletabosse est un jeune homme tout rond : c'est bien simple, il ne marche pas, il roule. Il est aussi très curieux... C'est ainsi, qu'un jour, il rencontre, au détour d'un fait divers, Bob Morasse, journaliste de son état. Celui-ci surpris par ce petit bonhomme tout rond le met à l'essai et l'envoie à l'aventure aux quatre coins du monde. Quelles aventures guettent Rouletabosse ? Saura-t-il se sortir de situations parfois inextricables et rendre à temps l'article tant attendu par son patron ?
Le père d'André a une passion : la généalogie. S'il savait que, la nuit, son fils rejoint ses ancêtres dans ses rêves... ! Le premier rêve d'André le ramène au XIXe siècle, en face de son ancêtre à la cinquième génération, d'où son surnom : Papa 5. Puis les rêves d'André s'espacent, mais au fur et à mesure qu'il grandit, il remonte de plus en plus le cours de l'histoire et rencontre Papa 10, Papa 20, Papa 50... Jusqu'où ses rêves conduiront-ils André ? Ne sera-t-il pas tenté parfois de rester auprès de ses ancêtres qu'il apprend à connaître davantage avec chaque rêve ?
Oswald Escarpit mourut le 17 octobre 1942. Ce jour-là, Robert Escarpit, son petit-fils, eut la certitude qu'un long chapitre de l'histoire familiale s'achevait. Cinquante ans plus tard, il a senti que l'heure était venue de brosser cette chronique peu commune. Tout commence avec les grands-parents d'Oswald, descendus des Pyrénées, ou venus depuis le Béarn jusqu'à Langon au hasard des emplois et des fortunes sentimentales. Les uns sont poussés par la nécessité, les autres rêvent de transformer leurs contemporains par la religion ou par la révolution. Qu'ils soient instituteurs, marchands, tailleurs ou navigateurs, ils ont le même amour de la République, de la justice, de leur terre et de leur langue. Oswald, charpentier illettré devenu employé de banque et musicien, incarnera leurs rêves, au point de devenir la clé de voûte du clan. Aujourd'hui encore, grâce au talent de son petit-fils, sa stature et son histoire restent étonnamment présentes avec, en toile de fond, les malheurs et les rites d'un monde aujourd'hui englouti.
Quand on a écrit à Dieu, on peut se permettre d'écrire au Diable, surtout quand on croit davantage à l'un qu'à l'autre. Dieu, nous l'avons fait à notre image. Le Diable nous a été imposé. Je voyais en Dieu un intellectuel de gauche, avec tout ce que cela comporte de naïvetés, de pudeurs, d'enthousiasmes, de raideurs aussi. C'était en fin de compte un personnage séduisant et, en tout cas, difficile à oublier. Le Diable, lui, c'est un conservateur. Il a peur de tout, et surtout du changement. Il a peur que le changement le laisse en arrière. On a du mal à entrer avec lui dans la confidence tant il se surveille et tant il surveille les autres. Il est l'adulte éternel devant la jeunesse du monde. Ce n'est pas un personnage sympathique et le sourire se fige quand on est tenté de plaisanter avec lui. L'ennui est qu'on le porte en soi et qu'il n'y a pas moyen de s'en débarrasser.
Qui ne s'est jamais interrogé sur ses origines ? Il y a des peuples dont il est malaisé d'appréhender la réalité. Les Gascons d'aujourd'hui se définissant plus volontiers comme « habitants du Sud-Ouest » n'échappent pas à cette règle. Quant à la Gascogne, bien peu savent la situer avec précision tant ses limites territoriales ont fluctué au cours de l'histoire. Se pose aussi la question de l'avenir de notre région, de son identité et de sa culture spécifique au sein d'une Europe des peuples. En mai 1983, le Cercle gascon A nòste Qu'èm organisa à La Teste de Buch, une exposition consacrée à la culture gasconne. Au cours de ces journées, eut lieu une soirée publique sur le thème « le gascon, origine, histoire, avenir » avec les intervenants suivants :
- Robert Escarpit, professeur de sciences de l'information et de la communication à l'Université Michel de Montaigne (Bordeaux III) : « Je suis Gascon » ;
- Pierre Bec, professeur de littérature médiévale à l'Université de Poitiers : « La langue gasconne et son histoire » ;
- Michel Rouche, professeur d'histoire médiévale à l'Université de Lille III :« La naissance de la région » ;
- Christian Coulon, chargé de recherches au Centre National de la Recherche Scientifique : « Les régionalismes en Gascogne »
Cette conférence fit l'objet d'une première publication en 1984. C'est donc une nouvelle édition de ces textes qui n'ont rien perdu de leur pertinence que nous proposons ici aux lecteurs.
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