C'est en Corrèze, sur le plateau de Millevaches, l'histoire de la famille Pythre, une histoire qui va de la fin du siècle dernier à nos jours. Au commencement, il y a André Pythre qui arrive un soir au village, venu d'un canton voisin, le bout du monde, avec une demi-idiote, sa femme ou sa domestique, on ne sait. André Pythre est un personnage hors du commun, taciturne et mélancolique, en qui semblent se résumer des siècles de privations et d'entêtement à survivre en même temps qu'une volonté féroce de s'en sortir, d'échapper au nom impossible, au granit, à l'eau, au ciel trop bleu, à la jalousie des autres, à cette terre noire et froide qu'il faut disputer aux genêts, aux ajoncs, à la pierre. Mais comment vaincre la «maudissure» qui vous suit, vous et les vôtres, depuis si longtemps, comment vaincre ce qui gît en vous-même et vous entraîne vers le silence et la nuit?
Au milieu des vents, des pluies et des voix sombres des bois du plateau de Millevaches, dans la grande nuit corrézienne, voici l'histoire de trois femmes fières. Yvonne, Lucie, Amélie : les trois soeurs Piale.
Yvonne, l'institutrice, si consciente de son rang, de ses devoirs, et si riche de désirs. Elle incarne le respect, la dévotion aux clartés immuables de l'ordre, de la langue française, du savoir. Lucie, l'innocente, la simple, celle qui est lumineusement belle, un corps comme celui-là on n'en verrait pas même, dit-on, dans les bordels de Brive ou de Limoges, et la plus jolie figure avec ça, et qui ne le sait pas. Amélie, la révoltée, l'orgueilleuse et l'opiniâtre. La sauvage, déchue et triomphante, qui ne pense qu'à l'océan et aux grands bois.
Trois vies de femmes : l'interminable déception, les rêves qui se brisent comme de la vaisselle, un goût de vieille neige dans la bouche, et toutes ces chambres où l'on n'arrive pas à se réchauffer, l'enfance perdue, la stupeur, l'incrédulité devant le temps qui a passé, les rires blancs, l'acceptation de la mort et du recommencement, même s'il n'y a ni commencement ni fin, mais seulement ce don, ce versement de sang, cette cascade qui tombe d'être en être, interminablement.
Il est professeur dans une banlieue difficile de Paris. Mais ses racines plongent au coeur de la province française : le Limousin, cette Corrèze des Piale, des Pythre, de tous ceux qui se débattent contre la maudissure. Dans ses classes les enfants sont durs et violents, peut-être le sont-ils d'autant plus qu'il est, lui, resté un enfant, l'enfant soumis d'un père tyrannique qui n'aime rien tant que contempler ses propres excréments tout en rêvant de forêts légendaires, l'enfant abandonné d'une mère trop tôt enfuie et qu'il recherche dans chaque femme. Lauve, Lauve le pur, est à jamais du côté de ceux qui ont tout perdu, qui ont toujours tort, ni là ni ailleurs, sans cesse autre part : intellectuel chez les paysans, provincial chez les parisiens, faible parmi les forts, innocent avec les innocents.
Dans un vagabondage souvent personnel et parfois intime, Richard Millet nous rappelle que nous sommes tous les enfants de la Méditerranée.
Dans un vagabondage souvent personnel et parfois intime, Richard Millet nous rappelle que nous sommes tous les enfants de la Méditerranée. Deux rives, trois religions, vingt-trois pays riverains et une mer qui reçoit des noms divers selon les langues : Mare Nostrum pour les Romains, Mer blanche du milieu pour les Arabes, mer blanche pour les Turcs, mer du milieu des terres pour les Hébreux, les Serbes, les Berbères, les Arméniens, la Méditerranée se subdivise aussi en plusieurs mers : Adriatique, Tyrrhénienne, Egée, Ionienne... Jadis centre du monde, la Méditerranée reste un espace géographique et politique important, et le foyer de notre civilisation grâce à la Phénicie, à Jérusalem et Athènes, et bien sûr Rome. La division entre Orient et Occident tend aujourd'hui à s'estomper, à cause des migrations et de l'américanisation du monde. C'est pourquoi l'auteur préfère parler de Méditerranée au singulier, celle-ci étant envisagée dans sa dimension civilisationnelle plus que politique, et dans sa diversité toujours active.
Il sera donc question de pays (Albanie, Macédoine...), mais plus volontiers de régions (Kabylie, Côte Vermeille, Gaza...), de villes (Beyrouth, Istanbul, Barcelone, Venise...), d'îles (Ibiza, Elbe, Malte...), de personnages mythologiques (Jason, Antigone, Didon), historiques (Alexandre le Grand, César, Zénobie...), d'écrivains (Homère, Camus, Lampedusa...), de peintres (Caravage, Gréco, Barcelo), de musiciens (Falla, Albeniz , Milhaud), de cinéastes (Fellini, Pasolini...), d'acteurs (Mastroianni, Claudia Cardinale, Trintignant), de saints (Rabi'a, Angèle de Foligno, Thérèse d'Avila), de plats, du vin, des vents, du platane et du cyprès, du oud et du komboloï, et de bien d'autres choses, à partir de souvenirs personnels, de voyages, de lectures, de femmes, ce qui explique, comme toujours en amour, ces lacunes qui reçoivent le beau nom de préférences....
À Paris, un écrivain qui approche de la soixantaine tombe amoureux d'une cantatrice russe beaucoup plus jeune. Rencontre entre un homme de l'ombre et une diva ; rencontre difficile, dans laquelle intervient aussi la fille de la soprano, Dolores, 16 ans, venue d'Amérique. Nouvelle Lolita ou adolescente en quête de parents, la jeune fille les amènera devant leurs propres gouffres.
On retrouve ici le personnage de Pascal Bugeaud, double de l'auteur, cette fois placé devant une interrogation inédite : la cantatrice est-elle sa dernière passion, ou Dolores une autre figure amoureuse ? Est-ce pour lui la fin de l'écriture, ou bien, grâce à la musique, le début d'une nouvelle vie ?
Richard Millet est l'auteur de nombreux ouvrages dont, récemment, Tuer (2015), Province (2016) et Pour Bernard Menez (2017), publiés aux Éditions Léo Scheer.
À mesure que paraissent, dans La Revue littéraire, les pages du Journal, Richard Millet brûle les cahiers qui les rassemblent. Cette destruction est la condition pour qu'il accepte de livrer les traces de ce qui constitue une trajectoire : celle d'un écrivain qui a longtemps eu du mal à se dire tel, taisant des expériences fondamentales (découverte tardive de la sexualité, expérience de la ruralité, travail en usine, rencontre avec le Démon), en effaçant d'autres, comme la guerre du Liban, pour des raisons sur lesquelles il reviendra un jour.
On n'aura cependant pas là le « making off » d'une oeuvre ; ce qu'on lira ici c'est un texte en mouvement, le récit d'une expérience qui fait du journal une tentative pour exister non pas littérairement, mais dans ce dehors absolu qu'on appelle la vie.
Ce journal commence en 1971, et se poursuit jusqu'en 1994. La guerre, la sexualité, la solitude, l'amour, la maladie, la musique, la littérature, la distance entretenue avec un monde que l'écriture apprend à aborder de biais, en constituent les grands thèmes. Richard Millet est l'auteur de plus de quatre-vingt livres, dont, récemment, Tuer (2015), Province (2016), La Nouvelle Dolorès (2017) et Déchristianisation de la littérature (2018) publiés aux Éditions Léo Scheer.
«Je suis arrivé à Tallinn dans la nuit, via Vilnius, par un petit bimoteur à peu près vide. Aéroport quasi désert, comme celui de la capitale lituanienne : nul policier, douanier, employé, voyageur, sinon deux ou trois ombres, furtives, de l'autre côté d'une paroi vitrée. Impression de voyager en songe, et dans la nuit des noms plus que sur la terre des hommes. L'Estonie me réconciliera-t-elle avec l'humain, dont le nombre m'inspire une horreur croissante?
Dehors, il fait moins vingt-trois degrés. Je me jette avec ivresse dans le froid, entre de hautes piles de neige sale.
Jamais je n'ai autant désiré le froid, lequel, à mon grand dépit, s'était dérobé, à Québec, en février 1998, comme il le ferait à Stockholm, en décembre 2001. Je garde en revanche un souvenir heureux de la longue nuit suédoise, où le peu de jour semblait le gant retourné de la nuit.»
Nous avons lu De la démocratie en Amérique et Masse et puissance, Les Grands Cimetières sous la lune, Si c'est un homme, L'Archipel du goulag : nous ne saurions nous en laisser conter... Sur la guerre de Syrie, la presse occidentale, dans son ensemble, donne un point de vue unique, soumis à la vision politique des États-Unis et de leurs alliés. Je suis de ceux qui refusent ce conte... Rares sont ceux qui se sont rendus ceux qui connaissent vraiment le Proche-Orient. Quant aux écrivains, ils ne s'y intéressent pas...
J'ai passé mon enfance dans cette région ; je suis retourné à Damas, à deux reprises, en 2015 et en 2017. Dans ces notes reprises sous forme de récit et de digressions, je dis ce que j'ai vu et entendu, et je le fais en écrivain, c'est-à-dire en homme libre. R. M.
Dans le train qui l'emmène en Hollande où il doit participer à une table ronde culturelle, le narrateur regarde le paysage et se perd parfois en lui-même. Il roule vers les beffrois dressés dans la plaine flamande et vers la Hollande des tableaux de Rembrandt ou de Vermeer. Il songe à la femme qu'il vient de perdre et à celle qui surgira peut-être à la faveur du voyage. Condamné à errer éternellement entre deux livres et entre deux femmes, il accomplit sa ronde de nuit, aux frontières du monde visible et du monde intérieur, là où l'amour de l'art, de la littérature et des femmes lui a rendu les vraies raisons d'espérer.
«Nous sommes entrés dans l'ère postlittéraire. Un spectre hante la littérature : le roman, devenu à ce point hégémonique que toute la littérature semble s'y réduire. Le roman tue le roman : le roman international, insipide, sans style, immédiatement traduisible en anglais, ou traduit de l'anglais, l'unique objet d'une littérature sans autre histoire que le jeu de ses simulations, de ses plagiats, de sa fausse monnaie.
Il n'est donc pas question ici du cliché sur la décadence de la littérature française ni de la fin du genre romanesque, mais plutôt de ce qui est né avec Homère et qui relève de ce que, nous autres écrivains, nous continuons d'appeler la littérature.»
Richard Millet.
La musique de Sibelius accompagne Richard Millet depuis qu'à Beyrouth, enfant, il jouait à quatre mains la fameuse Valse triste avec son père. Elle ne l'a jamais quitté. Sibelius s'est tu pendant les trente dernières années de sa vie, alors qu'il était devenu un monument national. Le mystère de ce long silence donne une résonance particulière à cette oeuvre, hantée par les forces élémentaires et la confrontation avec la nature. Ce livre se veut moins un commentaire musicologique de l'oeuvre ou une biographie que l'accompagnement spirituel d'une grande aventure artistique.
Prix de littérature André Gide 2015
Quelque chose s'achève, que je suis encore incapable de mesurer mais dont l'obscur mouvement en moi fait entendre sa rumeur. Je ne serai pas un écrivain français : j'écris ce récit ; je le mènerai à bien ; ensuite je me tairai dans cette langue, moi qui suis pourtant né dans un nom français, Butte, Montana, 1 742 mètres d'altitude. Je reprendrai de la hauteur. Je m'élèverai au-dessus de la langue française que j'aurai sans doute mieux aimée que les Français, qui la négligent, commencent même à l'ignorer, tombent dans le puits où ils s'oublient, comme tous les peuples d'Europe. Je reviendrai à ma langue natale pour y vivre, aimer, mourir. Je dirai la vérité sur mon amour pour Rebecca. Je serai un écrivain américain, c'est-à-dire un homme sans nostalgie.
Faut-il se lamenter sur le sort du roman français, quasiment absent de la scène internationale ? Pas si sûr quand on mesure à quel niveau d'abêtissement conduit le roman dit " international ". Ainsi Umberto Eco n'a-t-il pas hésité à " réécrire " Le Nom de la rose à L'intention des lobotomisés du Culturel : suppression des citations latines, passages amputés des descriptions, appauvrissement du vocabulaire. Un processus de vulgarisation où seul subsiste le scénario, en attendant le video game. Ce qu'on appelle encore " roman " est ainsi devenu le lieu même de la destruction de la langue et de la littérature. La tiers-mondisation culturelle de la France le proclame de toutes parts. Et quand, à la mise à mort de la littérature, s'ajoute la négation de l'idée de nation, n'est-ce pas au néant qu'on donne droit de cité ? Ainsi, le massacre perpétré par Anders Breivik, en Norvège, loin de constituer l'acte d'un homme seul, encore moins celui d'un aliéné, renvoie les politiques et agents " culturels " au miroir d'une société qui, par-delà le scénario " multiculturaliste ", a choisi de renoncer à toute communauté de destin, à ses racines vivantes, chrétiennes, donc littéraires.
Chacune de ces histoires raconte un secret, et chacune est à l'image du secret qu'elle raconte : retenue et mélancolique d'abord, et puis violente, cruelle. Elles se déroulent dans des provinces écartées, des provinces sentimentales aussi bien que géographiques, peuplées de femmes seules, d'adolescents tourmentés, de personnages titubants que la chair torture, et la solitude, et les regrets. Ils ont d'égales dispositions pour la droiture et la servilité, ils peuvent rester innocents jusque dans le mal qu'ils font avec aux lèvres un sourire de craie.
Un écrivain notoire et misanthrope se rend à Siom, en Limousin, d'où il est originaire, pour y rencontrer une jeune Libanaise qui travaille à une thèse sur la place de la femme dans son oeuvre. C'est surtout du rôle des femmes dans sa vie qu'il sera question, au cours de ces conversations nocturnes sur l'impossibilité de l'amour, le sexe comme art ou comme damnation, la littérature, la musique, la France, la mort de l'Europe, le Liban, la Suède enfin où, pendant quelques heures, l'écrivain a été le lauréat du prix Nobel de littérature, au coeur de ce théâtre de chair et d'ombre, dérisoire et irremplaçable, qu'est l'existence.
Sous le nom de Tarnac, le village de son père, dans le haut Limousin, un futur comptable devient un expert en matière d'art, à quoi il ne connaît rien mais que son assiduité maladive aux vernissages rend plausible. Il devient célèbre. Il existe sans exister. Il aime la boisson, l'amour et, plus que tout, la netteté des chiffres.
J'avais vingt-deux ans. Écrire me paraissait l'unique chemin vers la vérité. Il me fallait vieillir, mais je demeurais prisonnier d'une atemporalité pathologique, entretenue par la lecture de romans qui me fermaient le monde pour m'ouvrir à son ombre.
La guerre est venue à moi comme on rencontre une femme.
«Je rassemble ici deux petits livres écrits à quelques années de distance : le premier en 1986, alors que le Liban était la proie d'une interminable guerre civile, et l'autre en 1994, lors de mon retour au Liban, après quelques années d'une étrange paix. Livres de l'exil et des retrouvailles ; livres hantés par l'enfance et par ce qui est aboli. C'est pourquoi, les relisant, je songe qu'ils appellent un autre livre sur mon enfance libanaise : livre rêvé depuis bien des années, mais auquel je sais que je ne pourrai me dérober infiniment, et grâce auquel je retrouverai peut-être ce que je croyais à jamais perdu.» Richard Millet.
Une jeune Libanaise, chassée de son pays par la guerre de juillet 2006, se retrouve au Rat, prcs de Siom, dans le haut Limousin, avec son neveu et sa nicce, également exilés. Les étranges événements qui se dérouleront au Rat relcvent-ils de la peur, de la frustration sexuelle, ou de la folie? Ne faut-il pas plutôt croire que nous sommes tous, un jour ou l'autre, confrontés ´r de vrais fantômes?
TEn 1997, au Liban, en un mois d'avril neigeux, je suis descendu chez les morts, par les tombeaux de Byblos, par la source sacrée d'Afqa, et par le fleuve Litani, que les travaux de mon pcre avaient détourné ´r travers la montagne du Sud, vers Jezzine, ou je n'ai retrouvé que le spectre de l'enfant que j'ai été et le bruit ténébreux du temps.t
Richard Millet.
« Dites Bernard Menez, et vous aurez immédiatement un sourire.
Bernard Menez ne peut pourtant pas être réduit à ce sourire : il est Bernard Menez, à la scène comme dans la vie.
Il incarne le visage d'une France qu'on croit disparue, et cependant toujours là Il est notre semblable, notre frère. »
Carnet de croquis, journal, méditation? Peu importe, car tout ce qui se lit dans ce texte s'entend musicalement et ces notes sur le désir sont aussi bien de musique. D'ailleurs une allusion à Mozart annonce d'emblée l'air du catalogue qui pourrait suivre. Mais il ne s'agit pas de cela : anonymes ou nommées, si tant de femmes ici traversent le champ magnétique du désir c'est qu'un geste, l'intonation d'une voix, un seul regard suffisent parfois à l'embrasement. Et si la dimension érotique de ce livre, son extrême sensualité sont évidentes, il est aussi une réflexion toujours relancée au gré des émotions et des surprises de l'amour. Il est une recherche, la tentative d'élucider le mystère des corps et de leur étreinte. Il va, loin de tout discours, procédant par éclairs, par illuminations, fouiller au plus profond de cette obscurité du vivant qui aime.
La post-littérature est le moment d'un crépuscule. Si la littérature, telle qu'on l'entend, est née avec la Bible, l'histoire du roman, elle, est une affaire judéo-chrétienne dont la psychanalyse, les génocides et la toute-puissance de l'image ont altéré le prestige.
La déchristianisation de l'Occident a-t-elle fait le reste ?
Y a-t-il quelque chose après la littérature ?
Le deuxième tome du Journal couvre les années 1995-1999 : des années denses, qui sont celles du changement de vie, et des débuts de la notoriété littéraire.
L'écrivain connaît ses premiers succès avec La Gloire des Pythres (1995), L'Amour mendiant (1996), L'Amour des trois soeurs Piale (1997), et quitte l'enseignement public pour la direction littéraire des Éditions Balland. Nous le suivons dans ses difficultés intérieures, comme dans ses voyages au Liban, en Syrie, au Québec, ou encore au Pérou en compagnie de Paul Otchakovsky-Laurens. Cette période est aussi celle du bouleversement personnel suscité par la naissance de sa première fille, Marie.
Comme dans le premier tome, nous y rencontrons de nombreux personnages, connus ou inconnus, des éditeurs : P.O.L., Denis Tillinac, Jean-Marc Roberts, des peintres : Ernest Pignon-Ernest, Henri Cueco, et, bien sûr, des écrivains : Christine Angot, Pierre Bergounioux, Renaud Camus, Marie Darrieussecq, Michel Deguy, Guillaume Dustan, Alice Ferney, Michel Houellebecq, Charles Juliet, Milan Kundera, Bernard Lamarche-Vadel, Éric Laurrent, Andreï Makine, Robert Marteau, Pierre Michon, Philippe Sollers, Jude Stéfan...
La parution du Journal en feuilleton dans La Revue Littéraire a cessé, au profit de la publication exclusive en volume.