" En désaccord avec le paysage Pierre décida de l'oublier dans l'espoir d'une cohabitation plus cordiale avec les autochtones.
Mais sur le quai, déboussolé, il donnait vraiment l'impression d'habiter ailleurs. Comme il se dirige vers la sortie, un bourgeois évident, descendu des Premières Classes, l'aborde :
- Alors, mon brave, on sort de sa campagne ?
Pierre entrevoit dans cette interpellation sournoise un casus belli immédiatement exploitable. Mais, soucieux de trouver rapidement un gîte il n'ouvre le débat que pour le clore.
- Campagne, mon cul, cocu ! lui répondit-il. "
« En désaccord avec le paysage Pierre décida de l'oublier dans l'espoir d'une cohabitation plus cordiale avec les autochtones. Mais sur le quai, déboussolé, il donnait vraiment l'impression d'habiter ailleurs. Comme il se dirige vers la sortie, un bourgeois évident, descendu des Premières Classes, l'aborde : - Alors, mon brave, on sort de sa campagne ? Pierre entrevoit dans cette interpellation sournoise un casus belli immédiatement exploitable. Mais, soucieux de trouver rapidement un gîte, il n'ouvre le débat que pour le clore. - Campagne, mon cul, cocu ! lui répondit-il. »
Pierre Jolibois descendit sur la terre avec la volonté de la rendre habitable et en se donnant pour mission de concourir à l'éclosion d'une bonté universelle. Un long militantisme politique et syndical le convainquit de l'inanité de l'entreprise, l'obstacle demeurant les 87% de culfoyrards voulus par notre Seigneur. Cette fatalité assura la vie de Pierre. Heureux parmi les 13% de justes qui ne trichent pas, amusé par les culfoyrards, il s'achemine vers l'échéance en souhaitant partir sur ces mots : « J'ai fait ce que je devais faire. »