« La diversité, c'est bon pour le business »; « Si Lehman Brothers avait été Lehman Sisters,« Si Lehman Brothers avait été Lehman Sisters, il n'y aurait pas eu la crise »... Ces slogans, associant l'inclusion des femmes et des personnes racisées à une plus-value, concourent-ils à faire de l'égalité, principe fondateur du pays des droits de l'H(h)omme, une réalité ? Réjane Sénac montre que cette marchandisation de l'égalité participe de la reproduction d'une société inégalitaire. À travers une lecture critique de la devise républicaine, elle propose de dépasser un héritage fondé sur la complémentarité sexuée ou racisée. S'imaginer comme un.e semblable est, selon elle, la condition pour que chacun.e puisse s'épanouir à égalité dans sa singularité individuelle.
Depuis les mouvements d'occupation des places jusqu'aux Gilets jaunes et aux marches pour le climat, les mobilisations contre les injustices ont changé de visage. Les formes d'engagements pour la justice sociale et écologique, contre le racisme, le sexisme et pour l'antispécisme se sont spécialisées et morcelées. Que nous disent les actrices et acteurs de leurs mobilisations ?
Réjane Sénac a interrogé 124 responsables associatifs ou de collectifs. À partir de cette enquête, elle dresse un portrait unique des mobilisations contemporaines qui se caractérisent par deux traits principaux : leur radicalité, par les remises en cause qu'elles portent, et leur fluidité, par le refus de l'enfermement dans un cadre fixe et définitif.
Directrice de recherche CNRS au CEVIPOF, Réjane Sénac enseigne à Sciences Po où elle est membre du comité de pilotage du programme de recherche et d'enseignement des savoirs sur le genre - PRESAGE. Elle est notamment l'auteur de L'égalité sans condition. Osons nous imaginer et être semblables, (Rue de l'échiquier, 2019) et de Les non-frères au pays de l'égalité, (Presses de Sciences Po, 2017).
La France serait-elle plus fraternelle qu'égalitaire ?
La République a beau se proclamer une et indivisible, elle n'a cessé de classifier et de hiérarchiser les citoyen.ne.s depuis sa fondation. Qui reconnaît-elle comme frères et qui laisse-t-elle dans l'angle mort de l'égalité ? Pourquoi continue-t-elle à se définir à travers un mot, fraternité, qui charrie une conception excluante de la démocratie ?
Répondre à ces questions et lever le tabou sur le péché originel d'une République fraternelle est indispensable pour expliquer la persistance contemporaine des inégalités. Réjane Sénac analyse la façon dont la frontière entre frères et non-frères - femmes, non-binaires, non-blanc.he.s - se redessine au lieu de disparaître. Alors que l'application du principe d'égalité reste inconditionnelle pour les uns, elle est associée à l'accomplissement de performances économiques et sociales pour les autres.
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This book provides a comparative, neo-institutionalist approach to the different factors impacting state adoption of-or refusal to adopt-same-sex marriage laws. The now twenty-one countries where lesbians and gay men can legally marry include recent or longstanding democracies, republics and parliamentary monarchies, and unitary and federal states. They all reflect different positions with respect to religion and the cultural foundations of the nation. Countries opposed to such legalization, and those having taken measures in recent years to legally reinforce the heterosexual fundaments of marriage, present a similar diversity. This diversity, in a globalized context where the idea of same-sex marriage has become integral to claims for LGBTI equality and indeed LGBTI human rights, gives rise to the following question: which factors contribute to institutionalizing same-sex marriage? The analytical framework used for exploring these factors in this book is neo-institutionalism. Through three neo-institutionalist lenses-historical, sociological and discursive-contributors investigate two aspects of the processes of adoption or opposition of equal recognition of same-sex partnerships. Firstly, they reveal how claims by LGBTIQ movements are being framed politically and brought to parliamentary politics. Secondly, they explore the ways in which same-sex marriage becomes institutionalized (or resisted) through legal and societal norms and practices. Although it adopts neo-institutionalism as its main theoretical framework, the book incorporates a broad range of perspectives, including scholarship on social movements, LGBTI rights, heterosexuality and social norms, and gender and politics.