La jeunesse française est coupée en deux, certains s'en sortent et d'autres non. Pourquoi ?
Cette césure est le résultat d'un système social élitiste où l'école et le marché du travail servent de machines à trier. Résultat : les plus faibles sont implacablement éliminés. Mis à l'écart, ils tendent à déserter les urnes et à renier les fondements de la démocratie...
Ce diagnostic sévère établi par les auteurs dans les deux précédentes éditions de La Machine à trier est malheureusement resté le même : la situation des jeunes Français ne s'est toujours pas améliorée. Battant en brèche les assertions à l'emporte-pièce, cette nouvelle édition entièrement mise à jour confirme les difficultés persistantes de la jeunesse, réfute l'idée d'un destin commun à une génération et propose une révision radicale de notre modèle d'intégration élitiste.
Le 6 mai 2007, Nicolas Sarkozy était élu président de la République. Son programme promettait le changement à une France réputée irréformable. Trois ans plus tard, des domaines aussi sensibles que les retraites, le contrat de travail, la représentativité syndicale ont fait l'objet de lois, ou de protocoles d'accord, sans anicroche notable. Nicolas Sarkozy serait-il en train de réussir là où ses prédécesseurs ont échoué ? Un examen minutieux des réformes entreprises prouve que la réalité est tout autre.
En s'attachant à quelques cas particuliers - réforme des régimes spéciaux de retraite de la SNCF, d'EDF et de la RATP, « modernisation » du marché du travail, réforme des taxis, hausse du pouvoir d'achat, défiscalisation des heures supplémentaires... - et en retraçant le cheminement tortueux qui mène des intentions aux résultats, cet ouvrage effectue une plongée salutaire dans les failles de notre système politique et permet de comprendre pourquoi la méthode choisie par Nicolas Sarkozy, mêlant conciliation et volonté d'étouffement, a échoué.
L'apprentissage accroît fortement l'insertion professionnelledes jeunes peu qualifiés. En revanche, sonefficacité est pratiquement nulle pour les plus diplômés.En dépit de ce constat, les formations en alternancese développent principalement dans l'enseignementsupérieur, au détriment des niveaux les plus faibles dequalification. Loin de faire jouer à l'apprentissage un rôled'ascenseur social, son essor dans les études supérieuresreproduit, voire accentue, les inégalités.Il faut donc concentrer l'aide publique là où elle estefficace et équitable, c'est-à-dire dans le second cycle del'enseignement secondaire. C'est un objectif primordial enFrance, où 120 000 jeunes sortent chaque année du systèmescolaire avec au mieux le brevet des collèges. Pour y parvenir,il est nécessaire de modifier le financement des formationsen alternance et la gouvernance de l'enseignementprofessionnel. C'est ce que démontre cet ouvrage.