Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
La jeunesse française est coupée en deux, certains s'en sortent et d'autres non. Pourquoi ?
Cette césure est le résultat d'un système social élitiste où l'école et le marché du travail servent de machines à trier. Résultat : les plus faibles sont implacablement éliminés. Mis à l'écart, ils tendent à déserter les urnes et à renier les fondements de la démocratie...
Ce diagnostic sévère établi par les auteurs dans les deux précédentes éditions de La Machine à trier est malheureusement resté le même : la situation des jeunes Français ne s'est toujours pas améliorée. Battant en brèche les assertions à l'emporte-pièce, cette nouvelle édition entièrement mise à jour confirme les difficultés persistantes de la jeunesse, réfute l'idée d'un destin commun à une génération et propose une révision radicale de notre modèle d'intégration élitiste.
Indemniser au mieux les épisodes de chômage tout en limitant leur durée : telle est la vocation de l'assurance chômage.
Loin de remplir cette mission, le système français opère une redistribution à grande échelle entre secteurs d'activité et niveaux de salaire. D'une efficacité limitée, il favorise l'instabilité de l'emploi et contribue à maintenir un chômage élevé.
Or, il existe d'importantes marges de manoeuvre pour limiter ces transferts et les comportements d'optimisation qu'ils encouragent. Le système doit être recentré sur les incitations individuelles au maintien dans l'emploi et au retour vers l'emploi, et son pilotage rendu plus cohérent par une meilleure coordination entre assurance et accompagnement des demandeurs d'emploi.
L'apprentissage accroît fortement l'insertion professionnelledes jeunes peu qualifiés. En revanche, sonefficacité est pratiquement nulle pour les plus diplômés.En dépit de ce constat, les formations en alternancese développent principalement dans l'enseignementsupérieur, au détriment des niveaux les plus faibles dequalification. Loin de faire jouer à l'apprentissage un rôled'ascenseur social, son essor dans les études supérieuresreproduit, voire accentue, les inégalités.Il faut donc concentrer l'aide publique là où elle estefficace et équitable, c'est-à-dire dans le second cycle del'enseignement secondaire. C'est un objectif primordial enFrance, où 120 000 jeunes sortent chaque année du systèmescolaire avec au mieux le brevet des collèges. Pour y parvenir,il est nécessaire de modifier le financement des formationsen alternance et la gouvernance de l'enseignementprofessionnel. C'est ce que démontre cet ouvrage.