Intellectuel catholique, l'auteur a ses doutes et ses questions, et il y trouve un espace de liberté. La portée symbolique des Écritures légitime une diversité de lectures, donc de croyances et de vies. Elle fonde l'autonomie et la responsabilité humaines, de sorte que le doute n'empêche pas l'engagement. Cette réflexion intellectuelle relativise l'intellectualisme qui a dominé l'Église catholique. Elle permet de redécouvrir l'actualité de l'Évangile pour soi-même et pour notre monde sécularisé.
Cet ouvrage propose une réflexion éthique sur la liberté. Il demande si c'est là une valeur première, fondatrice de l'être humain, si c'est un absolu. La réponse consistera à nuancer cette opinion en décrivant tour à tour les «ambitions» de la liberté, les «responsabilités» qui l'accompagnent, les «limites» qui s'exercent sur elle, les peurs qu'elle fait naître chez le sujet qui doit agir, les «conflits» qui se déclarent entre libertés. L'auteur alimente sa pensée aussi bien au domaine privé qu'aux grands domaines collectifs (politique, économie) et tient compte tant de la nature laïque de nos sociétés que de la démarche religieuse de plusieurs. Il conclut que la liberté ne saurait être qu'une «autonomie responsable» qui ne peut dans aucun cas signifier « faire ce qu'on veut».
Les citoyens cèdent aux peurs d'une actualité violente, et nos États pèsent de moins en moins face aux puissances financières. L'auteur examine les tensions qui opposent les normes démocratiques à d'autres, légitimes mais parfois concurrentes : cultures, religions, droit, économie. Il faut réinventer des démocraties, seules potentiellement respectueuses la dignité humaine. Au-delà d'une mobilisation des citoyens et de leurs associations, l'enjeu est surtout éducatif et juridique. Il est à long terme, mais que cela doive durer longtemps est une bonne raison pour commencer tout de suite.
La loi, civile ou religieuse, fait partie du cadre de stabilité dont nous avons besoin pour exercer notre liberté. Quand ses normes sont compatibles avec la dignité humaine, le droit est notre premier référent. Mais les normes juridiques et morales, si nombreuses, entrent fatalement en conflit. Nous devrons nous en déprendre, mais seulement en raison de valeurs que nous jugeons supérieures. En situation, nous sommes seuls à même de reconnaître nos intentions, nos facultés et nos limites, donc de hiérarchiser les normes qui nous motivent. Notre conscience éclairée devient notre référent ultime. Au risque de la transgression. Ce jugement est fragile mais notre dignité humaine est à ce prix.