Juif, Oscar Mandel ne craint pas de se livrer à une critique virulente de ses coreligionnaires : le maintien des rites du "peuple élu de Dieu" entretient leur retrait. Ce qui, non seulement peut attiser la crainte et la haine, mais apparaît aussi incongru face à l'ampleur des massacres que ce peuple a subis. Mandel écrit des pages chargées d'émotion sur son incompréhension, enfant, des rites de la religion judaïque. Indignation intime qu'il évalue à l'échelle de l'histoire. Comment perpétuer une religion qui repose sur un charnier s'étalant sur des siècles ? Comment assurer son salut sans, en premier lieu, assurer son bien-être, voire sa survie ici-bas ? Mandel ose ici un pamphlet d'une grande force sur un sujet réputé sensible : la religion comme foyer de l'intolérance et de la violence.
« Que nuit savoir toujours et toujours apprendre », fût-ce d'une puce, d'une chenille, d'une vache ou d'une mouette ? Ami lecteur, suivant ce principe que n'aurait pas renié Rabelais, déleste-toi de tes préjugés avant d'aborder ce recueil. Ces fables te convaincront avec humour que même un caniche peut t'enseigner quelque chose !
Ici, une mite se déguise en dragon, un bulldozer dialogue avec une souris et une puce philosophe... En leur compagnie, tu t'interroges bientôt : tout ce qui brille est-il d'or ? La raison du plus fort est-elle toujours la meilleure ? Flatter les puissants peut-il faire le bonheur d'un homme ?
Dans cette oeuvre, le dramaturge, poète et essayiste Oscar Mandel (né à Anvers en 1926) revisite le genre ancien de la fable avec sa sensibilité contemporaine. S'attachant à la poésie des situations, il aborde des thèmes cruciaux et invite le lecteur à porter un regard critique sur la société actuelle.
Illustration : Donatien Mary © Flammarion