Juif, Oscar Mandel ne craint pas de se livrer à une critique virulente de ses coreligionnaires : le maintien des rites du "peuple élu de Dieu" entretient leur retrait. Ce qui, non seulement peut attiser la crainte et la haine, mais apparaît aussi incongru face à l'ampleur des massacres que ce peuple a subis. Mandel écrit des pages chargées d'émotion sur son incompréhension, enfant, des rites de la religion judaïque. Indignation intime qu'il évalue à l'échelle de l'histoire. Comment perpétuer une religion qui repose sur un charnier s'étalant sur des siècles ? Comment assurer son salut sans, en premier lieu, assurer son bien-être, voire sa survie ici-bas ? Mandel ose ici un pamphlet d'une grande force sur un sujet réputé sensible : la religion comme foyer de l'intolérance et de la violence.
Oscar Mandel propose une mise en scène totalement renouvelée de la grande querelle des deux puissants guerriers, Achille et Agamemnon. Le récit commence à la façon d'Homère pour prendre ensuite des libertés avec l'intrigue originelle et puiser son inspiration chez Virgile, toujours d'une façon très originale. Tout au long du drame, deux monstrueuses Présences, la Guerre et la Vengeance, se délectent de la folie meurtrière des hommes.
Les fables bien racontées n'ont que des amoureux. Elles se laissent déguster quatre ou cinq à la fois, et après, elles entrent dans la mémoire pour ne plus jamais en sortir. En voici une corbeille pleine. Le lecteur y trouvera une reine et la femme d'un savetier, un tigre, des vaches, un bulldozer, le diable, des nuages, le pigeon fou bien entendu, tout un petit monde.