Janvier 1793, Joseph Fouché, député girondin fraîchement élu, fait une entrée fracassante dans l'histoire de la Révolution française : il vote, contre son camp, la mort du Roi. Dès lors, révolutionnaire convaincu et acharné, il livre une guerre sanguinaire et sans merci à tous les opposants de la République. Lorsque sa propre tête est, à son tour, menacée par Robespierre, Fouché est prêt à tout pour échapper à la guillotine. Un combat terrible s'engage alors entre les deux hommes...
Après avoir été successivement trafiquant, conseiller, espion, puis ambassadeur, Fouché obtient, sous le Directoire, le poste qui le rendra célèbre et auquel on l'identifiera à tout jamais : le ministère de la police. Il met en place les fondements de la police scientifique et surtout constitue une terrifiante police politique. De plus en plus puissant, Fouché est le premier à voir venir le coup d'état du 18 brumaire : il oblige alors Bonaparte à s'appuyer sur lui pour le mener à terme et conserve ainsi son portefeuille. Mais malgré son travail exemplaire, les complots déjoués, les enquêtes résolues, les assassinats empêchés, Bonaparte se méfie de Fouché, cet animal trop secret, trop rusé, trop informé. Il se méfie surtout de ses fameux " dossiers ". Ne parvenant pas à le contrôler, Bonaparte est bel et bien contraint de supprimer son ministère.
Fouché finit exilé à Aix, loin des sphères parisiennes du pouvoir ... Mais pour combien de temps ?
Décembre 1804
Napoléon est couronné empereur et entame une longue série de guerres à l'étranger.
Pendant ce temps, Fouché dirige la France d'une main de fer... ce qui rend Napoléon de plus en plus méfiant.
Et lorsque ce dernier découvre qu'une tentative de négociation diplomatique avec l'Angleterre est ourdie dans son dos, il n'hésite pas à se débarrasser de cet encombrant personnage...
Fouché, qui voit le pays exsangue après des années de conflits, oeuvre dès lors pour le retour d'un roi, seul garant d'une paix avec les États étrangers. Il abat alors Napoléon, muselle ses amis jacobins... et intronise Louis XVIII en personne, lui, l'ancien régicide haï de tous les royalistes !
" Fouché le petit professeur de l'Oratoire, le conventionnel, le tueur de roi, le proconsul de Nantes, de Nevers et de Moulins, le mitrailleur de Lyon, le tombeur de Robespierre et le cauchemar de Napoléon, le ministre de tous les régimes, l'inventeur de la police moderne, le bâtisseur d'État, l'aventurier, le conspirateur et le parvenu.
Pour beaucoup, Fouché était tout cela. Il était bien plus encore : l'un des hommes les plus secrets et l'un des plus puissants de son temps. "