« Sur la photo, c'est sa physionomie qui captive. Un petit nez rond et des bonnes joues mais une morgue et des yeux durs, des yeux qui te voient là où tu ne veux pas être vue... Tout dans ce visage dit à la personne qui regarde : "Dégage." Il est impossible de s'en détourner. Tu y es ventousée. Fascinée par le caractère hostile de la pose et la beauté farouche du modèle, débarrassé de toute politesse. »Qui est cette femme-enfant au regard frondeur ? Jeune Russe exilée en Belgique, Marina Chafroff fut, sur ordre de Hitler, décapitée à la hache en 1942.Cette mère de famille au courage extraordinaire, sacrifiée pour que vivent des innocents, aurait dû marquer l'Histoire. Elle est pourtant tombée dans l'oubli. Comment a-t-elle été
refoulée de nos mémoires ?Au fil d'un récit aux résonances intimes, plein de coïncidences et d'impasses, Myriam Leroy ressuscite le destin fulgurant d'une météorite dans le ciel de la Seconde Guerre mondiale.Un roman intense et habité où 1942 et 2022 se superposent en deux calques troublants reléguant toujours les femmes à l'arrière-plan.Myriam Leroy, née en 1982, est journaliste, écrivaine et dramaturge. Elle vit à Bruxelles. Le Mystère de la femme sans tête est son troisième roman, après Ariane (Don Quichotte,
2018, finaliste du prix Goncourt du premier roman) et Les Yeux rouges (Seuil, 2019).
Il s'appelait Denis. Il était enchanté.
Nous ne nous connaissions pas. Enfin, de toute évidence, je ne le connaissais pas, mais lui savait fort bien qui j'étais.
Une jeune femme reçoit un message sur Facebook. C'est l'amorce d'un piège suffocant à l'heure du numérique, quand la fatalité n'a d'autre nom qu'un insidieux et inexorable harcèlement.
Dans ce roman âpre, où la narratrice ne se dessine qu'au travers d'agressions accumulées, de messages insistants, où l'atmosphère étouffante s'accentue à mesure que la dépossession se transforme en accusation, Myriam Leroy traduit avec justesse et brio l'ère paradoxale du tout écrit, de la violence sourde des commentaires et des partages, de l'humiliation et de l'isolement, du sexisme et du racisme dressés en meute sur le réseau.
Née en 1982, Myriam Leroy est journaliste, écrivain et dramaturge. Ariane, son premier roman, a été finaliste du prix Goncourt du premier roman et du prix Rossel. Elle vit à Bruxelles. Les Yeux rouges est son deuxième roman.
" Quand j'ai eu douze ans, mes parents m'ont inscrite dans une école de riches. J'y suis restée deux années. C'est là que j'ai rencontré Ariane. Il ne me reste rien d'elle, ou presque. Trois lettres froissées, aucune image. Aucun résultat ne s'affiche lorsqu'on tape son nom sur Google. Ariane a vécu vingt ans et elle n'apparaît nulle part. Quand j'ai voulu en parler, l'autre jour, rien ne m'est venu. J'avais souhaité sa mort et je l'avais accueillie avec soulagement. Elle ne m'avait pas bouleversée, pas torturée, elle ne revient pas me hanter. C'est fini. C'est tout. "
Elles sont collégiennes et s'aiment d'amour dur. L'une vient d'un milieu modeste et collectionne les complexes. L'autre est d'une beauté vénéneuse et mène une existence légère entre sa piscine et son terrain de tennis. L'autre, c'est Ariane, jeune fille incandescente avec qui la narratrice noue une relation furieuse, exclusive, nourrie par les sévices qu'elles infligent aux autres. Mais leur histoire est toxique et porte en elle un poison à effet lent, mais sûr.
Premier roman sur une amitié féroce, faite de codes secrets et de signes de reconnaissance, à la vie à la mort. Myriam Leroy est journaliste, presse et radio, et écrit pour le théâtre. Elle habite Bruxelles.
Un pendu à la tour Reyers, des vacances de cauchemar dans une station balnéaire espagnole peuplée de Belges en déshérence, ou encore un politicien bien de chez nous coincé dans une histoire de harcèlement... Voilà les Belgiques cyniques et grinçantes de Myriam Leroy !
Belgiques est une collection de recueils de nouvelles. Chaque recueil, écrit par un seul auteur, est un portrait en mosaïque de la Belgique. Des paysages, des ambiances, du folklore, des traditions, de la gastronomie, de la politique, des langues... Tantôt humoristiques, tantôt doux-amers, chacun de ces tableaux impressionnistes est le reflet d'une Belgique?: celle de l'auteur.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Journaliste de formation, Myriam Leroy publie une première pièce de théâtre, « Cherche L'amour » (TTO), qui lui vaut le prix de la meilleure autrice aux Prix de la critique 2017. Elle a depuis écrit la pièce documentaire ADN, toujours au TTO. Son roman « Ariane » (Don Quichotte, 2018), a été finaliste du Goncourt du premier roman. Son deuxième roman, « Les yeux rouges », est sorti en août 2019 aux éditions du Seuil. Il est devenu un spectacle au Théâtre de Poche. Le documentaire #Salepute qu'elle a co-réalisé a été diffusé sur Arte et la RTBF en 2021.
« Il y a des dates qui comptent, d'autres qui tombent en poussière. » À la manière de 1900 qui selon Paul Morand fêtait les noces d'or du passé et de l'avenir, l'année 1925 s'est imposée à la mémoire collective comme une année mythique. Entre l'armistice de 1918 et la crise de 1929, les années vingt, profondément marquées par la Grande Guerre, présentent un singulier mélange de désarroi, de révolte et de frivolité. Soutenus par un développement sans précédent des transports et des médias, l'éloge de la vitesse et le « bel optimisme des machines » cher à Blaise Cendrars se diffusent comme des mots de passe. Sous le signe du jazz, la mythologie de ces « Années folles » se forge au Boeuf sur le toit autour de Jean Cocteau, tandis que Fantômas et Charlot, la garçonne de Victor Margueritte et Coco Chanel, la Lulu de Pabst et d'Alban Berg, la Nadja d'André Breton, tendent leurs miroirs aux incertitudes du temps. Au « nouvel mal du siècle » font réplique, ici, un renouveau de l'aventure et, là, un regain de la spiritualité. 1925 marque un apogée et un tournant. Deux manifestations dominent la saison à Paris : la Revue nègre au Théâtre des Champs-Élysées, avec Joséphine Baker et Sidney Bechet, et l'Exposition internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes - les Arts décos - qui va définir le style de l'époque. Caractériser l'esprit de 1925 sur un plan international, dans les arts comme en littérature, faire apparaître le fragile équilibre de ses tendances et de ses tensions, interroger dans ses contradictions l'appel à un ordre nouveau, telles sont les ambitions du présent ouvrage.