Cas à peu près unique dans la littérature québécoise, André Major, qui a contribué à la définir et à la promouvoir, entend n'y participer qu'à partir d'un écart, d'une certaine "retraite" maintes fois figurée et thématisée dans ses écrits, et bien avant la rédaction des carnets, comme le montre le dossier de ce numéro. L'originalité et le paradoxe de cette position - et des textes qui l'aménagent et la défendent -semblent en justifier l'examen, à la fois dans les publications les plus récentes et dans l'ensemble de l'oeuvre, qui gagne à être ainsi rétrospectivement réévaluée. De plus, ce numéro comprend une bibliographie de l'auteur, un entretien et un inédit. Vous pourrez aussi y lire un article de David Bélanger sur l'autofiction ainsi que les chroniques de Pascal Riendeau, d'André Brochu et de Lucie Robert.
Cette nouvelle parution de Voix et images nous propose un réexamen de « La révolution littéraire des années 1940 au Québec ». Voulant éclairer autrement le récit officiel, ce dossier cherche à déterminer les interactions qui existent entre le centre et la marge, entre les oeuvres reconnues et les discours trop souvent délaissés par la critique. En tenant compte des productions populaires et médiatiques, les articles réunis ici proposent une saisie inédite des bouleversements de la décennie 1940, marquée par la Seconde Guerre mondiale, le déploiement des grands journaux et de la presse spécialisée, l'essor de la radio, etc. En somme, ce dossier souhaite faire voir la complexité du choc qui provoque l'exceptionnelle ébullition des années 1940 et qui offre l'occasion de saisir la façon dont le littéraire fait sens de l'ensemble de la société de l'époque, où à la fois le pôle littéraire, le pôle médiatique, le marché, la critique savante et les institutions acquièrent d'un coup une maturité sans précédent.