La Psychiatrie est-elle encore fidèle à ce qui a présidé à son acte de naissance : l'Humanisme, que les Lumières lui ont laissé en héritage? N'a-t-elle pas été la victime complaisante de ses mauvaises fréquentations ? Engagé dans le soin et l'accompagnement de personnes en souffrance morale, le psychiatre doit être extrêmement prudent dans l'importation de concepts étrangers à son domaine. "L'homme est fait pour rechercher l'humain" disait Eugène Minkowski. Si en sa présence on recherche autre chose, l'inhumanité menace.
Quel est le statut de l'écriture chez les psychotiques ? Quel lien entre inspiration poétique et sentiment morbide du monde ? Entre corps et écriture ? Entre vie et mort, nous crie Antonin Artaud, le mort-vivant... De la sémiologie à la sémantique, du symbole au signifiant, l'auteur évoque dans cet essai, en historien amateur et en psychiatre dit "classique", les rapports entre folies et écritures.
Fond, fonds, profond, tréfonds, sans fond, fondement et fondations...Il n'est question que de « ça » dans le langage des poètes, des peintres, des amants, des usuriers, des explorateurs, des anesthésistes-réanimateurs, des philosophes et des psychanalystes. Les géomètres de l'âme sont perplexes, voire sceptiques. Ils n'en font qu'une « dimension » parmi d'autres ; et le sens viendrait d'ailleurs. Voici tout un programme, tout un débat.
On a dit d'Henri Ey qu'il était « le plus grand psychiatre de son temps » (A. Green), « le plus grand psychiatre européen depuis Freud » (Pr Kisker, de Hanovre). Mais un « toubib » peut-il être philosophe ? demandait Jean Beaufret (qui semblait en douter). D'autres n'en doutent pas, voire le recommandent ou en font une obligation : d'Hippocrate à Karl Jaspers deux mille ans après. Sa théorie Organo-dynamique (neurodéveloppementale et néo-jacksonienne à l'origine) est-elle une philosophie ?
En nous faisant mieux prendre conscience de ce monde occulte où s'écoule la vie ordinaire de la plupart des Brames (ou Mancagnes), les auteurs révélent au grand jour ce qui se fait souvent dans l'ombre, au fond de la forêt, afin de prévenir les uns de ce qui les attend et de dissuader, si besoin est, les autres d'un piège toujours possible. Ils ne dissimulent, avec courage, rien de certains côtés sinistres de ces vénérables traditions et de cette respectable culture.
On a pu dire que la Psychiatrie et la Neurologie travaillaient dans le même champ médical, mais avec des méthodes radicalement différentes. Pourtant : "Si rien ne les distingue, tout les oppose." Ce sont ces oppositions que Robert-Michel Palem s'attache à définir et à nuancer à travers les convergences encore incertaines du présent, via l'"imagerie cérébrale" et les avancées de la "neuropsychologie" mais aussi en restituant les débats du passé autour de l'aphasie, de la maladie de Bayle, de la psychochirurgie ou plus récemment, du "cerveau divisé"...
Un médecin psychiatre s'interroge sur la Phénoménologie, relit Husserl et ceux qui s'en réclament. Sont-ils vraiment si phénoménologues que cela ? Qu'ont-ils à attendre de la Phénoménologie ? À quels préalables, ascèse ou entraînement doivent-ils se livrer ?
Les contributions réunies dans ce volume présentent autant de contextes géographiques, de spécificités didactiques, de domaines langagiers qui nous permettent de faire un état des lieux de l'enseignement des langues secondes, des résultats visés et, plus généralement, de la place de la langue seconde dans la vie des apprenants : symbolique pour les uns, académique pour les autres, et sociale et intégrative encore pour certains dans le contexte scolaire.
L'auteur psychothérapeute donne ses réflexions à partir d'une activité de consultation et de thérapie à forte dominante féminine pour cerner, à travers les plaintes, un univers propre de désirs, d'attentes et d'illusions et mieux comprendre les couples dysfonctionnels. Ces réflexions sortent largement du pathologique et sont de portée très générale.
L'organodynamisme (mis au point par Henry Ey entre 1938 et 1977) est une structure d'accueil et de coexistence qui a, dès le début, renoncé à s'opposer à la Psychanalyse, qu'il intègre positivement dans son pôle "dynamique". Mais il n'y aurait pas non plus de contradictions majeures entre le grand plaidoyer de Ey pour un "corps psychique" ou un "devenir conscient" et ce que peuvent déployer comme efforts les théoriciens cognitivistes. Si les écoles de pensées sont différentes et leur coexistence est parfois problématique, c'est aussi que l'"humanisme médical" est en crise. Loin de tout dogmatisme, l'auteur entrevoit des raisons d'espérer mais pointe aussi ce qui n'est pas "négociable".
Henri Ey, au cours d'une longue translaboration de quarante ans, arrive à une conception onto-anthropo-phénoménologique du "corps psychique". Cette dernière apparaît comme une véritable structure d'accueil tant de la métapsychologie freudienne qu'elle entend accomplir, que comme le soutien d'une psychologie cognitive non réductrice du Sujet et ses troubles définis comme "pathologie de la liberté". (Edition revue et augmentée).