« À travers 30 courtes scènes, Le testament du couturier brosse un tableau effrayant de la vie dans la Banlieue de l'Avenir [...]. Gouverné par les Élus, cet espace est contrôlé par un vaste réseau électronique avec des logiciels pour détecter les germes et les crimes ainsi que par un système de cybervision pour propager l'idéologie du régime. À la cybervision, les autorités dénoncent la sexualité, la criminalité et l'immoralité qui règnent dans la Cité et qu'il faut bannir de la Banlieue. D'après l'idéologie sexiste et antiérotique de la Banlieue, l'homme moderne est supérieur à la femme parce qu'il n'a plus de désirs érotiques. La femme a besoin d'aide pour se libérer de sa libido, signe de son infériorité morale. »
- Jane Moss, « Le théâtre francophone en Ontario », dans Introduction à la littérature franco-ontarienne
Dans ce monde de l'avenir, le passé est oublié. Mais le patron d'une robe du XVIIe siècle vient bouleverser l'ordre établi..
C'est un jour de tempête. La neige et le vent sifflent au travers du corps de ceux qui s'aventurent dehors.
Seul dans son hôtel, les mains et le coeur brisés, Jack attend l'arrivée d'Éliza, la serveuse qu'il rêve d'épouser.
C'est un jour de tempête et Jack est aux prises avec Dempsey, la voix qui lui déchire l'intérieur. Puis apparaîtra l'étranger qui le fera basculer dans un face-à-face avec sa passion et son passé.
Une histoire de désir. Désir de vaincre. Désir d'aimer. Désir d'être aimé.
Un homme est retrouvé dans la rue, à Toronto, sans rien : pas de carte d'identité, pas de papiers, juste un vieux sac d'épicerie. Muet, amnésique ? Son ex-petite amie reconnaît sa photo dans le journal, lui rend visite : il reste muet devant les souvenirs qui remontent, ses fantômes qui le hantent. À mi-chemin entre la réalité et l'imaginaire... l'homme effacé.
« Dans ce spectacle de l'identité perdue, la langue joue un rôle central. Thomas, l'homme effacé, a perdu la mémoire, son identité et sa langue. On le trouve errant dans les rues de Toronto et on le transporte dans une clinique où son ancienne amante lui rend visite, ayant vu sa photo dans les journaux. »
« Thomas n'est pas seul dans l'hôpital pendant les deux premières visites d'Annie ; il partage la scène avec les trois fantômes de son ancienne vie comme mineur à Sudbury. Feue sa mère, morte d'une maladie pulmonaire, comprend ce qui empêche Thomas de parler : C'est quoi les mots quand tout ce qui te reste dans la tête, c'est trois fantômes qui arrêtent pas de parler pour toi ? »
Dans cette pièce, « Ouellette suggère que l'affirmation de l'identité ethnolinguistique et le renouvellement des liens affectifs peuvent protéger les Franco-Ontariens contre l'effacement et l'assimilation. Se concentrant sur des histoires familiales et des drames intimes aussi bien que sur des revendications politiques collectives, Ouellette semble dire que ses protagonistes échapperont aux trous noirs de l'humiliation et du silence s'ils acceptent leurs devoirs individuels et familiaux, réclament leur histoire et trouvent une façon de s'exprimer correctement. »
(Jane Moss, « Le théâtre francophone en Ontario », dans Introduction à la littérature franco-ontarienne)
« La guerre au ventre » met en scène Martin, qui vit aujourd'hui en Alberta à la suite de la fermeture définitive de l'usine de pâte à papier de son village natal du Nord de l'Ontario. Dans « French Town », (première pièce de cette trilogie qui comprend également « Requiem »), Martin avait combattu pour la survie de l'usine.
Près de vingt ans plus tard, il lutte pour sa vie, dans un interstice temporel, face à une femme qui ne cesse de changer de visage. Lui qui était venu réparer quelque chose dans une ferme éloignée, se trouve coincé dans un drame familial sanglant entre un mari armé et une femme qui craint pour ses enfants. Elle incarne toutes les femmes qui ont marqué sa vie et un corbeau croassant.
Grièvement blessé, il parle pour rester en vie. Il raconte, il explique, il se remémore, il avoue. Il cherche dans les mots l'ultime salut. En lui, s'impose aussi l'image de son fils parti se battre en Afghanistan. En lui, s'impose la guerre contre la mort, avec la parole comme seule arme.
Trois pièces de Michel Ouellette. « La Dernière fugue » : Charles, coincé dans le plancher, son grand-père Fred, vieillard bardé d'un brassard à croix gammée, son amie Mimi, écrivaine surgie en bikini d'un immense gâteau: trois êtres qui amalgament passé et présent, fiction et réalité, en une quête vertigineuse où chacun pourchasse ses origines et fouille son identité. « Duel » : Blanche refuse d'aller plus loin dans la pièce qu'elle répète avec Édouard. Elle appelait celui-ci « Heidi » et lui faisait porter des robes car elle aurait aimé qu'Édouard fût une fille, mais un jour celui-ci a retrouvé sa véritable identité. « King Edward » : Le fils du bon docteur Roy, Édouard, pressenti pour reprendre le flambeau de ce grand défenseur du fait français à Ottawa, voit sa carrière politique compromise. Il s'est amouraché d'une femme mariée qui le repousse malgré leur amour secret. En retrouvant l'assassin de son père, Édouard comprend que ce dernier a péri parce qu'il vivait aussi un amour interdit.
Un narrateur reçoit et transcrit la « confession » d'un sujet anonyme qui dévoile peu à peu un versant profondément trouble de son être. Des femmes sont portées disparues. Un enquêteur de police à la retraite rôde dans les parages, avide d'indices. A-t-on affaire à un criminel ?
Un père refait surface dans la vie de son fils après avoir été kidnappé et maintenu en captivité pendant une quinzaine d'années. Alors qu'ils réapprennent à se connaître, ils découvrent, chacun à leur façon, ce que c'est que de vivre en liberté.
Dans un village fictif du nord de l'Ontario où règne l'entreprise familiale Thèbes Lumber, Jocaste épouse malgré elle un cousin violent dont elle a secrètement porté l'enfant. Puis vient OEdipe, avec qui elle connaît le grand amour... Le clan de Thèbes saura-t-il échapper à son destin mythique ?
Au coeur de ces trois récits brefs sourd une violence qui ne laisse personne indemne.
« Requiem » : Trois êtres convulsifs, hantés par la vie, trois prières rageuses et amoureuses pour qu'advienne le repos, que s'apaisent les blessures et que, au terme de la douleur, chante enfin la beauté...
« Fausse route » : Road movie théâtral au ton irrévérencieux, cette comédie grinçante met en scène cinq personnages porteurs de drames intérieurs dissimulés sous les quarts de vérité et les demi-mensonges. Désir, jalousie, rejet, pouvoir, errance, création, mémoire : les fausses pistes se multiplient jusqu'à la troublante conclusion.
Corbeaux en exil met en scène un auteur. Mais l'auteur n'est pas le seul personnage à la recherche dans un reflet son identité. À la quête de l'écriture se substitue une quête du passé, d'une filiation problématique dont la principale inspiratrice et sa propre mère. C'est à la demande de cette dernière que se met en branle le douloureux voyage du souvenir, la recherche d'un grand-père dont il est à la fois le double et l'héritier. Au cours de cette remontée dans le temps, les voix féminines de sa famille le guideront pour mieux tenter de le retenir dans sa fuite du réel, exil personnel qui est aussi celui de toute une culture, de tout un peuple.
Les enjeux du texte sont multiples, personnels et collectifs. Mais ils sont remarquablement dramatisés dans une orchestration nom seulement du temps et de l'espace, mais aussi du jeu. Les comédiens accompagnent, par la permutation des rôles, le parcours d'un auteur toujours menacé de se voir supplanté par ses propres personnages. C'est dire que la mise en lecture éclaire singulièrement l'originalité d'une écriture qui ne puisse pas sa force dans la complexité du décor ou de la scénographie.
«French Town» est une tragédie contemporaine. Elle met en scène la famille Bédard, qui représente l'expérience de la collectivité, illustre la subjectivité de la mémoire et expose le rapport entre la langue et l'identité. Les trois enfants adultes de Gilbert et Simone Bédard, Pierre-Paul, Cindy et Martin, rappellent l'histoire de leur famille dysfonctionnelle tout en envisageant leur vie après le décès de leur mère.
Classique du répertoire francophone, «French Town» a remporté le prix du Gouverneur général en 1994.
Cette nouvelle édition comprend des choix de jugements, une biographie et une bibliographie augmentés.
Ouellette s'approprie deux mythes de la mythologie grecque, un sujet inhabituel pour le théâtre franco-ontarien. À travers ceux-ci il pose un regard critique sur notre société.
Dans « Iphigénie en trichromie » il reprend le mythe que l'on connaît de la princesse qui doit mourir pour que les vents se lèvent, permettant à la flotte achéenne de se rendre à Troie afin de libérer Hélène. Tout au long de l'histoire, il privilégie une perspective féministe. Dans cet univers, la reine domine le roi, mais des forces agissent dans l'ombre pour renverser la situation et mener à l'avènement d'un nouvel ordre social.
Dans « La colère d'Achille », l'auteur transpose l'histoire à notre ère moderne. Hatch [Achille] devient un mercenaire américain, à la solde d'une compagnie supranationale à l'oeuvre dans un pays du Moyen Orient.
« Iphigénie en trichromie » a été créée le 27 septembre 2006, dans une coproduction du Théâtre du Nouvel-Ontario (Sudbury) et du Théâtre la Catapulte (Ottawa). « La colère d'Achille » a f ait l'objet d'une lecture publique le 18 décembre 2005, à la Nouvelle scène (Ottawa).