Comprendre la monnaie dans toute sa complexité, tel est l'objectif de ce livre. En tant que lien entre l'individuel et le collectif, la monnaie transmet la puissance souveraine à l'économie à travers le temps par son emprise sur la finance, donc sur le système des dettes. Mais la liquidité est aussi l'objet de la polarisation des désirs de tous. Maîtriser cette ambivalence implique de construire et de conforter la confiance, car de sa destruction naissent les crises qui font resurgir le désir absolu de liquidité paralysant l'activité. Imbriquée dans les sociétés, la monnaie ne peut être appréhendée sans recourir à une démarche pluridisciplinaire qui mobilise les outils de l'anthropologie, de l'histoire et de l'économie politique. Ce livre parcourt cinq mille ans d'histoire pour saisir l'unité du phénomène monétaire et son rapport à la souveraineté à travers les transformations conjointes des ordres politiques et des systèmes monétaires. À partir de ces fondements, il est possible de comprendre les époques de régulation de la monnaie et les crises qui traversent le capitalisme jusqu'aux mutations de notre temps. Michel Aglietta est professeur émérite à l'université Paris-Ouest et conseiller scientifique au CEPII et à France Stratégie. Il a été membre de l'Institut universitaire de France et membre du Haut Conseil des finances publiques. Collaboration de Pepita Ould Ahmed et Jean-François Ponsot Pepita Ould Ahmed est économiste à l'Institut de recherche pour le développement (IRD) et membre du CESSMA à l'université Paris- Diderot. Jean-François Ponsot est maître de conférences au Centre de recherche en économie de Grenoble à l'université Grenoble-Alpes.
L'accord européen du 9 décembre 2011 introduit un début de gouvernance commune mais reste prisonnier d'un carcan de règles sans véritable action collective. Cet accord ne trace pas la voie d'une sortie de la crise par la croissance. Partant d'une analyse sans concession des erreurs qui ont abouti à la panique actuelle, Michel Aglietta ouvre le débat : comment sortir de cette spirale descendante ?
Comme en témoignent l'explosion des euromarchés, et la valse des taux de change, le système monétaire international est en crise. Face à cette crise, la théorie économique a été, jusqu'à présent, presque muette. La fin des devises clés est la première tentative de caractérisation théorique du nouvel ordre monétaire qui va se mettre en place d'ici la fin du siècle. À partir d'une véritable fresque historique des systèmes monétaires, Michel Aglietta dégage la spécificité des déséquilibres actuels. Alors que l'histoire monétaire a toujours été rythmée par la domination d'une devise clé, la livre sterling au XIXe siècle, et le dollar à partir de 1945, le SMI s'achemine aujourd'hui vers un système multipolaire. En poussant à l'extrême la logique de ce nouvel équilibre géostratégique, Michel Aglietta fonde, théoriquement, les positions défendues par la France dans les négociations monétaires internationales, et donne un contenu historique au Système monétaire européen.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
L'Europe doit affronter les défits du XXIe siècle en retrouvant son autonomie idéologique dans l'esprit communautaire des origines. Ce livre montre le besoin d'une vue de long terme tournée vers deux finalités: reconstruire un contrat social fondé sur un partenariat entrepreneurial et investir résolument dans la transition écologique.
Ce livre est consacré aux bouleversements de l'économie mondiale au XXIe siècle. Comment l'ascension fulgurante de la Chine, deuxième puissance économique du monde derrière les États-Unis et en voie de devenir la première après 2030, met-elle en cause l'hégémonie du dollar?? Quelles en sont les conséquences pour le système monétaire international?? Comment tenir compte de cette nouvelle donne monétaire pour affronter les défis écologiques de la planète?? Ce livre étudie la rivalité géopolitique découlant de la montée en puissance de la Chine. Il dévoile une dimension qui n'est pratiquement jamais abordée par la recherche économique occidentale?: les transformations de la monnaie en Chine et, notamment, la création d'une monnaie digitale de banque centrale. Michel Aglietta, Guo Bai et Camille Macaire analysent ici les contradictions qui en découlent pour la suprématie du dollar. Ils plaident pour une réforme approfondie du système monétaire international sous l'égide d'un Fonds monétaire international enfin libéré de la contrainte du dollar et digne de ce nom. Michel Aglietta est professeur émérite à l'université Paris-Nanterre et conseiller scientifique au CEPII. Il a été membre de l'Institut universitaire de France et membre du Haut Conseil des finances publiques. Guo Bai est professeure de stratégie et d'entrepreneuriat à la China Europe International Business School (CEIBS), où elle dirige également le programme d'enseignement pour les futurs dirigeants. Elle est aussi chercheure associée à l'Université Fudan de Shanghai. Camille Macaire est économiste à la Banque de France et chercheuse associée au CEPII. Ses travaux portent sur la finance internationale, le système monétaire international et la Chine. Luiz Pereira da Silva est directeur général adjoint de la Banque des règlements internationaux à Bâle.
La monnaie traditionnelle est-elle vouée à disparaître ? Les innovations en matière monétaire nous donnent le vertige : diversification des moyens de paiement avec les applications sur Internet et le mobile, apparition des monnaies digitales comme la libra ou de crypto-actifs comme le bitcoin, banalisation des monnaies locales... Comment s'y retrouver entre toutes ces monnaies ? Qu'est-ce qui différencie les monnaies digitales des monnaies électroniques ? Quid des monnaies de banque centrale ? Au-delà des aspects technologiques, quel est le rôle fondamental de la monnaie ? Celui-ci est-il menacé lorsque des acteurs privés cherchent à développer leur propre monnaie ? Ce livre veut démontrer que la monnaie est un bien public et que l'accès à la monnaie est une dimension fondamentale de la dignité humaine. À ce titre, la monnaie joue un rôle important tant pour les équilibres géopolitiques que pour le verdissement de la finance et la transition écologique des territoires. Ce livre y répond et nous explique pourquoi et comment. « Ce livre est d'abord d'utilité publique. En soulevant le voile de complexité qui obscurcit trop souvent les questions monétaires, les auteurs permettent aux citoyens de se les approprier. » Benoît Coeuré Michel Aglietta est professeur émérite à l'université Paris-Nanterre et conseiller scientifique au CEPII et à France Stratégie. Il a été membre de l'Institut universitaire de France et membre du Haut Conseil des finances publiques. Natacha Valla est économiste, doyenne de l'École du management et de l'innovation à Sciences Po, après avoir travaillé à la Banque centrale européenne. Elle a été membre du Conseil d'analyse économique (CAE) et du conseil scientifique de l'ACPR. Benoît Coeuré est un ancien membre du directoire de la Banque centrale européenne (2012-2019). Il est depuis 2020 chef du pôle innovation de la Banque des règlements internationaux (BRI), où il travaille notamment sur les enjeux de la monnaie numérique.
Le capitalisme a pour centre nerveux la finance, dont la raison d'être est de faire de l'argent avec l'argent. Régulièrement secoué par des crises, il fait peser une menace d'instabilité sur nos sociétés. Surtout, ce capitalisme est responsable de l'explosion des inégalités sociales et de la destruction des ressources planétaires et du climat, ruptures majeures qui mettent en danger la survie des générations futures. L'enjeu de ce livre est de montrer que l'on peut « civiliser le capitalisme ». En réintégrant l'économie dans les rapports sociaux et en restaurant les biens communs, on peut remettre le capitalisme sur le sentier d'une croissance inclusive et soutenable. Ce livre pose les bases conceptuelles de cette transformation, qui passe par la démocratie participative, afin d'articuler justice sociale et écologie politique. Un livre fondamental pour penser autrement et à long terme les rapports entre finance, croissance et climat. Michel Aglietta est professeur émérite à l'université Paris-Nanterre et conseiller scientifique au CEPII et à France Stratégie. Il a été membre de l'Institut universitaire de France et membre du Haut Conseil des finances publiques. Avec les contributions de : Michel Aglietta (université Paris-Nanterre et CEPII), Luc Arrondel (Paris School of Economics), Gilles Dufrénot (université Aix-Marseille), Étienne Espagne (Agence française de développement), Anne Faivre (Caisse des dépôts et consignations), Yann Guy (université Rennes-II), André Masson (Paris School of Economics), William Oman (université Paris-I), Renaud du Tertre (université Paris-Diderot).
Nous avons un besoin absolu d'Europe. Le " Brexit " illustre la défiance des peuples à l'égard d'une Union européenne dont ils dénoncent l'autoritarisme technocratique. Attisé par la victoire de Trump, le repli nationaliste pourrait bien l'emporter.
En prenant pour point de départ la question de la démocratie, cet essai développe des propositions concrètes pour surmonter la crise européenne en commençant par rendre aux citoyens le pouvoir de se prononcer sur les grandes options économiques. La méthode des petits pas est révolue. Le contexte historique actuel appelle un nouvel acte fondateur, comme le furent l'institution du marché commun ou la création de l'euro. Cet acte, les auteurs le situent dans un budget européen, avec sa double dimension d'élément constitutif d'un ordre politique et de fonction d'investisseur en dernier ressort pour recouvrer une croissance soutenable.
Seul l'avènement d'une véritable puissance publique européenne peut permettre la revitalisation des démocraties nationales en desserrant l'étau réglementaire de l'UE. En concevant la possibilité d'un partage des responsabilités politiques entre ces deux niveaux, les auteurs envisagent la figure inédite d'une double démocratie.
Michel Aglietta est professeur émérite à l'université Paris-Ouest et conseiller au Centre d'études prospectives et d'informations internationales (CEPII) et à France Stratégie.
Nicolas Leron, chercheur associé au Centre d'études européennes de Sciences Po, est président du think tank EuroCité et président du site de critiques Nonfiction.
Depuis plus de dix ans, on a usé et abusé du terme crise pour désigner, sans précaution, les manifestations mal définies, et souvent contradictoires, des dérèglements économiques actuels. C'est le contrepied de cette démarche qu'ont choisi d'adopter Michel Aglietta et Anton Brender, lorsqu'au terme d'une analyse historique rigoureuse et approfondie, ils se trouvent conduits à préciser les caractéristiques propres de la crise de la société salariale. Après avoir identifié le rôle et la hiérarchie des principaux acteurs sociaux [...] et dégagé la dynamique des pratiques de normalisation [...], ils diagnostiquent une crise de développement. [...] Cette mutation inéluctable de la société salariale engendre-t-elle, nécessairement, des contradictions irréductibles entraînant, à plus ou moins longue échéance, la régression sociale ? Tel n'est pas l'avis des auteurs qui démontrent, au contraire, que, si l'évolution du progrès technique constitue une tendance lourde à laquelle il serait vain de s'opposer, elle laisse cependant une marge de manoeuvre aux responsables politiques dans l'aménagement des conditions concrètes d'assimilation sociale de cette nouvelle culture technique. C'est pourquoi, l'horizon leur apparaît aussi riche de promesses d'émancipations individuelles que de menaces sociales. Appliquant leur grille d'analyse aux particularités de notre pays, Aglietta et Brender dégagent, en conclusion, les grandes lignes d'une France en projet, qui impliquent un renouvellement du système d'éducation et de formation et passent par un infléchissement volontaire des relations industrielles dans la direction d'une valorisation du travail. Sans contenir de programme politique au sens étroit du terme, cet ouvrage rassemble un ensemble cohérent de réflexions en forme de propositions pour maîtriser, selon le voeu des auteurs, l'avenir de la société salariale.
Les observateurs les plus subtils sont démunis devant la récurrence des crises monétaires : au lieu de chercher à les comprendre, ils sont condamnés à les dénoncer. Prendre au sérieux la monnaie, oblige à un déplacement radical de perspective. Il faut revenir sur les fondements des sociétés marchandes, et reconnaître que la compatibilité des intérêts individuels ne peut résulter du seul jeu du marché. Dans les sociétés dominées par le désir d'accaparer, et fascinées par l'imitation, la cohésion passe par des modes de socialisation spécifiques. Dans cette approche, la monnaie révèle sa réalité ambivalente, indissolublement principe de normalisation des comportements et arme des conflits privés pour l'appropriation des richesses ; à la fois bien social se pliant aux contraintes de la gestion étatique et lieu d'affrontement et de fractionnement entre groupes rivaux. L'ordre monétaire, les crises qui l'ébranlent, les transformations des systèmes monétaires, les compromis noués par la politique monétaire, sont analysés dans le prisme des configurations dessinées par la coexistence de ces forces, qui homogénéisent et morcellent le champ social.
Le succès économique de la Chine est incontestable. S'agirait-il d'une économie capitaliste qui ne dit pas son nom ? En ce cas, où est l'État de droit qui devrait l'accompagner ? Et comment concevoir un capitalisme sans capitalistes, ces acteurs privés dont l'influence politique est prépondérante ? Michel Aglietta et Guo Bai tournent ici le dos aux explications néolibérales pour explorer le formidable héritage culturel et politique de la Chine. Dans une approche qui allie à la théorie du développement économique la philosophie chinoise et les enseignements de l'histoire, ils expliquent pourquoi ce miracle économique ne s'est pas produit après la chute de l'Empire en 1911 et montrent l'importance de l'époque socialiste (1950-1978) pour la réussite de la réforme. Au-delà des changements que connaît la Chine depuis trente-cinq ans, les auteurs analysent ses atouts et les adaptations nécessaires pour aborder le défi d'une croissance soutenable. Vaste fresque inspirée de la méthode de Fernand Braudel, ce livre propose une réflexion foisonnante sur les rapports entre les institutions politiques et sociales et les marchés. Une véritable référence sur la Chine d'aujourd'hui. Michel Aglietta est professeur émérite à l'université Paris-X-Nanterre, conseiller scientifique au CEPII et à Groupama-AM. Il est l'auteur de nombreux ouvrages publiés chez Odile Jacob. Diplômée de l'Université de Pékin puis de l'ESCP- Europe, Guo Bai a exercé la fonction d'attachée pour les questions économiques et financières auprès de l'ambassade de France en Chine. Elle prépare actuellement un doctorat en stratégie à HEC Paris.
Face aux crises qui ont secoué récemment les marchés émergents, le Fonds monétaire international s'est retrouvé en première ligne. Les plans de sauvetage qu'il a pilotés, soutenus par des engagements massifs de fonds publics et conditionnés par des programmes d'ajustement rigoureux, ont été fortement controversés. Ils ont suscité d'intenses discussions sur l'avenir du système monétaire et financier international et sur son institution emblématique. Pour mettre ces débats en perspective, cet ouvrage inscrit une étude du fonctionnement et des politiques du FMI dans une approche historique. Conçu pour être le gardien d'un ordre monétaire, le FMI a dû affronter les désordres financiers qui ont mis en péril l'économie mondiale depuis trois décennies. La montée du risque systémique associée à la globalisation financière appelle une refonte du dispositif international de gestion des crises. L'avenir du FMI dépend de la place qu'il trouvera dans cette nouvelle architecture financière.
Ce livre pose une question brûlante : la construction européenne constitue-t-elle encore un but qui puisse être partagé par les États et légitimé par leurs citoyens ? Dans cet essai d'économie politique, Michel Aglietta et Thomas Brand ne se contentent pas d'analyser les ressorts monétaires de la crise actuelle. S'ils montrent que l'euro est une monnaie étrangère et incomplète, ils vont bien au-delà en mettant au jour les facteurs de divergence qui ont entraîné les déséquilibres commerciaux et industriels de la zone euro. Dénonçant au passage nombre d'idées reçues - sur le rôle des dettes publiques dans la crise ou sur la compétitivité -, ils dressent un réquisitoire sévère des politiques menées depuis 2010, qui ont trop souvent pris les symptômes pour les causes. Surtout, ils font des propositions liant étroitement la réforme de la gouvernance européenne à un véritable projet de croissance. Car une conviction forte les anime : il ne suffit pas de redéfinir le mandat de la Banque centrale européenne ou de mettre en place l'union bancaire - mesures ô combien nécessaires - pour redonner confiance aux citoyens désabusés. Il faut aussi partager les politiques industrielles et mettre en oeuvre des projets régionaux communs. C'est seulement en construisant ce New Deal que l'on redonnera sa chance à l'Europe. Michel Aglietta est professeur émérite à l'université Paris-X-Nanterre, conseiller scientifique au Cepii et à Groupama-AM. Thomas Brand est chargé de mission au département économie-finances du Centre d'analyse stratégique.
Pourquoi l'abandon du franc et le passage à l'euro suscitent tant d'émotions ? Simple transfert d'une compétence économique ? Ou, plus profondément, remise en cause de notre identité nationale ? Mais alors comment la monnaie en vient-elle à symboliser l'identité d'un peuple ? Ce livre s'attache à répondre à ces questions en analysant la monnaie dans chacune de ses dimensions, économique bien sûr, mais aussi et avant tout religieuse, politique, sociale, psychanalytique, etc. Résultat d'un travail interdisciplinaire de plusieurs années, il montre comment la monnaie est beaucoup plus qu'un instrument d'échange de biens et de services : c'est le ciment des sociétés, les plus archaïques comme les plus contemporaines. Elle régit non seulement les relations des individus entre eux, mais aussi celles des citoyens avec l'État souverain. C'est le fonctionnement même de nos sociétés que cette analyse de la monnaie nous fait comprendre. MICHEL AGLIETTA et ANDRÉ ORLÉAN Professeur d'économie à l'université de Paris X-Nanterre, Michel Aglietta est membre du Conseil d'analyse économique auprès du Premier ministre. Directeur de recherche au CNRS, André Orléan est membre du CREA de l'École polytechnique. Avec les contributions de Jean Andreau, Mark Anspach, Jacques Birouste, Jean Cartelier, Daniel de Coppet, Charles Malamoud, Jean-Michel Servet, Bruno Théret, Jean-Marie Thiveaud.