Cette thèse de doctorat d'État soutenue en 1989 sous la direction de M. Jean Bouvier (+) et de M. René Girault renouvelle l'histoire politique et économique du XXe siècle. L'auteur étudie les mutations de l'État entre la crise des années trente et l'amorce de la forte croissance à la fin des années quarante sans oublier les années de guerre et d'occupation. Si l'étude porte avant tout sur les aspects économiques et financiers, les hommes et les "mentalités" ne sont pas pour autant négligés et retrouvent là une place de choix dans l'analyse des décisions politiques et stratégiques.
La trajectoire de François Bloch-Lainé, marquée par la seconde guerre mondiale, les guerres d'Indochine et d'Algérie, la traversée des IVe et Ve République, est emblématique d'une génération de hauts fonctionnaires financiers et aussi singulière à bien des égards. Cet ouvrage rassemble diverses analyses sur ses activités de fonctionnaire lors de son court séjour en Indochine en 1945-1946, sur ses fonctions à la tête du Trésor puis de la Caisse des dépôts et consignations, mais aussi sur ses engagements de citoyen comme résistant ou au sein des mouvements associatifs. Certaines contributions sont également l'occasion de présenter les bilans de ses réformes de la Régie Renault, du Crédit lyonnais ou encore de l'État. La journée d'études, organisée à l'occasion du premier anniversaire de la disparition de François Bloch-Lainé, a été l'occasion de présenter les multiples facettes de sa carrière et de sa vie dans une approche renouvelée par la consultation de sources, comprenant notamment ses archives privées. Ces actes permettent ainsi de poursuivre un dialogue fructueux engagé il y a vingt-cinq ans par François Bloch-Lainé avec les historiens, et qui a déjà largement contribué à faire progresser la connaissance de l'histoire économique et financière de la France.
Depuis son élection en mai 2017, Emmanuel Macron annonce, les unes à la suite des autres, des mesures visant à enterrer le « vieux monde » issu du compromis social hérité de la Libération. Mais il ne précise pas là où il compte mener la société. « En marche », certes, mais... vers où ?
Pour mieux comprendre la dynamique engagée, Michel Margairaz et Danielle Tartakowsky analysent comment, depuis le Conseil national de la Résistance et son programme, plusieurs visions s'affrontent, les idées libérales ou régulatrices gagnant du terrain ou en perdant selon les séquences historiques et les domaines, économiques ou sociétaux.
De l'immédiate après-guerre à aujourd'hui, en passant par la création du Plan, Mai 1968, la construction européenne, la globalisation de l'économie ou l'essor de revendications individuelles au détriment du collectif, les fonctions de l'État vont se remodeler suivant un enchaînement complexe. Là où, après guerre, gaullistes et communistes défendaient différentes versions d'un État régulateur, s'est imposé progressivement un détricotage de l'État social. Mais aussi, et les auteurs le démontrent ici avec brio, une consolidation, voire un durcissement du rôle de l'État sécuritaire, alternativement porté par les gouvernements de droite ou de gauche.
Cette deuxième édition revue et augmentée rend compte de l'accélération récente des réformes et des inquiétudes - légitimes - qu'elles suscitent.
Le siècle dernier a connu de grands bouleversements financiers. Les textes de chercheuses et chercheurs de diverses disciplines rassemblés ici retracent, dans un langage accessible à tous, les évolutions majeures des institutions, des normes, des acteurs, des outils et des pratiques qui caractérisent le système des finances publiques en France. Ce volume met en perspective séculaire la gestion de la dette, le financement étatique de l'économie, la dimension politique du droit financier, l'extension des programmations budgétaires de tout type, mais également les conséquences des guerres et de la construction européenne sur les finances de l'État. À ces analyses s'ajoutent des études de cas sur les modes de financement de la statistique publique et des politiques en matière de culture et d'éducation, respectivement le moins doté et le plus important des postes budgétaires. Cet ouvrage de synthèse dessine à la fois une histoire de l'État par ses finances publiques et une histoire financière d'un long xxe siècle (des années 1880 aux années 2020). Cette double approche permet notamment de mieux comprendre l'état des finances publiques d'aujourd'hui.
La Grande Guerre accouche de la banque centrale. Guerre totale, elle positionne les instituts d'émission en première ligne du front financier. Guerre mondiale, elle place les banques d'émission nationales au coeur du système des règlements internationaux. Largement ignoré par la théorie standard, ce fait est ici analysé à trois niveaux : à l'échelle des différentes places bancaires, d'abord, où la banque centrale s'impose comme la banque des banques et comme prêteur en dernier ressort ; à l'échelle des systèmes financiers nationaux, ensuite, où elle devient le banquier du Trésor ; à l'échelle internationale, enfin, à travers la gestion du contrôle des changes et la régularisation des cours des devises, en particulier sur les marchés des pays neutres.
Le prix du travail ? Cet ouvrage ouvre une question majeure à l'heure où le travail est souvent tenu d'abord comme un coût à réduire et, qu'à cette fin, nombre de droits collectifs et de garanties acquises par les salariés sont remis en question. L'étude traite de l'évolution des formes concrètes, mesures, références, modalités de légitimation, normes et considérations qui ont présidé et déterminent encore aujourd'hui la rémunération du travail. Consacrée à la France et à ses colonies, elle couvre une longue période qui, allant du xixe siècle à nos jours, fut aussi à la foiscelle de la seconde industrialisation, de l'affirmation de la société salariale et de la construction d'un État social. La perspective historienne de la recherche collective dont elle est issue, s'est enrichie au croisement d'autres approches disciplinaires - droit, économie, gestion, sociologie - portées par certain.es de leurs meilleur.es spécialistes. À ce titre, elle éclaire sous des angles multiples les enjeux de maints débats et conflits actuels. Les dix chapitres de l'ouvrage, attentifs à saisir les acteurs, les dynamiques et les temps forts de cette histoire, cernent les conceptions et les politiques à l'oeuvre avant d'en examiner les modalités d'application dans plusieurs cadres conjoncturels,territoriaux et professionnels. Le moindre des apports du livre n'est pas, enfin, son glossaire, dont les cinquante-cinq entrées donnent accès à la définition de plus de quatre-vingts termes et expressions.
L'intérêt récemment accru pour les années noires de la Seconde Guerre mondiale s'est moins attaché à l'histoire des entreprises, en particulier bancaires, qu'aux aspects politiques de l'Occupation.
Les textes ici réunis, fondés sur des communications présentées par cinq historiens lors d'une journée d'étude organisée par la Mission historique de la Banque de France le 4 juin 1999, proposent une approche historique du système bancaire français incluant la banque centrale. On y a délibérément articulé les aspects relatifs à la conjoncture et ceux relevant des spoliations antisémites, au-delà des contributions précieuses fournies par les rapports de la Commission Mattéoli, publiés en 2000.
Il s'est agi de resituer, dans un système complexe de contraintes multiples - combinant celles provenant de la conjoncture de guerre et de pénurie, celles issues des pressions de l'occupant et celles tributaires des velléités réformatrices du régime de Vichy à travers la Révolution nationale -, les marges de manoeuvre des banques et des banquiers à leur tête. Ni réquisitoire ni plaidoyer, ce volume tente d'abord d'interroger et de donner à comprendre.
Dans la famille des dictionnaires, et en particulier ceux des élites ou des grands corps, celui des inspecteurs des Finances était attendu. Comme les autres, sans doute, il contient des notices biographiques détaillées, en l'espèce celles des 1 217 membres des promotions qui s'égrènent de 1801 à 2009. Mais il s'en distingue aussi. D'abord, par la richesse des articles rédigés par une quarantaine d'auteurs, qui y analysent dans leur diversité les parcours, les pratiques et les activités des inspecteurs au cours des deux siècles écoulés. Ensuite, par l'analyse des figures singulières de soixante-deux inspecteurs, connus ou méconnus, qui ont marqué de leur empreinte la vie économique financière et politique. Si on y ajoute les nombreuses annexes, on prend la mesure du fait que ce dictionnaire est conçu à la fois comme un état des lieux provisoire des études scientifiques sur les membres de ce corps et sur l'institution, mais aussi comme un outil de travail durable en vue de recherches nouvelles.
Après Genèse des organisations patronales (2012), Les organisations patronales et la sphère publique (2013) et Coopérer, négocier, s'affronter (2014), ce quatrième et ultime ouvrage, issu d'un programme de recherche pluridisciplinaire et international sur les organisations patronales en Europe, examine la place de celles-ci dans la régulation des activités économiques et financières.
"Les banques centrales, au coeur de la crise économique et financière globale qui sévit depuis 2007, veillent, nolens volens, à la stabilité du système financier mondial, assumant notamment la fonction de prêteur international en dernier recours.À quelles conditions les banques centrales peuvent-elles s'acquitter de ce nouveau rôle ? Sur quelles bases fonder la légitimité de leur gouvernance globale ? La réponse est d'abord d'ordre historique car l'évolution inéluctable de ces institutions en l'espace d'un siècle est inséparable des mutations des marchés de l'argent, de la mondialisation des systèmes productifs et de lérosion continue de la souveraineté des États-nations et des sociétés nationales.Cet ouvrage retrace lhistoire de linternationalisation des banques centrales des ruptures fondamentales de la première guerre mondiale à la crise actuelle de leuro. Les analyses des historiens et des praticiens ici réunis convergent pour reconnaître la nature politique des ressorts de cette internationalisation. Telle nest pas la leçon la moins optimiste de ce récit très contemporain."