Pierre, un homme dans la jeune cinquantaine, travaille à la pige comme traducteur; il partage sa vie avec Odette. Ils ont élevé deux enfants, un garçon et une fille, qui ont quitté la maison. Le couple vit en retrait du monde, dans un espace aux limites du ciel et de la terre. Quand Pierre sort faire sa promenade quotidienne, il contourne les planètes, côtoie les étoiles.
Dans cet espace sidéral, Pierre pourrait jouir d'une existence paisible, à l'écart de la vie grouillante et tumultueuse de ses semblables. Et pourtant... Son quotidien est perturbé par des apparitions, des mouvements insolites. Ainsi, un masque mi-fâché mi-souriant l'accueille le matin à son réveil du plafond de sa chambre; son ordinateur refuse de sauvegarder les mots de la traduction que Pierre y dépose; le timbre de la porte sonne, et il n'y a personne. Enfin, un enfant l'appelle, lui demande avec insistance s'il est le créateur du ciel et de la terre.
Faut-il voir dans ces dérangements des hallucinations, les signes avant-coureurs d'une dépression, comme celle qui avait terrassé Pierre alors qu'il était jeune adulte? Ou bien l'univers est-il véritablement en train de se détraquer, la mécanique de se dérégler? Pierre serait alors le pantin d'un esprit malin, d'un monstre qui, à l'image d'un dieu tout-puissant, s'amuserait à ses dépens sans jamais se révéler à lui ou lui permettre de saisir les pourquoi de son existence.
«Il lui semblait que l'univers avait des comptes à rendre. Qu'il était grand temps d'étaler les cartes sur table, de mettre fin à ce jeu de colin-maillard où l'humanité en est réduite à tout ignorer et à tout espérer. Oui, il était temps d'expliquer pourquoi les enfants pleurent, pourquoi les hommes tuent, pourquoi la terre tremble, pourquoi les oiseaux meurent en silence, pourquoi les planètes se dérèglent, pourquoi le cancer succède à l'orgasme et la mort à la vie.»
Au coeur de ce roman qui oscille entre le philosophique et l'aventure fantastique, Maurice Henrie repose la question éternelle mais toujours si actuelle, du sens à donner à l'aventure humaine sur la terre.
Des réflexions sur des sujets essentiels, notamment
la politique - car pendant de longues années,
Maurice Henrie a travaillé à l'ombre des parlementaires
fédéraux -, des questions d'ordre littéraire et des
sujets de nature socioéconomique.
Ici, la plume est au service de la libre pensée, sans
censure. Elle aborde une foule de sujets dans des
textes regroupés selon leur appartenance et leur
orientation. Du côté de la politique, par exemple,
Henrie explore l'affinité entre le député et ses électeurs,
le régime traditionnel des poids et des contrepoids
dans les débats en Chambre, et les vicissitudes qui
accompagnent tout gouvernement au pouvoir. Côté
littérature, il évoque le mystère des succès littéraires,
les malentendus de bon aloi qui dominent la littérature
et les misères de l'écrit dans un monde où dominent
l'électronique et l'informatique.These are Henrie's musings on key issues, most notably
on politics-because for years, Maurice Henrie worked
in the shadow of federal parliamentarians, but also on
literature and on topics of a socioeconomic nature.
Here, the pen is as free and uncensored as the thought
that drives it. It broaches any number of subjects,
and the presentation of these unbridled short texts
is thematic. In terms of politics, for instance, Henrie
explores the affinity between an elected official and
his constituents, the traditional regime of checks and
balances in House of Commons debates, and the
vicissitudes that characterize all ruling parties. Turning
to literature, Henrie contemplates the mysteries of
literary success, the misunderstandings that
dominate literature, and the woes of writing in an
electronic world.
Une grossesse mystérieuse, des balades journalières au
cimetière, des amours passagères, un oeil de verre, une amante qu'il faut deviner,
un bourreau au doigté particulier et une maison aux lilas bien intrigante : ce
ne sont que des aperçus de ce recueil. Dans ces 27 nouvelles inédites, brèves,
douces ou intenses, Maurice Henrie passe de l'insolite au familier, brouille
les frontières de la fiction et de son vécu et, avec son naturel habituel pour
l'humour et la narration, nous amène à rire autant qu'à réfléchir.
Est-on plus libre lorsqu'on défie les interdits pour ensuite
se trouver lié par les chaînes de la culpabilité ? Quel sens porte une vie
menée avec tiédeur ? Faut-il compatir ou rire en suivant Hormidas, cet homme
intelligent et dévoué, mais laid et sans charisme ? Peut-on se laisser porter
par la paix qui émane des lieux de culte religieux ? Est-il possible de
compléter une courtepointe d'ADN, en assemblant des morceaux de vies du passé ?
Maurice Henrie pose ces questions, et tant d'autres encore, en nous invitant à
y répondre.
Ce livre est publié en français.
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This collection of twenty-seven intense short stories, born from the author's imagination, is also inspired by his life experiences. Through his keen sense of observation and his lively sense of humour, Henrie manages to give each text a unique resonance and authenticity that transcend the ordinary. These qualities permeate the work through a range of themes, from church pews, college life, and romantic encounters to foreign travel and genetic makeup.
In his characteristically light tone, Henrie shares tales of offbeat scenes-such as the time when the discovery of a glass eye on a sidewalk disrupted the life of an elderly aunt. Yet he also draws us into more introspective stories. There is the absurd journey of a group of friends, for example, who embark on a long race only to realize, suddenly, that they forgot to set a goal, estimate the time needed, or even clearly define their destination. Other stories speak of solitude, boredom, and confinement.
This collection of short stories, which challenge the reader and seek his participation, is part of the long cycle of stories upon which the author embarked more than twenty years ago.
This book is published in French.
Quand son mari disparaît, attiré comme beaucoup de ses concitoyens par une ville lointaine et mystérieuse, Odette Désabrais décide de se lancer à sa recherche, dans l'espoir de le ramener, certes, mais surtout de comprendre ce qui faisait défaut à leur vie. En compagnie de ceux que des proches ont pareillement quittés, elle monte sa propre expédition, une entreprise semée d'embûches qui la fera douter de tout, y
compris d'elle-même.
De l'Antiquité à la Beat Generation, l'ouest a toujours exercé une formidable attraction. Au fantasme occidental lisible d'Atlantide en El Dorado, Maurice Henrie superpose les marques de l'américanité, forêt, grande plaine, train et voiture, créant un univers où l'horizon semble se défiler et le temps se rebiffer contre le progrès que l'on voudrait voir en lui.
Doué d'un sens d'observation aigu, l'auteur offre des «instantanés», des «photographies», des «médaillons» qui dépeignent la vie quotidienne avec ses banalités, ses joies, ses insignifiances, ses douleurs et ses moments les plus risibles.
Dans ce genre bref qu'il cultive depuis longtemps, Maurice Henrie aborde avec amusement ses thèmes de prédilection : folie du monde moderne, nostalgie du passé, observation de la nature, goût du voyage, absurdité de la vie... poursuivant dans ce seizième ouvrage une oeuvre qui prend racine dans le vrai monde.
Dire succinctement des choses qui touchent, mais dont on n'ose parler, voilà l'intention qui inspire ces «petites pierres blanches» taillées, avec humour et finesse, pour notre plus grand plaisir.
Dans Aveux et confidences, Maurice Henrie adopte, à la manière des essais de Montaigne, le ton familier du compagnon fidèle, du confident qui se livre sans retenue.
D'une manière libre, il évoque autant d'anecdotes tirées de sa riche expérience de vie qu'il entame de réflexions profondes sur les sujets qui le captivent, tels que la politique (au grand jour comme en coulisses), les histoires (la grande et les petites), la démocratie, la condition minoritaire, les avancées scientifiques, le rire, le sport, l'amitié des hommes et celle... des femmes. Pour lui, rien de trop banal ni quotidien, de trop beau ni trop grand qui ne puisse retenir son attention. Ses réflexions le révèlent fin observateur de la condition humaine.
L'ensemble en apparence hétéroclite que constitue Aveux et confidences est étroitement uni par le regard de l'homme arrivé à maturité qui reprend tranquillement des questions qui l'ont animé toute sa vie.
L'ouvrage réunit une collection de courts textes (quelques lignes, quelques paragraphes, parfois deux pages tout au plus) qui portent un titre en un seul mot, comme s'il agissait d'une entrée dans un lexique personnel. Il se présente comme un carnet de réflexions détendues portées par l'humeur du moment et l'esprit d'un homme de lettres.
Les thèmes y sont des plus divers : souvenirs de voyage, d'enfance ou de lectures, réflexions sur les travers de la société ou encore sur sa pratique de l'écriture. Mais cette diversité est traversée par l'aspiration de cerner une sagesse personnelle que les années et l'expérience ont apportée.
Maurice Henrie a déjà signé des recueils de textes courts, mi-nouvelles, mi-essais, qui ont connu du succès. Celui-ci, cependant, pourra sembler encore plus personnel et authentique que les autres. On a l'impression d'y feuilleter un carnet, un journal intime.
Par une série de petits tableaux l'auteur restitue le monde rural des années trente et quarante en Ontario francophone. Loin du régionalisme, de la sentimentalité et de l'outrance d'une certaine littérature du terroir, Maurice Henrie atteint à l'universel avec ces personnages envahis par le doute à l'heure où partout autour d'eux la société canadienne-française s'arrachait à la terre.
Dans ce recueil de trente nouvelles brèves, Maurice Henrie explore avec finesse les sentiments de l'enfance, voire les émotions qui marquent les rites de passage. Touchants par leur réalisme, les personnages de Mémoire vive ont été interceptés, pendant un court moment de leur existence, par la plume de l'auteur. Ces fragments témoignent des blessures de l'enfance, des regrets, des cruautés mais également de cet univers où tout est possible...
Dans L'enfanCement, Maurice Henrie se remémore des scènes marquantes de sa vie de jeune garçon, au fil des déménagements successifs de sa famille. De la première maison à Val-d'Or au Québec aux cinq autres à Rockland dans l'Est ontarien, il interroge ces « mères successives et pleines de sollicitude » qui l'ont nourri et porté jusqu'à la maturité. Un objectif : que ces maisons se mettent à parler, à dire comment, petit à petit au cours des ans, elles ont incurvé la trajectoire de son destin. L'enfanCement, un recueil de récits dans lequel l'auteur trace le portrait d'une enfance comme tant d'autres, c'est-à-dire unique entre toutes.
Essai, nouvelle, fragment, journal intime ou carnet d'écrivain ? « Fleurs d'hiver », c'est un peu de tout ça. Mais surtout, c'est un livre qui défie les genres, abolit les frontières et se moque allègrement des catégories que les esprits chagrins voudraient imposer à l'artiste. Au fil de textes colorés, audacieux, Maurice Henrie s'interroge, avec humour et humeur, sur le silence, l'hiver, la liberté, l'enfance, l'immortalité, l'amour et quoi encore ! Un festin inoubliable !
Prix du livre d'Ottawa 2005 (ex aequo) / « Les roses et le verglas » compte 44 nouvelles brèves et denses où il est question du passage du temps, de l'amour, du quotidien. Les sujets sont exécutés avec une justesse de style et de ton propre à l'auteur. Un regard pénétrant qui arrête le temps, isole le moment précis et le porte à l'universel. / « Surtout ne pas bouger, afin de maximiser les chances de percevoir non pas un, non pas mille, mais tous les mouvements du monde. » / « Cet ouvrage, tout en finesse et en profondeur, se distingue par la clarté de l'expression et reflète une richesse humaine qui est le propre des grands auteurs. » (Jury du Prix du livre d'Ottawa.)
Maurice Henrie aborde ici des sujets très variés. Quelques-uns sont fréquents chez les auteurs de grande maturité, par exemple le vieillissement de la mort. En revanche, d'autres sont plus légers et rappellent l'amour de l'auteur pour la vie. Dans un style léger, il s'amuse et nous amuse. Il prend plaisir à se moquer doucement des gens et de leurs travers et jette un oeil critique sur les moeurs et les fondements de notre société moderne, en s'appuyant sur la vision à l'échelle tantôt microscopique, tantôt macroscopique qu'il en a.