" Management par objectifs ", " benchmarking ", " supply chain ", " démarches qualité ", systèmes d'information, etc. Ce qui se met en place avec ces outils et méthodes, c'est un management " désincarné ", réalisé à distance, souvent sans contact avec les salariés opérationnels, cadres ou non. Qui met en place ces dispositifs réputés coupables de tous les maux ? Après une longue recherche et des entretiens approfondis, M.-A. Dujarier analyse en détail l'activité de ces managers à distance
Des salariés ont pris une importance inédite dans l'encadrement du travail aujourd'hui. Consultants ou cadres de grandes organisations, Marie-Anne Dujarier les appelle les " planneurs ", car ils sont mandatés pour améliorer la performance des entreprises et des services publics au moyen de plans abstraits qui ordonnent aux travailleurs ce qu'ils doivent faire, comment et pourquoi.
Management par objectifs,
benchmarking, évaluation,
lean management, systèmes informatiques, etc. cadrent ainsi l'activité quotidienne des travailleurs. Ces dispositifs instaurent un management désincarné que les salariés opérationnels jugent maladroit, voire " inhumain ".
D'après leur expérience, il nuit autant à leur santé qu'à la qualité des produits et à la performance économique.
Étonnamment, les planneurs et les dirigeants constatent eux aussi que cet encadrement joint trop souvent l'inutile au désagréable. Comment comprendre alors son succès ? Dans ce livre issu d'une longue recherche empirique, la sociologue Marie-Anne Dujarier analyse en détail le travail des faiseurs et diffuseurs de ces dispositifs, régulièrement accusés par les autres salariés de " planer " loin du travail réel. Elle montre qu'ils doivent accomplir une mission qui peut sembler impossible et dépourvue de sens, et explique comment ils y parviennent malgré tout, et avec zèle.
Prix du meilleur ouvrage sur le monde du travail Le toit citoyen 2016
Que faisons-nous au monde ? Au centre de cette interrogation anxieuse, aux dimensions écologiques, sociales et existentielles, trône « le travail ». Pilier de notre société, il est dans toutes les bouches, que ce soit pour en vanter la valeur ou le conspuer, souhaiter son extension, sa transformation ou sa disparition. Dans ces débats passionnés, nous peinons cependant à nous accorder sur ce qu'il désigne. Par exemple, peut-on dire qu'une aidante familiale, un stagiaire, un youtubeur, une bénévole, un chien d'aveugle, un manager placardisé, un algorithme, un inconscient, une somme d'argent ou encore une vache laitière « travaillent » ? Ce livre offre de regarder « le travail » en tant que catégorie de la pensée et de la pratique, historiquement construite. En dix siècles, le mot a pris trois significations principales dans les usages ordinaires, scientifiques et institutionnels. Il a servi à désigner la peine que l'on se donne pour produire des choses utiles, dans le cadre d'un emploi dont on peut vivre. Or la société actuelle regorge de pratiques qui désarticulent l'activité, la production utile et l'emploi rémunéré. Le trouble est donc jeté sur la catégorie de pensée « travail », mettant en question la valeur qui lui est accolée et les institutions qui portent son nom. Cet ouvrage documenté ébranle les évidences et pointe les juteuses équivoques sur le sens du mot « travail ». Il propose de le déplier afin d'équiper plus finement la pensée et l'action.
Transports, banque, distribution, loisirs, restauration, médias, etc : comment le consommateur-payeur travaille désormais, à son insu, pour les entreprises. Un livre essentiel pour comprendre les transformations du capitalisme et de son esprit. Où trouver une main-d'oeuvre abondante, motivée et gratuite pour émettre un billet de train, fournir des photos d'actualité, concevoir une publicité ou dépanner une installation Internet ? Une solution, promue par le marketing et facilitée par les technologies, consiste à mettre les consommateurs au travail.
La coproduction dans les services est avérée depuis longtemps, mais la sociologie s'est rarement penchée sur l'activité même des consommateurs. Partant de situations quotidiennes dans des services marchands (transports, banque, supermarchés, restauration, médias, culture, réseaux sociaux, etc.), l'auteure identifie trois formes dans leur mise au travail : l'autoproduction dirigée, la coproduction collaborative et le travail d'organisation. Le consommateur se fait tour à tour guichetier, concepteur, prescripteur, producteur, réparateur, formateur, acheteur, expert et même manager. Qu'il travaille pour consommer ou qu'il produise pour avoir le plaisir de travailler, son activité est organisée dans un rapport social nouveau, qui crée de la valeur pour l'entreprise.
Mais comment faire travailler un consommateur alors qu'il n'est ni un professionnel ni un employé ? Que fait-il réellement ? Consent-il à travailler ? Quelles sont les formes de coopération, de conflit et de régulation dans cette division du travail ?
La seconde édition de cet ouvrage comporte une postface inédite sur l'actualité de la recherche internationale sur ce sujet et un retour sur le concept de " travail ". Un livre essentiel pour comprendre les transformations actuelles du capitalisme.
Des travailleurs sociaux prennent la parole sur leurs pratiques, en publiant ici les résultats de leur recherche-action. Ce livre aborde dans une première partie la question du traitement social de l'enfance. Dans une seconde partie des travailleurs sociaux s'interrogent sur leur action dans les processus de socialisation, que ce soit avec des adolescents déscolarisés, des adultes toxicomanes, des immigrants ou les membres d'une association d'Education populaire.
Ce livre donne à lire, dans un mouvement spéculaire, l'analyse du travail des chercheurs... spécialistes du travail. Il nous renseigne également sur la construction sociale des objets, des débats théoriques et méthodologiques dans ce champ, dans une perspective diachronique. A ce titre, il apporte une contribution importante à la réflexivité épistémologique comme à la sociohistoire des sciences humaines et sociales portant sur le travail. Il rassemble sept textes écrits par des spécialistes du travail, dans le champ de la sociologie et de la psychosociologie.
Le travail organise nos existences, influe sur notre santé, trame nos échanges quotidiens et fait l'objet de politiques. S'il ne laisse personne indifférent, c'est que ce mot polysémique charrie de multiples enjeux et valeurs.
Or les idées reçues sur le travail en France sont légion : il se limiterait à l'emploi, il coûterait trop cher, son Code serait trop complexe, les jeunes ne l'aimeraient plus, les robots remplaceraient les humains, on peinerait à recruter, le salariat serait d'un autre temps, tandis qu'on pourrait trouver le bonheur dans les start-up...
37 chercheur·es - sociologues, économistes, historiens, psychologues, ergonomes, linguiste et médecin - auscultent de près ces idées reçues concernant l'emploi, l'activité et son organisation pour démêler le vrai du faux et nous permettre de penser le travail autrement.
Ont contribué à cet ouvrage : Sarah Abdelnour, Amélie Adam, Laure Bereni, Sophie Bernard, Antonio A. Casilli, Hadrien Clouet, Collectif Rosa Bonheur, Nicolas Da Silva, Mireille Eberhard, Corinne Gaudart, Isabelle Gernet, Baptiste Giraud, Aurélie Gonnet, Golçe Gulkan, Fabienne Hanique, Florence
Ihaddadene, Lionel Jacquot, François Jarrige, Nicolas Jounin, Josef Kavka, Franck Lebas, Dominique Lhuilier, Fabienne Muller, Luca Paltrinieri, Émilien Ruiz, Maud Simonet, Annie Thébaud-Mony, Jens Thoemmes, Serge Volkoff,
Laurent Willemez et Michaël Zemmour.