Un poème inédit de l'auteur originaire de Mashteuiatsh dont le recueil «Chauffer le dehors» (La Peuplade, 2019) était finaliste au prix Émile-Nelligan cette année.
Le numéro d'automne de la revue Nuit blanche fait la part belle à des autrices d'horizon divers. En couverture et en entrevue, rencontrez l'écrivaine et artiste multidisciplinaire Karoline Georges dont le roman De synthèse a remporté le Prix littéraire du Gouverneur général en 2018. Lisez aussi un portrait de la poétesse franco-ontarienne Andrée Lacelle et un d'Henriette Valet, autrice française de deux romans dans les années 30, sortie de l'oubli par la réédition en 2019 de Madame 60 bis par L'Arbre Vengeur. Encore, les éditions Mémoire d'encrier et Naomi Fontaine ont eu la bonne idée de tirer d'un presque oubli Eukuan nin matshi-manitu innushkueu/Je suis une maudite Sauvagesse de la militante An Antane Kapesh, tout premier livre innu initialement paru en 1976. Également au sommaire : Notre-Dame de Paris dans la littérature, un portrait de Bernard Weber, les dix ans du festival Québec en toutes lettres et plusieurs recensions et suggestions de lecture.
Self-care réunit les voix de 13 écrivain·es qui, à partir de leur situation de personnes minorisées, se penchent sur différents aspects du soin de soi. Résolument politique, cet ouvrage collectif de textes de fiction (poésie, récits, nouvelles et textes hybrides) pense l'affect, les mécanismes de défense, les obsessions, les impulsions, la mélancolie, la douleur chronique ou l'anxiété comme des voies privilégiées pour aborder toutes les manières de prendre soin de soi, qu'elles soient new age, ancestrales, individualistes, solidaires ou (anti) capitalistes. Sans bouder les sheet masks et les eye patches, ces auteurices méditent, font du yoga, pratiquent une sexualité complexe, s'engagent politiquement et, surtout, écrivent. Leurs textes sont dotés d'un tel sentiment d'urgence qu'ils prouvent que le self-care des personnes socialement marginalisées est toujours investi d'une quête plus grande : pour elles, prendre soin de soi, c'est aussi se réparer et se recréer collectivement.
Pour notre anniversaire, nous avons eu envie de revenir sur dix années folles, et sur les gens et les évènements qui les ont marquées. Mais nous avons aussi ressenti le besoin d'ouvrir une porte sur les années à venir, et sur quelques individus susceptibles de leur insuffler force et créativité.