Le vingt-quatrième jour de novembre, en l'année 1103 de Notre Seigneur, en la forêt de Helmardin, mon seigneur et maître Karélian de Lys, chevalier du Reinmark, parent et vassal de Gottfried le Doré, devint l'esclave des forces des ténèbres. Puisse Dieu avoir pitié de son âme !
C'est ainsi que, trois décennies plus tard, du fond de sa cellule monacale, Paul von Ardiun, par ordre de ses supérieurs, entreprend l'écriture de la chronique de Karélian Brandeis. Car lui seul, en tant qu'ancien écuyer du comte de Lys, peut dire ce qu'il advint vraiment à Car-Iduna, le château de la Dame de la Montagne, que nul ne trouve sinon ceux qu'elle y accueille, et tout ce qui découla de cette visite, c'est-à-dire la trahison, la guerre et le trépas des princes...
Devenu homme de Dieu, Paul tient à ce que son récit loue en tout temps le nom du Seigneur. Mais il n'en va pas de même de sa plume, ensorcelée par la Dame de Car-Iduna, et c'est dans les tourments du doute et de la honte qu'il rédige à son corps défendant son obsédante histoire de sexe et de sorcellerie !
Si la grandeur des royaumes du Kamilan et de la Dravie est chose du passé, la haine qui les oppose depuis des siècles demeure toujours aussi vive. Quand Marwène, la jeune héritière du défunt roi du Kamilan, est capturée par le prince de Dravie, la guerre semble inévitable.
Fière et insoumise, Marwène survit dans ce royaume où le pouvoir se tient d'une main de fer et où les femmes ne sont qu'une marchandise bonne à acheter ou à vendre. Son salut réside uniquement dans la fuite, qui l'obligera à traverser, avec la ménestrelle Kiri, les terribles montagnes des Dohanns. De retour au Kamilan, Marwène doit cependant y affronter un défi plus grand encore : la cour de son royaume, composée d'hommes bornés, corrompus et suffisants, voit en elle non pas une reine mais la docile épouse du futur roi !
Grâce aux ténébreuses magies de la déesse Jana, mais aussi à Shadrak, le Loup du Dohann, Marwène entend bien gagner le combat que les hommes font aux femmes depuis des temps immémoriaux... et prouver du même souffle que l'amour peut être l'arme la plus dangereuse de toutes.