A quoi servent les économistes ? s'interroge Bernard Maris, le co-auteur de Ah ! Dieu ! Que la guerre économique est jolie !
Si l'économie est une science qui prédit l'avenir, le plus grand économiste s'appelle Madame Soleil. Rappel de leurs propos à l'appui, nos Minc, Attali, Barre et Sorman font pâle figure. L'oracle George Soros, vénéré pour avoir spéculé sur la livre et fait fortune, a perdu le double en jouant sur le rouble. Car tous ces experts qui viennent nous conter l'avenir et les bontés du marché ne cessent de se leurrer et de nous tromper en toute impunité, profitant de ce que la théorie économique est à l'agonie. Les nouveaux gourous Merton et Sholes, prix Nobel d'économie 1997, ont été ridiculisés par le naufrage de leur fonds spéculatif et ces adeptes du libéralisme sans entraves ont dû en appeler à l'argent des contribuables pour éviter un krach boursier. Quant au patron du Fonds monétaire international, le Français Michel Camdessus, il n'a vu venir ni les crises asiatiques, ni celles du Mexique et du Brésil.
Les Balladur, Tietmayer, Trichet, Dominique Strauss-Kahn et autres marchands de salades économiques ont surtout une fonction d'exorcistes. Dans un monde sans religion, ils sont devenus les conteurs intarissables des sociétés irrationnelles, chargés de parler sans cesse afin d'éviter que le ciel ne nous tombe sur la tête.
Krach financier, panique, fuite vers la liquidité : la crise qui entraîne aujourd'hui le monde vers son effondrement est comparable à celle des années trente, mue, à nouveau, par ce que Keynes appelait « le désir morbide de liquidité » et Freud, plus abruptement « la pulsion de mort ». Nichée au coesur du capitalisme, cette pulsion le pousse à détruire et à s'autodétruire. C'est entre le « mardi noir » et l'arrivée des nazis au Reichstag, que Freud, désabusé, découvre le rôle de la pulsion de mort dans la civilisation. Au même moment, Keynes, dont l'oeuvre ne peut être comprise sans sa lecture permanente de Freud, traduit cette pulsion dans le désir insatiable d'argent. Cet ouvrage propose une lecture du capitalisme à travers le double prisme de Freud et de Keynes. Il dévoile comment ce tout jeune système au regard de l'histoire de l'humanité est porteur de menaces pour elle, par son simple désir de détruire et de mourir, et laisse entrevoir « l'au-delà du capitalisme ». Fruit de plus de dix ans de recherches de Gilles Dostaler et de Bernard Maris, il se trouve être, brutalement, d'une extraordinaire actualité.
Jamais sans doute la prégnance de l'économie n'a été aussi forte dans la vie politique et sociale, et jamais la pensée de Keynes n'a autant été d'actualité et aussi mal comprise.
Au-delà des trop connues politiques de relance macro-économiques et de lutte contre le chômage, le message de Keynes est une conception totalement originale des rapports de l'économie et de la société.
Aux sources de l'analyse keynésienne se trouve une réflexion singulière sur la psychologie des hommes et leurs rapports à l'argent, une théorie particulière de l'avenir et de l'incertitude, et partant de la justification du profit, une conception révolutionnaire du marché. Keynes peut nous enseigner aujourd'hui comment l'économie, qui semble s'être provisoirement émancipée de la société, peut à nouveau redevenir citoyenne et civilisée.
Comment les montagnards font-ils de la mondialisation une
nouvelle ressource ? Quels projets développent-ils ? Ces derniers sont-ils véritablement porteurs d'alternatives de développement ? Contribuent-ils à réduire les inégalités entre groupes sociaux et territoires, ou l'inverse ?
Souvent présentées comme des régions « à la marge » dans un contexte de mondialisation qui les force à l'ouverture, les montagnes peuvent cependant être considérées comme des territoires d'innovation sociale.
Nourri d'exemples concrets et variés, issus des montagnes d'Europe (Alpes, Highlands écossaises) et d'Afrique (Atlas marocain, Niger), l'ouvrage déconstruit les processus de marginalisation auxquels sont confrontés les territoires de montagne et montre que ceux-ci ne sont jamais inéluctables.
L'économiste, en cette fin de XXe siècle, a, dans notre société, le statut du médecin au XVIIe. Les Giscard, Barre, Stoleru, Bérégovoy, Attali et autres Fabius sont les descendants directs des Diafoirus père et fils. Nous nous en doutions, Bernard Maris le démontre, preuves en main.
Née de l'utilité, l'économie est devenue la science de l'inutile. Une fausse science au demeurant, plutôt l'exercice préféré des casuistes contemporains. Comme leurs religieux prédécesseurs, ils nous racontent savamment des choses invérifiables. Ils se sont progressivement installés dans une fonction magique, substituant la dictature du chiffre au discours politique et tarissant ainsi le débat démocratique.
Bernard Maris traque les sophismes, lieux communs, approximations, contre-vérités qui constituent la trame des oracles que nous dispensent nos économistes. Une oeuvre salubre et réconfortante. Enfin nous pouvons rire, sans fausse honte, de nos pontifiants mentors.
Bernard Maris, 43 ans, est docteur d'État ès sciences économiques, maître de conférence à l'université des Sciences sociales de Toulouse et chroniqueur au mensuel Dynasteur.
Tous capitalistes ! Fini le salariat ! Plus d'exploitation ! Des actions, des fonds de pension, des stock-options, la Bourse pour tous ! Vous y croyez, vous ? Alors vous êtes prêts pour la nouvelle économie portée par Internet, les nouvelles technologies, la mondialisation et les sommets vertigineux de la Bourse. Et pourtant... la Bourse pour tous est une remise en cause totale du modèle démocratique élaboré par les Lumières. Avec elle, la démocratie se dissout dans le marché. Ce n'est plus « un homme égale une voix » mais « un dollar égale une voix ». Voilà que naît sous nos yeux un système censitaire d'une dureté et d'une inégalité sans précédent, construit au nom du salarié devenu capitaliste et de fables comme « le gouvernement d'entreprise » ou « la création de valeurs ». Philippe Labarde et Bernard Maris, les auteurs de « Ah Dieu ! que la guerre économique est jolie ! » dénoncent, avec le même talent de polémistes et la même connaissance économique, le contre-modèle social que l'on cherche à imposer et donnent les clés pour y échapper.
Cet ouvrage aborde la question des villes virtuelles sous différents aspects. Il s'attache d'abord à définir le concept et à l'insérer dans une perspective historique. Il s'intéresse ensuite à quelques questions théoriques soulevées par le développement des villes interactives : nouvelle définition des concepts de temps et d'espace, rapport aménagé entre les notions de global et de local.