L'inconscient n'est en fin de compte qu'une opération, une modalité de ce que l'auteur appelle la jouissance au sens lacano-freudien du terme, c'est-à-dire la recherche constante de la sensation d'exister propre à l'être humain du fait qu'il est parlant et donc condamné à une quête d'un au-delà de la satisfaction d'un besoin, le mot ratant toujours la chose. C'est cet abord de la jouissance dont l'auteur développe les implications aussi bien sur la théorie du psychisme que sur les conduites de la cure. Marc-Léopold Lévy est psychanalyste (Paris), directeur de l'Ecole de psychanalyse laïque.
La richesse et la puissance de la littérature américaine font pâlir d'envie. Son histoire est brève, cela va de soi, mais déjà jalonnée de grandes dates, de grandes oeuvres, de grandes écoles, de grands auteurs, à un rythme rarement atteint, toutes nations confondues. Dans ce volume, toutes les époques et tous les auteurs seront convoqués à travers des oeuvres anciennes ou récentes. Essentiellement récentes. Sous la plume des rédacteurs et rédactrices de la Cause Littéraire, se recompose un paysage actuel de la littérature américaine autour de trois de ses thèmes majeurs : Nous avons donc rassemblé ici - pour ce premier itinéraire américain - « Territoires », « Ville » et « Famille ». D'hier ou d'aujourd'hui, la littérature américaine déroule ses horizons, et nous propose sa vitalité incroyable. En route pour la découverte !
Il semble aller de soi qu'un rapport direct et consubstantiel existe entre le développement de connaissances fondamentales sur le monde - la science -, et notre capacité à agir sur lui - la technique. De fait, c'est bien grâce à la théorie quantique que nous pouvons fabriquer des lasers et à la biologie moléculaire que se développe la bio-ingéniérie. Mais cette connexion est toute récente dans l'histoire de l'humanité - à peine plus de deux siècles; elle n'a pas toujours existé, et pourrait bien se rompre dans un proche avenir.
L'idée la plus courante aujourd'hui, parfois explicite, mais le plus souvent implicite, sur la nature des rapports entre les arts d'un côté, les sciences et les techniques de l'autre, est de considérer le problème à l'ordre du jour comme celui d'une réconciliation : il s'agirait de favoriser la convergence de la création artistique et de la recherche technoscientifique, afin d'atténuer, ou d'abolir une coupure douloureuse. Mais l'histoire de l'humanité, dans sa dimension culturelle en particulier, n'est-elle précisément pas celle de la séparation de ses divers champs d'activité, de leur autonomisation ? L'idée d'une réunification oecuménique, des grandes retrouvailles de l'art et de la science, me paraît relever d'une nostalgie naïve plus que d'un projet informé, fut-il utopique. Et puis, je dois l'avouer, cette séparation ne m'est nullement pénible. Peut-être est-ce une affaire de tempérament personnel, mais je me trouve fort bien de la différence essentielle entre l'Art et la Science - et de leurs diversités propres (les arts et les sciences) au surplus. Si, scientifique professionnel, mon intérêt pour l'art aboutissait à m'y faire retrouver des attitudes et des oeuvres semblables à celles que je connais (trop) bien, cet intérêt s'émousserait vite... L'art, et l'art contemporain en particulier, m'attire en raison directe de ses différences avec la science, et non pas de leurs éventuelles similarités. Je n'ai aucunement la nostalgie d'une Unité perdue de la création - pas plus naturelle (c'est la diversité du monde des pierres, des fleurs, des oiseaux qui en fait la beauté) qu'humaine.
Jean-Marc Lévy-Leblond, physicien et essayiste, est professeur émérite de l'université de Nice-Sophia Antipolis.