Dans les échanges avec des jeunes, on entend très souvent dire en wolof "Senegal du dem" (le Sénégal n'avancera pas). Cet aveu traduit le niveau de découragement de la jeunesse vis-à-vis de la classe dirigeante du Sénégal. Beaucoup d'hommes politiques sénégalais inspirent arrogance, indécence, malhonnêteté, démagogie, déni à cette jeunesse. Il convient d'agir et de faire en sorte que la donne change afin de promouvoir une vie politique de développement endogène.
Cet ouvrage est le travail de recherche de doctorat de M. Diop sur le bilinguisme scolaire comme possibilité d'accroître les compétences scolaires des élèves avec comme échantillon représentatif le cas du français/pulaar au Sénégal. Les résultats de cette recherche montrent que l'éducation inclusive des langues premières en coexistence avec le français concourt à relever les performances scolaires. Il préconise, alors, de partir des savoirs déjà disponibles chez l'apprenant afin de favoriser le transfert de connaissances de la langue première vers la langue seconde et inversement.
L'étude des finances publiques recouvre l'ensemble des règles fondamentales relatives aux procédures et moyens budgétaires et financiers par lesquels les collectivités publiques réalisent leurs fins. Celles-ci se sont, progressivement, élargies suivant une évolution sensible dans tous les pays et qui a substitué, à la conception classique et « neutraliste » des finances publiques, une conception largement interventionniste où les finances publiques ont un rôle important dans l'orientation de l'activité économique. Dans les pays en développement, un tel rôle est, à l'évidence, fondamental et aboutit à conférer aux finances des diverses collectivités publiques une fonction centrale et active de mobilisation des ressources affectées aux tâches de développement. Parmi les collectivités publiques, l'État occupe, naturellement, la première place. C'est donc, par rapport à lui, que les finances publiques seront étudiées. Les autres collectivités publiques existantes, soit au sein de l'État (Collectivités secondaires), soit par le groupement d'États (organisations internationales), connaissent, elles aussi, des problèmes financiers. Chacune de ces situations présente des traits spécifiques, mais, à travers la diversité des solutions adoptées, le problème financier se pose dans les mêmes termes qu'elles. L'étude des institutions financières permet de démontrer l'unité substantielle des finances publiques qui réside, essentiellement, dans le caractère public de ces institutions. Discipline relevant du droit public, les finances publiques ne se bornent pas à l'approche juridique des phénomènes qu'elles étudient. Elles cherchent, aussi, à déterminer dans quelle mesure les moyens financiers dont disposent les collectivités publiques, principalement l'État, leur permettent de réaliser leurs objectifs politiques, sociaux et économiques. La discipline des finances publiques englobe la politique financière et la politique fiscale à l'instar du droit constitutionnel imprégné de sciences politiques et du droit administratif enrichi par l'apport de la science administrative. Cela est d'autant plus vrai que derrière les phénomènes financiers, on aperçoit toujours les individus, leurs activités et leurs biens, c'est-à-dire des situations particulières. Ils atteignent ces situations, soit par le moyen de la dépense publique, soit par les recettes fiscales. Ainsi, apparaît la complexité de la notion de finances publiques. Il convient d'une part, de la cerner en la comparant à celle des finances privées (S1), d'autre part, en dégageant son évolution historique (S2) et, enfin, en situant son rôle dans les pays en voie de développement (S3).
La décentralisation est l'affaire du Siècle. Choix politique majeur, elle ne concerne pas seulement les Pouvoirs locaux à qui l'État a transféré des compétences mais, aussi, un ensemble de situations et de structures liées à la vie de la Société. Tous les secteurs d'activités se trouvent ainsi, impliqués. À la subordination contraignante, la décentralisation vise à substituer une répartition plus équilibrée, plus démocratique du pouvoir de décision et des responsabilités. En rapprochant le pouvoir appartenant aux citoyens de ceux dont la mission est de gérer les aspirations du peuple, la décentralisation fortifie les imaginations et renforce les initiatives, privilégiant, ainsi, l'efficacité au détriment d'une centralisation à la fois tatillonne et inefficace. Mais malgré son actualité, l'idée de décentralisation n'est pas nouvelle. L'histoire politique enseigne, en effet, qu'elle répond à une vieille revendication. Depuis la Révolution française de 1789 jusqu'à la fin du XIXème siècle, la décentralisation a été au centre de débats interminables, dans les Parlements, dans les milieux politiques, comme dans la presse. L'importance de la question était si évidente, qu'au début de la Troisième République (française), plusieurs journaux n'ont pas hésité à porter le titre « Décentralisation ». C'est ainsi, également, que le Comte de Luçay a pu publier, en 1895, un important ouvrage intitulé : « Décentralisation ». La décentralisation apparaît, aujourd'hui, comme un instrument d'orientation stratégique. Décentraliser n'est pas seulement mettre en place de nouveaux mécanismes institutionnels, mais c'est aussi, engager une démarche qui implique la recherche de1 modèles de managements plus participatifs. Il s'agit de libérer la créativité dans le but de réaliser des changements significatifs à tous les niveaux. Chacun devient acteur et auteur de son propre changement par l'amélioration de ces compétences organisationnelles et par son engagement personnel au service de la Communauté. Ainsi se construisent les bases d'une démocratie locale authentique, facteur déterminant dans le processus du développement urbain durable. L'idée de décentralisation fait donc son chemin. Elle est actuellement partagée un partout dans le monde. Elle s'est traduite dans de nombreux pays par une grande maîtrise dans l'articulation des rouages administratifs, économiques et financiers. La démocratie prudents mais résolue, empruntée dans beaucoup de cas, à permis de rapprocher le pouvoir des citoyens cherchant à privilégier l'efficacité au détriment d'une Administration tatillonne, sourcilleuse et envahissante. Il s'agit de marquer une nouvelle et décisive étape dans l'approfondissement de la démocratie locale. Le transfert effectif du pouvoir exécutif aux Élus locaux a, pour conséquence, de mettre fin à un mode de gestion administrative autoritaire et de modifier, profondément, le rôle et la place des Collectivités locales dans l'État. Il s'agit, en d'autres termes, de rendre responsable l'élu local en le plaçant au cour des problèmes de développement. Même s'il ne s'agit que d'une étape de plus dans la voie de la décentralisation, les réformes à entreprendre permettront de consolider l'émergence d'élites locales qui auront acquis plus de liberté et de responsabilité dans la prise en charge des Affaires locales. Plus qu'une simple transformation des institutions publiques locales, ce sera une véritable mutation des esprits, partant des comportements, qui s'imposera. Les Autorités locales pourront, ainsi, participer davantage à l'enracinement de la démocratie locale. C'est, à cette fin, seulement, que les Collectivités dont elles ont la charge pourront s'engager, de manière résolue, dans la voie du développement urbain durable. Concept stratégique et participatif, le développement urbain durable interpelle, au premier chef, les Autorités locales. Celles-ci ont pour missions fondamentales d'assurer le bien-être de leurs populations en prenant en charge le développement harmonieux de tous les secteurs d'activités locales (sécurité, éducation, culture, santé, loisirs, etc.). Elles pourront ainsi intégrer leurs projets à long et moyen terme dans le processus global. La stratégie pour un développement urbain durable impose la remise en cause des politiques publiques en vigueur jusqu'ici. Le large partenariat à instituer entre les différents acteurs urbains permet, en effet, de créer de nouvelles opportunités économiques et sociales pour améliorer les conditions de vie des populations. Il ne s'agit plus de considérer celles-ci comme de simples bénéficiaires d'aide et d'assistance de la part des pouvoirs publics locaux, mais, comme de véritables acteurs de leur propre développement. De ce point de vue, la satisfaction des besoins essentiels et l'amélioration de la qualité de la vie de toutes les couches sociales deviennent un enjeu prioritaire, un défi commun à relever par l'action de tous. Ainsi, la ville ne sera plus, comme l'imaginait Bourdieu, un réceptacle « de la misère du monde », mais un lieu de solidarité et de citoyenneté.
L'histoire de l'armée se confond avec celle des sociétés humaines. Elle a en effet existé dès l'origine de l'homme. Dans son ouvrage Les armées africaines, Moustapha Ben Chenane considère que « l'armée est le cour et l'axe du pouvoir d'État »1. Elle est, en d'autres termes, « le noyau originel autour duquel se construit l'État africain, l'épine dorsale de la nation, le vecteur du projet national »2. Cette place privilégiée de l'armée dans le système étatique n'est pas cependant identique partout. Si, en Europe, l'armée a toujours été considérée comme un instrument au service de l'État, en Afrique, en revanche, l'armée n'est pas seulement un instrument de l'État, mais bien le moyen par lequel celui-ci se réalise. Elle est en quelque sorte l'instrument principal par lequel le pouvoir d'État se construit
L'irruption de l'Afrique sur la scène internationale est un phénomène relativement récent. Pendant longtemps, en effet, le continent noir est demeuré à la périphérie du système stratégique mondial. On le considérait comme un groupe de petits pays pauvres et sans grande importance politique et géostratégique. Mais si l'Afrique reste encore marginalisée, elle n'est pas cependant dépourvue d'attraits, car on y assiste, depuis les années des indépendances, à un affrontement indirect des grandes puissances. C'est bien là une situation paradoxale de ce continent voué à une forme de sous-développement perpétuel, mais qui enrichit, dans le même temps, le reste du monde qui se déchire pour contrôler ses immenses richesses naturelles. A la vérité, de très grandes mutations se sont produites dans tous les domaines, depuis l'accession des pays africains à la souveraineté internationale. L'émergence d'un nationalisme noir, animé d'espérances et porteur de nouvelles revendications sociales et politiques, a entraîné la décolonisation. Mais une fois les indépendances proclamées, les nouveaux États se sont trouvés dans le tourbillon de l'instabilité politique et du marasme économique. La grande faiblesse des structures internes, hâtivement mises en place, l'inadaptation du système économique et la persistance d'une conjoncture internationale défavorable ont été les facteurs les plus déterminants. Très peu d'États ont su ainsi édifier les structures d'un pouvoir national conçu sur des bases solides. Il s'en est suivi une situation que certains auteurs ont pu qualifier de « triste chemin parcouru à rebours depuis les espoirs fous que suscitèrent les premières années des indépendances ».1 Dans un tel contexte, les problèmes liés à la sécurité revêtent une dimension fondamentale. Le caractère artificiel des frontières, la persistance de conflits ethniques et régionaux, les nombreux coups et tentatives de coups d'État militaire et le développement de la pauvreté ont été à la base d'une insécurité grandissante. Il faut également relever les guerres, sous toutes les formes, qui « brutalisent » les consciences telles qu'elles sont apparues en Sierra Leone, au Libéria, au Nigeria et, plus récemment, en côte d'Ivoire. La coopération en matière de défense et de sécurité devient dès lors un impératif, une exigence fondamentale pour assurer la suivie du continent africain. Elle est d'autant mieux ressentie que les armées nationales ne peuvent, seules, y faire face. « Aucun État africain, agissant seul n'est capable d'assurer sa protection militaire de façon adéquate. Les armées modernes exigent une proportion considérable de main-d'ouvre qualifiée, disponible, une trop grande part de dépenses budgétaires, une augmentation de dépenses faites à l'étranger (ce qui détériore la balance des paiements), car les armes et les systèmes de communication doivent être importés à des prix relativement élevés. Donc, même si un État africain arrivait à moderniser son armée et restait isolé des autres, il n'engendrerait qu'hostilité de la part de ses voisins »2. Ainsi se trouve posée la problématique des pactes militaires institués dans le but d'organiser une défense commune et une assistance mutuelle en cas d'agression. L'option pour un système de défense, organisé à l'échelon régional, a été préconisée pour trouver une solution réaliste au problème de la sécurité collective en Afrique. Pour le Président Léopold Sédar Senghor, ancien chef d'État du Sénégal, une défense conçue à l'échelle continentale se heurterait à des querelles idéologiques, à des divisions ethniques ou linguistiques. « A la réflexion, disait-il, je pense qu'il serait plus efficace d'assurer la défense de nos États dans le cadre régional que dans celui du continent. On est plus disposé à mourir pour sa famille, pour sa patrie, son ethnie ou sa région que pour tout un continent caractérisé, précisément, par des oppositions d'intérêts régionaux, mais surtout, reconnaissons-le, d'idéologie ». X X L'institutionnalisation d'un système de sécurité collective, à l'échelle de la région ouest-africaine, s'impose d'autant plus que le phénomène d'insécurité se développe dans cette partie du continent de manière inquiétante et handicape tous les efforts entrepris pour sortir du sous-développement. Il s'agira, dans ce cadre, d'analyser, par une approche globale, le phénomène d'insécurité avant de se fixer sur les conditions et la portée du système de défense et de sécurité instauré dans la zone couverte par le traité régissant la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Tour à tour Secrétaire Général de la Présidence de la République du Sénégal sous Senghor, ministre, député, sénateur, Me Mamadou Diop a été maire de Dakar de 1984 à 2000. Dans ce livre il donne le témoignage de sa riche expérience, apportant ainsi une contribution à l'histoire des institutions et de la vie politique de son pays.Comme il l'annonce : "L'alternance politique intervenue au Sénégal en mars 2000, après quarante années de pouvoir socialiste, m'a permis d'opérer une sorte de pause « éveillée ». J'ai donc décidé d'écrire sur des thèmes qui me tiennent à coeur et qui peuvent être utiles pour les futures générations. Dans le même temps, j'ai choisi de rassembler certains de mes écrits politiques (textes de conférences, de colloques, et allocutions diverses) articulés autour du pouvoir et de son exercice. En de nombreuses occasions, en effet, j'ai eu à intervenir dans le débat politique national et international. De même, j'ai eu à porter des témoignages sur d'éminents hommes de pouvoir et d'influence qui ont contribué, de manière significative, au développement de la démocratie et à l'avènement de la paix dans le monde."
Consacré au système politique sénégalais, l'ouvrage se présente sous la forme d'un Précis destiné aussi bien aux chercheurs, enseignants, étudiants, qu'aux praticiens du droit et décideurs politiques. Il présente le double avantage de fournir une analyse actualisée du système politique sénégalais en termes précis et concis et de constituer un instrument de travail incontournable aussi bien pour les politologues ou politistes que pour les constitutionnalistes et administrativistes. L'ouvrage met beaucoup d'ordre dans ce qui est perçu comme constituant, un chaos législatif. Dix sept changements des règles constitutionnelles depuis 2000 ont de quoi bouleverser les certitudes les plus assises. A partir de la notion de jeu politique, l'auteur fixe les contours actuels du cadre constitutionnel sénégalais (1ère partie) et détermine les acteurs du jeu politique (2e partie), en mettant l'accent sur les réformes intervenues et en rendant compte de l'évolution du cadre, du mode de fonctionnement, et de l'importance des acteurs. L'auteur donne, ainsi, cohérence et profondeur historique à ce qu'il appelle système qu'il analyse, longuement, en recourant à la méthode systémique. Les chapitres sur la société civile et les médias sont, particulièrement, bienvenus dans le contexte actuel. Et dans un souci didactique que l'on trouve trop prononcé, il traite de questions qui, au premier abord, semblent subalternes mais dont l'importance se révèle souvent en considération de la totalité du système
Monsieur Mamadou DIOP se propose dans son ouvrage de traiter de l'Administration d'État. Dans son esprit, il écarte les collectivités locales essentiellement. L'intérêt de l'ouvrage est de rendre compte de la situation actuelle de l'administration centrale et des administrations déconcentrées telles qu'elles fonctionnent dans les régions, les départements et les arrondissements. Dans sa démarche, Monsieur DIOP tente de faire comprendre ce qu'est réellement l'Administration d'État au Sénégal. Il a le mérite en particulier de donner une perspective historique, en montrant l'importance des acquis de l'époque coloniales, et surtout la rupture que constitue la période de l'indépendance nationale du pays. L'auteur montre qu'à côté de l'Administration classique, largement tributaire de l'Administration coloniale, l'indépendance du pays a amené les autorités politiques à mettre l'accent sur une Administration de développement. L'idée est que l'ambition des autorités politiques du pays est de faire participer l'Administration d'État à la construction économique et sociale du Sénégal.
La justice doit nécessairement évoluer et se transformer en profondeur dans ses structures et son fonctionnement ; tâches certes difficile mais utile. La justice est, en effet, enracinée dans une histoire lointaine et les multiples changements intervenus depuis la nuit des temps ont fini par altérer son visage de vieille Dame en lui laissant des marques indélébiles.
Au XXIè siècle, le respect des droits de l'Homme et du droit humanitaire constitue une exigence universelle. Depuis 1948, les Nations Unies ont consacré le principe de complémentarité entre les droits de l'Homme et le droit humanitaire, accentuée dans les années 1990 par le développement de la justice pénale internationale. Cette étude se propose de réfléchir au principe de complémentarité à travers la doctrine et la jurisprudence.
Longtemps confinée dans le réduit des élites intellectuelles, la culture a fini par occuper une position dominante dans la vie des Etats, des nations et des peuples. Elle se caractérise aujourd'hui par la complexité de son organisation et l'extrême diversité des institutions et organismes qui la composent. Son usage, qui s'est ainsi infiltré dans tous les secteurs de l'activité humaine, se trouve ébranlé par des inquiétudes et des doutes persistants posant le problème de son rôle et de ses véritables enjeux.
Le phénomène de la violence n'est pas nouveau. Depuis la nuit des temps, la violence a toujours accompagné l'homme dans sa très longue et tumultueuse aventure à travers les siècles. Le plus important est non seulement de comprendre toutes les situations qui peuvent affecter la sécurité, mais, également, de concevoir et de mettre en oeuvre un système de lutte contre la violence efficace et durable. L'action à entreprendre revêt ainsi une dimension institutionnelle, technique, stratégique et politique.
La variété et la richesse de la mythologie africaine suscitent toujours l'intérêt des mythologues, ethnologues et chercheurs en littérature. La vision commune des chercheurs a fini par établir que le mythe est une disposition mentale traduisant le besoin de restituer par une « forme simple » ou un « geste verbal » les origines sacrées. Les auteurs des différents articles de cet ouvrage interrogent, en partant de la labilité du mythe, les possibilités du pouvoir créatif et réflexif de l'imaginaire mythique revisité par les écrivains.
Parallèlement à ses fonctions de professeur, Dominique Sarr s'est particulièrement intéressé à la recherche, défrichant de nombreux champs dans le domaine de l'histoire de la justice. On remarquera dans ces Mélanges offerts à sa mémoire, des contributions de ses collègues, d'amis ou de disciples plus jeunes. Ces études sont aux confins du droit et de la science juridique, appellent une transversalité impliquant des matières telles que : droit civil, droit constitutionnel, droit du travail, et indispensable histoire du droit. Chacune constitue un vibrant hommage rendu aux qualités intellectuelles de l'universitaire, mais aussi à celles de l'homme qui lui est indissociable.
Parallèlement à ses fonctions de professeur, Dominique Sarr s'est particulièrement intéressé à la recherche, défrichant de nombreux champs dans le domaine de l'histoire de la justice. On remarquera dans ces Mélanges offerts à sa mémoire, des contributions de ses collègues, d'amis ou de disciples plus jeunes. Ces études sont aux confins du droit et de la science juridique, appellent une transversalité impliquant des matières telles que : droit civil, droit constitutionnel, droit du travail, et indispensable histoire du droit. Chacune constitue un vibrant hommage rendu aux qualités intellectuelles de l'universitaire, mais aussi à celles de l'homme qui lui est indissociable.
Cet ouvrage vise à donner une réplique aux arguments présentés par des détracteurs des accords de coopération monétaire signés entre la France et les États membres de la zone Franc CFA. C'est un ouvrage qui arrive à point nommé au moment où la controverse sur les monnaies CFA prend une ampleur inattendue et semble semer des doutes sérieux sur l'opportunité économique et politique des accords monétaires avec la France.
Rahma, l'école d'une vie est l'histoire d'une jeune fille sénégalaise qui avait jeté les bases d'un bel avenir dans son pays d'origine. Mais le fantasme français et une réforme précipitamment mise en place dans son université d'origine l'obligent, après un parcours du combattant, à aller poursuivre ses études à Bordeaux avec le rêve d'y amasser savoir et fortune afin de changer les conditions de vie de sa famille.
Le Sénat plonge ses racines dans un lointain passé. Dans les vieilles démocraties, l'Institution sénatoriale a fini par devenir la pierre angulaire de l'édifice constitutionnel. L'unanimisme qui s'est, ainsi, fait autour du Sénat est en nette contradiction avec la vivacité des critiques et la permanence des débats politiques sur la création d'un Sénat au Sénégal. Certes, un Sénat a été, déjà, créé dans le pays, en 1998. Sa suppression par la Constitution du 7 janvier 2001 et son rétablissement par une loi constitutionnelle en 2007 amènent, nécessairement, à s'interroger sur la véritable nature d'une Institution saluée par les uns et décriée par les autres. Un Sénat, pourquoi faire ? Telle est la question soulevée par bon nombre d'acteurs politiques et par des détracteurs de tous bords. Les uns prétendent que le Sénat est inutile, coûteux, destiné, essentiellement, à « caser » des amis politiques et, d'autres, par contre, soutiennent qu'il est nécessaire pour parachever la réalisation de l'architecture constitutionnelle et démocratique du pays. Ayant vécu et participé à l'installation du Sénat lors de la première expérience (1998 - 2001) en qualité de Vice Président de la nouvelle Institution1 et m'étant, toujours, donné le temps de la réflexion sur toutes les questions relatives au fonctionnement de l'État et des Institutions publiques, j'ai jugé utile d'apporter ma contribution pour justifier le bien fondé de la création d'un Sénat, au Sénégal. Durant toute la période pendant laquelle je siégeais au Sénat, celui-ci m'est apparu, comme un rouage essentiel du système constitutionnel. Il a, dans tous les cas de figure, joué le rôle d'une Assemblée de Sages, sachant, toujours, dépasser l'agitation quotidienne. Il a pu, ainsi, examiner tous les grands dossiers avec sérénité et constance. Se voulant défenseur infatigable de l'autonomie locale, le Sénat a eu, naturellement, comme domaine de prédilection, la décentralisation et le développement local. Mais, malgré les progrès réalisés dans la consolidation de l'Institution sénatoriale, le débat autour de son opportunité est demeuré plus vif que jamais. À la vérité, le Sénat a, toujours, baigné dans l'ambiguïté. Créé, puis rejeté, recréé, ensuite, le Sénat apparaît, aux yeux de bon nombre de personnes, comme une Institution à l'image obscurcie par l'incertitude qui plane sur son existence et ses finalités. Dès lors, une étude approfondie de cette Institution s'avère nécessaire tant sur le plan de son développement historique que sur celui de son rôle et de sa place dans l'échiquier politique national et international.
Durant toutes les périodes où je siégeais à l'Assemblée nationale et au Sénat, le Parlement m'est apparu comme le moyen de mettre en ouvre, dans l'échiquier politique sénégalais, l'idée de représentation du peuple dans l'exercice du pouvoir politique. Cette idée illustre parfaitement le sens donné au mot « parlement ». Celui-ci est, en effet, un concept ancien et sa signification a évolué au cours du temps. Étymologiquement, le mot « parlement » vient du verbe « parler ». Le « parlement » fut l'action de « parler » avant de devenir le lieu où l'on « parle ». Le Parlement se présente aujourd'hui comme une institution représentative du peuple souverain. En Angleterre, terre d'élection du régime parlementaire, la notion s'est formée avec l'évolution de la monarchie. Jouant le rôle d'un contre-pouvoir face à l'absolutisme du pouvoir royal, « le Parlement » a fini par devenir une sorte de rempart. En France, l'utilisation du mot « parlement » n'a été introduite dans le système constitutionnel que très tardivement. Ce n'est qu'en 1946 que la Constitution a réservé un titre spécial au « Parlement ». La Constitution française du 4 octobre 1958 emploie toujours le mot « parlement », mais en précisant toutefois qu'il comprend l'Assemblée nationale et le Sénat (article 24 alinéa 1). J'ai pu apprécier, au cours de mes mandats de député et de sénateur, le rôle important du parlementaire dans l'organisation et le fonctionnement de la société. Rouage essentiel du système politique, le parlementaire, malgré la singularité de sa position et les énormes difficultés qu'il rencontre dans l'exercice de son mandat, contribue à la démocratisation de l'espace politique, partant, au succès de l'ouvre de fondation et de consolidation de la nation. C'est pour apporter ma contribution à cette action que j'ai été amené à construire et à rassembler mes différentes interventions à l'Assemblée nationale autour du concept de l'État et de son fonctionnement depuis l'avènement de l'alternance. Il m'a semblé également nécessaire de donner à cet ouvrage une dimension plus large, en développant une réflexion approfondie sur les réformes fondamentales à entreprendre dans l'État et les entités régionales et locales. En d'autres termes, il s'agit de jeter un éclairage avisé sur les principales questions débattues à l'Assemblée nationale. Un tel éclairage est renforcé par les critiques nécessaires pour que le « pouvoir », quelles que soient les vicissitudes de la vie politique, demeure social et démocratique. Car, comme l'avait souligné en son temps J.J. Rousseau, « le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit1 »
Since the late 50s when most countries on the continent achieved their independence, Africa and African societies have been subject to the most shrewd queries and problems. However, despite all the literature produced, it should be recognized, that to date, both Africa and African societies have baffled the analysis of the social scientists and of those in charge of development.
Mamadou Diop Decroix et El Hadj Kassé se sont livrés à un exercice salutaire : contribuer à éclairer une page de l'histoire politique du Sénégal. De mai 1968 à l'alternance : des événements, des figures d'hommes et de femmes, des conjonctures et des contextes sont retracés ici, teintés tous des grandes luttes démocratiques du peuple sénégalais. La tentative est d'autant plus réussie que Diop Decroix a fait jouer sa mémoire et a pu restituer des faits qui indiquent la longue marche du Sénégal vers la démocratie et l'alternance politique, en mars 2000. El Hadj Kassé, en s'engageant dans cet entretien, contribue incontestablement, à son tour, à sauver la mémoire du passé qui, dans ses grandes palpitations, est plus que jamais présente. Il fallait en tout, à la suite de quelques autres initiatives, conter la grande épopée du mai 68 sénégalais, retracer les grandes dates de l'histoire politique du Sénégal depuis le milieu des années 60, donner la parole à un acteur pour connaître sa lecture de l'alternance de mars 2000 et révéler au public les grandeurs et les contraintes de la gestion du pouvoir. Il ne s'agit pas donc d'un livre de plus. Le lecteur trouvera le long de ces pages des paroles essentielles qui informent que le destin des hommes n'est pas donné car après tout, c'est d'une conquête permanente de la liberté qu'il s'agit. Et le passé qui est évoqué ici, fortement lié au présent, ouvre les sentiers de l'avenir. Cette manière de voir le temps en séquences trouve chez Diop Decroix un espace commun : la cause du peuple, comme il le dit.