Il y a seize ans, Alexandra a quitté son village en disgrâce. Elle était la Cassandre des lieux : elle avait le don de prophétie, mais la malédiction qu'on ne la croit jamais. Son départ a laissé un trou béant que sa tante Marguerite a cherché à combler par un culte de seize femmes muettes dédié à son souvenir.
Aujourd'hui, après seize ans de pérégrinations, Alexandra rentre, épuisée, au bercail. Celle qui troublait par ses visions ne dit plus rien. Aphone, elle inquiète d'autant les villageois par son silence. Que cache-t-elle de si terrible qu'elle n'en dit rien? Pourquoi est-elle revenue après seize ans?
Résolument éclatées, les trois pièces qui composent ce recueil sont un véritable cri du coeur d'une génération en proie au désarroi qui cherche à changer le monde, quitte à en bousculer les conventions.
La litière. Un couple se dispute, c'est la fin, ou presque : il faut attendre le matin. Dans le lit, Ludwig et Mae s'aiment et se déchirent, entre souvenirs et fantasmes. Viendra les rejoindre un livreur de chinois, qui se laisse prendre au jeu.
Rappel. Mae partie, Ludwig se retrouve seul face à ses démons et à son répondeur. Entouré d'un pape parmi tant d'autres, d'une muse déchue et de la vache à Giacometti, il tente alors d'échapper à l'emprise du monde extérieur, quitte à en finir une fois pour toutes avec celui-ci.
Ressusciter. Ludwig a été retrouvé mort dans son bain dans une invraisemblable mise en scène. Mae livre un monologue dans lequel elle se remémore les derniers instants, les regrets, les reproches aussi, et tente de faire revivre, une dernière fois, son amour défunt.
« Tom Pouce version fin de siècle » est le fruit d'une commande : de trouver, dans les contes de Perrault, un sujet de pièce pour adulte. Une comédie typique des théâtres d'été, contemporaine et sans tartes à la crème. Et comprenant une importante distribution.
C'est ainsi qu'est né Tom Pouce, d'un croisement entre le Petit Poucet, son cousin américain Tom Thumb, et ses différents avatars allemands, danois, indien... Sans oublier quelques éléments du fameux Ti-Jean.
« Tom Pouce version fin de siècle » présente donc les aventures et les déboires d'un petit bonhomme mesurant un pouce, dont la venue est annoncée par l'Ange Gabriel, qui sera abandonné par ses parents, tenté par les Sirènes d'Ulysse et menacé par un Ogre. Il perdra la tête en devenant amoureux de la fillette fatale Saloma, visitera les entrailles de la vache bègue et se mesurera en force et en intelligence à Hercule, celui-là même qui pète plus haut que le trou. Tout cela, en 10 scènes et 20 personnages.
Six villes de la diaspora francophone - Vancouver, Edmonton, Winnipeg, Ottawa, Montréal et Moncton - émergent sous la plume de ces conteurs de fin de siècle. Des contes qui ont en commun une curieuse étrangeté d'où s'élève pourtant une lueur d'espoir. En cela, seraient-ils à l'image, plus ou moins confortable, plus ou moins à l'étroit, des francophonies dont ils sont le témoin et le reflet ?
Des contes éclatants, crus, de Manon Beaudoin, Yvan Bienvenue, Herménégilde Chiasson, Jean Marc Dalpé, Patrick Leroux et Marc Prescott. L'empreinte de chaque auteur y est indéniable.
Alors que le monde de l'édition connaît un des bouleversements les plus importants de son histoire, Pascal Genêt et Patrick Poirier présentent les « Nouveaux enjeux de l'édition » un dossier rassemblant des collaborateurs de première ligne qui s'intéressent surtout à l'un des défis les plus importants de ce milieu, soit la révolution numérique. Ailleurs dans ce numéro, un portfolio sur le travail artistique du peintre et graveur François Vincent présenté par Sylvie Lacerte, la chronique de l'auteur invité Louis Hamelin et un texte de Georges Leroux sur Solitudes solo de Daniel Léveillé Danse. Le roman de Christine Angot, Une semaine de vacances, la pièce de théâtre Les femmes savantes mise en scène par Denis Marleau et le récit Printemps spécial par un collectif d'auteurs font aussi partie des critiques de ce numéro.