La place financière de Paris s'inscrit depuis le XIXe siècle dans le peloton de tête des grandes places internationales. Elle n'a cependant pas été exempte de phases de repli et de déclin qui ont alterné avec des périodes de rayonnement et de dynamisme. En se situant résolument dans une perspective internationale, cet ouvrage s'attache à expliquer comment et pourquoi la place de Paris a vu ses visées expansionnistes déçues et ses ambitions contrariées tout au long du XXe siècle. À travers le prisme des institutions boursières, des banques et du rôle de l'État se dessinent les grandes lignes de force de l'évolution de la place, les ruptures et les continuités, les phases de réforme et d'ouverture. Quels sont, parmi ces grands acteurs institutionnels, ceux qui ont porté les grandes réformes financières, facteurs du rayonnement international de Paris ? Comment s'est articulé au fil du temps le processus de modernisation avec celui de l'internationalisation de la place ? Comment expliquer le décalage entre le discours volontariste des acteurs de la place et la lenteur des réalisations ? Autant de questions qui renvoient à celle des rapports fluctuants entre État et marché et qui constituent un point d'entrée vers une réflexion plus vaste sur les rapports ambivalents de la société française avec ce dernier. Un sujet toujours d'actualité.
Ce livre a pour objectif de soumettre à l'expertise des historiens la question qui agite autant le monde savant que les politiques, les citoyens et les médias : comment un État ou un groupe d'États peut-il entrer dans une crise de la dette publique et comment peut-il s'en sortir ? Il semble bien en effet que les historiens disposent d'un vaste champ expérimental, susceptible d'autoriser les comparaisons dans le temps et dans l'espace. Au-delà des variations fortes du contexte dans lequel leurs observations s'insèrent, leurs constats peuvent ainsi entrer en résonance avec les théories ou les faits énoncés ou révélés par les économistes et les sociologues, ouvrant ainsi la voie à un véritable dialogue interdisciplinaire. Les exemples ne manquent pas, ils foisonnent, de moments critiques où les États se sont trouvés dans une situation de surendettement qu'ils ne parvenaient plus à surmonter. Ce livre entend rendre compte de ces épisodes sans doute improprement appelés « crises ». Il s'agit, en effet, d'interroger les auteurs sur un faisceau d'expériences historiques depuis le XVIIIe siècle jusqu'à nos jours, et de leur demander d'analyser à la fois les évolutions qui ont conduit à une montée de la dette publique et les remèdes qui ont pu être appliqués pour tenter de la juguler. De l'Amérique latine à la Russie, le spectre géographique de cette publication a une large portée internationale, l'ouvrage ne délivre certes pas de recettes mais apporte un nouvel éclairage sur des processus qui peuvent faire déraper la dette publique et sur les méthodes employées pour la réduire, l'endiguer, voire l'annuler.
La mondialisation économique et financière actuelle est souvent comparée à celle qui se développe au XIXe siècle et culmine en 1914 ; les inégalités retrouvent, dans nombre de pays, leur niveau record de la veille de la Grande Guerre, de même que l'indépendance des banques centrales ou le libéralisme. La Première Guerre mondiale n'a-t-elle donc ouvert qu'une parenthèse dont les effets ont été depuis effacés, et les économies et sociétés européennes sont-elles revenues à un état « naturel » perturbé par des guerres mondiales « accidents » dramatiques du XXe siècle ? Ce livre s'interroge ainsi sur l'impact de long terme de la Grande Guerre : qu'en reste-t-il aujourd'hui ? Quelles sont ses traces dans l'économie et la société dans lesquelles nous vivons actuellement en Europe ? Quelles institutions sont apparues alors qui jouent encore un rôle important ? Pour répondre à ces vastes questions, une conférence internationale tenue en novembre 2018 a réuni des chercheurs et chercheuses en sciences sociales spécialistes de l'économie, de la société et des relations internationales. Chacun développe ici sa réponse à partir de son domaine à l'échelle temporelle et spatiale qui lui paraît pertinente. Cette diversité de point de vue permet au lecteur de construire sa propre réponse, et d'abord de découvrir les grandes lignes de tension économiques, sociales et politiques qui se nouent et se renouent depuis la Grande Guerre, pour comprendre ainsi un peu mieux notre temps.
Avec le front militaire et le front social, un troisième front, celui des finances de guerre, s'est ouvert en 1914. Par les ruptures et les bouleversements qu'il a engendrés en matière de financement et d'équilibres économiques et monétaires mondiaux, il constitue le véritable tournant du XXe siècle, celui de la dette publique et de l'inflation pour la plupart des pays belligérants. Ce thème a fait l'objet de la première manifestation scientifique du cycle des quatre journées d'études consacrées au ministère des Finances dans la Grande Guerre et dont cet ouvrage collectif est le fruit. Concentré sur la mobilisation des ressources financières des principaux pays belligérants et sur les ruptures engendrées par le conflit en termes de finances publiques, ce recueil de travaux inédits comble une lacune importante de l'historiographie française sur la dimension économique et financière de la Grande Guerre. La crise financière de l'été 1914, les ruptures monétaires et financières à l'échelle du monde, la mobilisation tous azimuts des ressources par les pays belligérants, l'appel aux épargnants, autant de thèmes novateurs qui sont ici traités, sans oublier les relations complexes entre le ministère des Finances et la banque centrale, ici revisitées. Le conflit engendre également des changements institutionnels, car une guerre non préparée suscite des improvisations et la pénurie est parfois source d'innovations : quel a été l'impact de la guerre sur les ressources financières de l'état à court et moyen termes ? Comment les circuits de l'argent se sont-ils modifiés ? Quelles formes a revêtues l'appel au patriotisme financier d'un pays à l'autre ? Un index des noms et une bibliographie thématique complètent cet ouvrage qui éclaire d'un jour nouveau une dimension essentielle du premier conflit du XXesiècle.