Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Katherine Mansfield. Certaines des quinze nouvelles de ce recueil, qui comptent parmi les plus typiques de Katherine Mansfield, montrent parfaitement comment elle dévoile et éclaire les aspects les plus secrets de la vie intérieure des êtres humains. Le ton de ses récits n'en est que plus intime et poignant. Elle se penche sur les souffrances humaines: les pleurs de l'enfance, les troubles de l'adolescence, la solitude de l'âge mûr, la séparation et la perte. Souffrance qui conduit parfois à ce plaisir des sens qui se satisfait des moments éphémères de l'existence: la rencontre avec les fleurs, les oiseaux, le pain croustillant, l'odeur de la lavande et autres instants de plaisirs simples. "La Garden-Party", qui donne son titre au recueil, nous introduit parallèlement dans deux foyers: la riche demeure de Laura Sheridan où se donne une somptueuse fête, et un logis misérable où vient de mourir accidentellement un ouvrier père de six enfants. Toute à la joie des festivités, Laura n'annule pas sa garden-party, préférant oublier ses voisins malheureux. Après le départ des convives, elle porte à la famille du défunt les restes du repas. En présence du mort, les sentiments confus accumulés dans son âme au cours de la fête éclatent en sanglots et en une exclamation puérile: "Excusez-moi si je garde mon chapeau", dit-elle au mort qu'elle voit si terriblement calme sur son grabat. Dans "À la Baie" et "La Jeune fille", elle décrit l'attente mêlée d'angoisse de jeunes filles devant l'amour. Katherine Mansfield éprouve une grande compassion pour les personnages féminins qu'elle affectionne - souvent des jeunes filles anxieuses ou des femmes frustrées. Chaque nouvelle est composée d'épisodes mettant en lumière par petites touches, avec grâce et délicatesse, mais aussi avec cocasserie et parfois une certaine cruauté, la vie secrète de ses personnages. De nombreux épisodes, personnages et décors de ces nouvelles, écrites vers la fin de la vie de l'autrice qui souffrait alors d'une tuberculose, sont en partie autobiographiques. Katherine Mansfield est décédée peu après, à l'âge de 34 ans.
Katherine Mansfield est un écrivain et une poétesse britannique d'origine néo-zélandaise. Puisant son inspiration tout autant de ses expériences familiales que de ses nombreux voyages, elle contribua au renouvellement de la nouvelle de modernisme avec ses récits basés sur l'observation et souvent dénués d'intrigue. Extrait : C'étaient de mesquines petites demeures peintes en brun chocolat. Dans leurs jardinets, on ne voyait que des tiges de choux, des poules maladives et des boîtes de conserves de tomates vides. Même la fumée qui sortait de leurs cheminées avait un air indigent. C'étaient de petits lambeaux, des débris de fumée, si différents des grands panaches argentés qui de déroulaient au sortir des cheminées de Sheridan. Dans la ruelle habitaient des blanchisseuses, des marronneurs et un homme dont la maison avait sa façade toute parsemée de minuscules cages d'oiseaux. Les enfants fourmillaient. Quand les Sheridan étaient petits, il leur était défendu de mettre le pied dans ce chemin à cause du langage odieux qu'on y entendait et des maladies qu'ils auraient pu attraper. Mais, depuis qu'ils avaient grandi, Laura et Laurie dans leurs escapades y passaient quelquefois. L'endroit était dégoûtant et sordide. Ils en sortaient avec un frisson. Mais cependant il fallait bien aller partout ; il fallait tout voir. Donc ils y allaient.
Contes du quotidien, les quatorze histoires réunies dans cet écrin conjuguent reviviscences d'enfance en Nouvelle-Zélande, échappées oniriques, portraits saisissants, émotions brutes et découverte de la mort et de ses avatars. Dans « Prélude », « Félicité », ou encore « Je ne parle pas français », le ressenti prend le pas sur l'action et se mettent à nu d'inquiétants rapports de force au sein même des relations les plus familières. Ce recueil a assis la réputation de Katherine Mansfield comme la plus grande virtuose de la nouvelle moderniste.
« Que pouvez-vous faire, si vous avez trente ans, et qu'en tournant l'angle de votre propre rue, vous vous sentez envahie, soudain, par une sensation de félicité, d'absolue félicité ? Comme si vous veniez tout à coup d'avaler un morceau brillant de ce tardif soleil d'après- midi, qui continuerait à brûler dans votre poitrine, envoyant de petites fusées d'étincelles dans chaque parcelle de votre être, dans chaque doigt et chaque orteil ?... » K.M.
Ce livre audio a reçu en 2021 un Coup de coeur de la parole enregistrée de l'Académie Charles Cros.
Mariage à la mode est une nouvelle de Katherine Mansfield publiée pour la première fois en 1921 dans The Sphere. Il raconte lhistoire de William et de sa femme Isabel. Normalement, William achète des friandises pour ses enfants, sachant que sa femme ne veut pas quil les gâte avec dautres cadeaux, mais cette fois-ci, il leur rapportera des fruits. La famille vient de quitter Londres pour la campagne, et quand le mari rejoint sa femme, il la trouve fort changée. Cette dernière sest entichée damis bohèmes et elle trouve maintenant son mari ennuyeux et bourgeois. La tension monte.
Parmi les plus belles lettres de la littérature mondiale, écrites par celle que Virginie Woolf nommait « le seul auteur que j’envie ».
Au fil des années, de 1913 à 1921, et de ses correspondants, Katherine Mansfield nous fait suivre son douloureux combat contre la tuberculose, en même temps que sa lutte contre la page blanche.
Sa vie et son œuvre étaient étroitement liées. Elle écrivait avec sa vie, son sang, ses souffrances – et aussi avec cette gaieté qui s’emparait d’elle devant un ciel clair, un arbre en fleur, un enfant qui rit. Et puis cette correspondance, c’est aussi l’histoire de son amour pour John Middleton Murry. Tous deux avaient fait de l’amour leur devise et leur religion.
S’adressant à son époux ou au frère de ce dernier, Katherine Mansfield se livre avec une grande sincérité et révèle ce qu’est être une artiste jour après jour. Évidemment, ce texte ne pouvait que plaire à Jane Birkin qui en offre une lecture lumineuse.
Cet enregistrement d’exception, réalisé en 1988, a été remastérisé par Audiolib pour faire revivre ce chef d’oeuvre du patrimoine sonore.
Durée : 01H02
Enregistrement original (p) 1988, Ducaté © 1948, 1985, 1993, Éd. Stock pour la traduction française © et (P) Audiolib, 2021
If you have not discovered the work of Katherine Mansfield, you're in for a treat and this is the perfect place to start. 'The Garden Party and Other Stories' is a collection of 15 short stories written by the New Zealander, who was lauded by the likes of Virginia Woolf before she died at the age of 34.
The title story, 'The Garden Party', is a consummate example of her skill as a storyteller and her ability to challenge one's thinking. The Sheridans throw a garden party, complete with all manner of entertainment and noise - even though they are fully aware that their neighbour Mrs Scott's husband has just died. The story explores the themes of snobbery, selfishness and kindness. 'The Garden Party' was adapted into a TV short in 1973 and starred Mark Daniels and Maia Danziger.
The "Other" stories tackle themes including marital equality, a sense of self, love and freedom. If you like the work of Virginia Woolf and Sylvia Plath, you will love this.
Katherine Mansfield (1888-1923) was a short story writer and poet from New Zealand who was widely considered one of the most influential and important authors of the modernist movement. She settled in England at the age of 19 and Virginia Woolf and D.H. Lawrence were among her literary friends and admirers. She died of tuberculosis at the age of 34.
Her life was turned into a TV series in 1973 called A Picture of Katherine Mansfield which was interwoven with adaptations of some of her best-known short stories. Many of her stories have been made into movies and TV shows such as 'Winners and Losers' (1975) based on the story 'The Woman at the Store' and the most recent from 2021 'Dill Pickle', starring Caroline Duncan and Jim Thalman.
Recovering from a miscarriage and a bad marriage, author Katherine Mansfield, barely 21, wrote these excellent short stories around the time she was staying in a spa town in Germany. With wry humour, she depicts a German upper middle class defined by their rude habits, but she also touches upon the hard life of servants and the oppression of women. The latter distinguishes her writing from that of Jane Austen, but the way in which Mansfield mocks the stiff-upper-lipped ladies and Barons of these stories and zeroes in on character quirks is particularly Jane Austen-like, and just as satisfying as in `Pride and Prejudice'.
Un agréable roman à l'atmosphère estivale, de belles descriptions qui sentent l'iode, les costumes de bain mouillés et les pâtés de sable. Des va-et-vient entre les bungalows et la plage, des jeux d'enfants, des gouvernantes assises sur des pliants, des jeunes-filles qui rêvent. Puis une courte nouvelle d'un mari qui se préoccupe de la frivolité grandissante de son épouse adorée.
C'est frais et si court qu'il ne faut pas se refuser cette si plaisante lecture.
Format professionnel électronique © Ink Book édition.
´Au matin, très tôt. Le soleil nétait pas encore levé et la baie toute entière était cachée par un brouillard blanc venu de la mer. Les grandes collines recouvertes de brousse, au fond, étaient submergées.`
Sur la baie est une nouvelle de Katherine Mansfield publiée pour la permière fois en 1922 dans le London Mercury. Cest lune des oeuvres les plus accomplies de lauteure et un excellent exemple dimpressionnisme littéraire. On y retrouve Kezia et Lottie, deux caractères qui figurent aussi dans ´Prélude`. En effet, cétait son intention de combiner ´Sur la baie`, ´Prélude`, ´La Garden Party` et ´La Maison de poupée` en un roman nommé ´Karori`.
"The other ladies consider her `very, very fast. Her lack of vanity, her slang, the way she treated men as though she was one of them, and the fact that she didn't care twopence about her house and called the servant Gladys `Glad-eyes', was disgraceful." Like her friend Virginia Woolf's `Mrs. Dalloway` (1925), `At the Bay' (1922) by Katherine Mansfield covers a single day from different points of view. In this beautifully written short story filled with rich characters and vivid imagery, we visit or revisit the Burnell family in a story about nothing and everything.
Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Katherine Mansfield. La plupart des treize nouvelles de ce recueil en partie autobiographique et féministe avant l'heure, ont été inspirées par un séjour de Katherine Mansfield dans un spa de Bavière, où sa mère l'a envoyée en 1909 après une suite d'aventures sexuelles qui ont abouti à une grossesse suivi d'un mariage raté et d'une fausse couche. Elles relatent sur le ton de l'ironie parfois teintée d'amertume sur la condition féminine, dans un style original influencé par Tchekhov, les tentatives de communication et les interactions diverses des curistes au sein de la petite pension thermale allemande. Les problèmes de santé de chacun apportent une texture aux intrigues et les conversations sur l'alimentation, la sexualité, le corps, la grossesse, les relations entre hommes et femmes, etc, sont le véhicule par lequel chacun essaie de se raconter. "Je ne voulais pas me l'avouer, mais j'étais jalouse de l'écriture de Katherine Mansfield, la seule écriture dont j'ai jamais été jalouse. Elle avait la vibration. (...) Elle nous apportait la simplicité et la fraîcheur. Ses livres, comme son regard, incarnaient la jeunesse." - Virginia Woolf.
"There was not an inch of room for Lottie and Kezia in the buggy. When Pat swung them on top of the luggage they wobbled; the grandmother's lap was full and Linda Burnell could not possibly have held a lump of a child on hers for any distance." The seemingly perfect Burnell family is moving from one house to another, and on the surface, everything appears idyllic. But as the story develops, the tension grows, threating to explode and expose their true nature. `Prelude' (1922) is evidence of Katherine Mansfield's short fiction genius, and it was the first short story that Virginia Wolf commissioned for her publishing house.
La literatura universal está plagada de innumerables obras maestras escritas por mujeres. Sin embargo, su camino nunca ha sido fácil. A lo largo de los siglos las escritoras se han visto obligadas a la difícil tarea de defender la calidad de su obra ante una sociedad culturalmente machista, y no solo han tenido que hacerlo a nivel literario, sino también a nivel de género. Una misma obra escrita por una mujer parece tener menos valor, cuando en realidad lo que cualquier lector debe juzgar es la categoría del escrito, sus propiedades inherentes, más allá de quién lo haya creado, sea hombre o mujer.
Parece mentira que en pleno siglo XXI tengamos que reivindicar a la mujer como una parte importantísima dentro del mundo de las letras. Pero es así, hay que hacerlo, pues todavía hoy no se la reconoce como tal. En más de 115 años de entrega de los premios Nobel de literatura, poco más de una decena de mujeres lo han ganado: Gabriela Mistral, Nadine Gordimer, Toni Morrison, Doris Lessing y Alice Munro entre ellas.
¿Quién puede discutir la brillantez de estas escritoras? Poca gente se atrevería. Aun así, para ellas fue un sobresfuerzo conseguir que su obra fuese valorada al mismo nivel que el de otros escritores de su generación. Para ellas el premio Nobel es un doble galardón; en primer lugar, es un reconocimiento a su valía literaria y, en segundo lugar, una recompensa por destacar en un oficio que parece erróneamente exclusivo de hombres.