Tous les écrivains veulent être Dieu, mais leurs créatures demandent des comptes !
Une rencontre d'écrivains dans un festival littéraire sur l'île de Mozambique. Une jeune femme sur le point d'accoucher. Soudain l'île est coupée du continent et enveloppée de brouillard, personne ne peut la quitter.
Puis des personnages étranges se mêlent aux écrivains et leur demandent des comptes : ce sont les personnages de leurs oeuvres !
Le jeune rebelle de 20 ans met en cause son auteur devenu un vieux poète. La diva africaine spectaculaire et égocentrique est-elle vraiment née de la romancière mûre désespérée de ne pas pouvoir téléphoner à son mari ?
La jeune femme moderne qui avait tout préparé accouche à l'ancienne avec l'aide d'une voisine. Ensuite le vent se lève, le pont réapparaît mais tous sont changés.
José Eduardo Agualusa est né en 1960 à Huambo, en Angola. Après des études d'agronomie et de sylviculture, il s'est très vite engagé dans l'écriture et le journalisme et publie un premier roman en 1989, A Conjura. Il ouvre ainsi la voie à une nouvelle génération d'auteurs africains et revitalise la langue portugaise en s'emparant de l'histoire coloniale. Devenu persona non grata en Angola pour ses positions politiques, il vit entre Lisbonne, Rio de Janeiro et le Mozambique. Il tient une chronique dans le prestigieux quotidien brésilien O Globo. Il est l'auteur de nombreux romans, poèmes, reportages et nouvelles, notamment Le Marchand de passés, La Guerre des anges, Barroco tropical, tous couronnés de succès et publiés dans plus de 25 pays.
En 2007, il reçoit l'Independent Foreign Fiction Prize et en 2013 le prix Fernando Namora. Théorie générale de l'oubli est finaliste du Man Booker Prize en 2016 et remporte le Prix international de littérature de Dublin (ex-Impac) en 2017.
Luanda, 1975.
À la veille de l'Indépendance, Ludovica, agoraphobe et terrorisée par l'évolution des événements, se retranche dans son appartement en construisant un mur qui en dissimule la porte et la met à l'abri du reste du monde. Ayant transformé sa terrasse en potager elle va vivre là presque trente ans, coupée de tout, avec son chien Fantôme et un cadavre.
Ludo a vraiment existé et mené la vie que raconte le roman.
En entrelaçant cette histoire avec les aventures tumultueuses des autres personnages, voisins ou entraperçus dans la rue, tous plus ou moins impliqués dans le marasme de la guerre civile, Agualusa souligne avec une ironie subtile les extraordinaires coïncidences de la vie et crée un roman brillant et enchanteur.
Le journaliste Daniel Benchimol rêve de gens qu'il ne connaît pas mais reconnaît dans la mémoire de l'appareil photo qu'il retrouve sur une plage d'Angola.
Moira Fernandes, une artiste mozambicaine habitant Le Cap, met en scène et photographie ses rêves. Hélio de Castro, un neuroscientifique, les filme. Hossi Kaley, le patron de l'hôtel Arco-Iris, ancien guérillero au passé obscur et violent, se promène dans les rêves des autres vêtu d'un costume violet, ce qui va donner à un service secret l'idée de l'utiliser pour manipuler les rêves de la population lors des élections, mais ne l'empêchera pas malgré tout de connaître un grand amour. Les rêves rassemblent ces quatre personnages dans un pays totalitaire au bord de la destruction, où se réveillent aussi les rêves de liberté de la jeunesse.
Écrite dans un style éblouissant, cette Société des rêveurs involontaires est une histoire d'amour, un récit fantastique, un polar onirique et une vraie satire politique pleine d'humour, qui questionne la nature de la réalité tout en réhabilitant le rêve comme instrument de transformation du monde.
"Un roman engagé et poétique." - Público
"Agualusa est un traducteur de rêves." - Mia Couto
Une femme tombe du ciel et s'écrase sur la route devant Bartolomeu au moment où éclate une tempête tropicale et où sa maîtresse lui annonce qu'elle le quitte.
Il décide de percer ce mystère alors que tout change autour de lui, il découvre que la morte, mannequin et ex-miss, avait fréquenté le lit d'hommes politiques et d'entrepreneurs, devenant ainsi gênante pour certains, et il comprend qu'il sera la prochaine victime.
Il croise les chemins d'une chanteuse à succès, d'un trafiquant d'armes ambassadeur auprès du Vatican, d'un guérisseur ambitieux, d'un ex-démineur aveugle, d'un dandy nain, d'une prêtresse du candomblé adepte du mariage, d'un jeune peintre autiste, d'un ange noir ou de son ombre.
Il explore la ville de Luanda en 2020, métaphore de la société angolaise où les traditions ancestrales cohabitent difficilement avec une modernité mal assimilée. Il s'enfonce dans la Termitière, gratte-ciel inachevé mais déjà en ruine où les riches vivent dans les étages tandis que les pauvres et les truands occupent les sous-sols.
Il nous montre une ville en convulsion où l'insolite est toujours présent et intimement mêlé au prosaïque et au quotidien, où la réalité tend à être beaucoup plus invraisemblable que la fiction.
Dans une prose magnifique cet amoureux des mots définit son pays comme une culture de l'excès, que ce soit dans la façon de s'amuser ou dans la façon de manifester ses sentiments ou sa souffrance.
Francisco José, jeune prêtre brésilien, métis d'Indien et de Portugais, débarque à Luanda pour devenir le secrétaire de la reine Ginga, fille et soeur de rois, et reine elle-même.
Cette femme exceptionnelle (1581-1663) évinça les hommes de sa famille, s'empara de tous les attributs du pouvoir, se fit appeler "roi', entretint un harem d'hommes habillés en femmes et prit, les armes à la main, la tête de ses guerriers sur les champs de bataille.
Fin stratège et diplomate, cruelle et séduisante, elle n'hésitait pas à s'allier à ses ennemis si nécessaire.
Le jeune héros brésilien, emporté par cette histoire tumultueuse, se trouve mêlé à la guerre de conquête des Hollandais et va d'aventure en aventure entre le Brésil et l'Afrique, sur les vaisseaux pirates.
José Eduardo Agualusa raconte une histoire véridique et étonnante dans un roman à la fois picaresque, vif, parfois poétique, plein de bruit et de fureur, d'amours interdites, de sang et de passion, de trahisons et de rebondissements palpitants.
Dans un style magnifique il évoque aussi bien la cruauté de l'esclavage au Brésil que l'histoire dramatique de l'Afrique à travers le destin d'une très grande reine.