Günther Anders reste connu principalement en Autriche et en Allemagne pour ses positions radicales en écologie politique. Il formula celles-ci à la suite de l'usage militaire de la force nucléaire pendant la Seconde Guerre mondiale, positions qui évoluèrent encore lorsque la catastrophe de Tchernobyl se produisit en 1986. La destruction de l'environnement vital, la durabilité des déchets, les pollutions à grande échelle, le réchauffement climatique, l'hostilité immanente au nihilisme technique ou encore la dégradation des relations entre exploitants et exploités, sont autant d'occasions de poser un problème philosophique : comment un monde technicisé, un monde qui tend à exclure ou détruire l'homme, laisse-t-il la possibilité d'une politique ? L'objectif de cet ouvrage sera d'offrir un parcours des thèses majeures du philosophe concernant la relation entre technique et politique. L'intérêt de son oeuvre consiste en effet à intégrer des problématiques d'actualité en écologie politique et en critique sociale à des considérations anthropologiques et philosophiques.
Pour valoriser leur histoire et leurs « traditions », les groupes ou les individus s'approprient et transforment couramment les mots et les imaginaires des autres en visant une identité consensuelle qui répondrait non seulement à leurs attentes, mais aussi aux regards et aux discours extérieurs.
Dans ce jeu de miroir, paroles, écrits et images se croisent et se combinent en direction de différents publics. Localement, les créations plastiques et les récits oraux des artistes ou des élites s'inspirent en partie des publications ethnologiques ou des stéréotypes culturels véhiculés par les médias. En retour, ils produisent de nouveaux écrits selon des enchaînements circulaires permettant d'accorder culture locale et communication globale, tradition et création contemporaine, savoirs « autochtones » et travaux scientifiques, mémoires du passé et revendications du présent.
Anthropologiques, historiques ou linguistiques, les quinze études réunies dans cet ouvrage analysent les usages identitaires ou mémoriels de ces va-et-vient constants entre oralités, écritures et/ou images afin d'en saisir les raisons et les effets dans différents contextes africains, américains et européens.
Gaetano Ciarcia, anthropologue, est professeur à l'université Paul- Valéry - Montpellier et membre du CERCE (Centre d'études et de recherches comparatives en ethnologie) ; Éric Jolly, anthropologue, est chargé de recherche au CNRS et membre de l'IMAF (Institut des mondes africains). Ont également contribué à cet ouvrage : Véronique Boyer, Carlo A. Célius, Christine Chivallon, Magali Demanget, Pauline Guedj, André Mary, Claire Cécile Mitatre, Paulo Fernando de Moraes Farias, Gino Satta, Jérôme Souty, Jean-Louis Triaud, Cécile Van den Avenne, Fabio Viti.
Dans l'extrême sud de Madagascar, humains et animaux entremêlent leurs histoires dans la réserve naturelle de Berenty. Ce récit est le témoignage d'un passé tumultueux depuis l'esclavage précolonial jusqu'au néocolonialisme de la Banque mondiale. Mais la vraie histoire de Berenty est celle d'une famille obstinée et entêtée: les seigneurs du heaume qui, malgré une mondialisation galopante, tentent de préserver intact leur pacte avec les Tandroy.
Un panorama large et structuré de projets lecture actuellement conduits par des documentalistes dans leurs CDI : descriptif, fiches outils, fiches idées, analyses et commentaires des difficultés ou de l'impact constaté. Une mise en perspective par un chercheur de l'INRP des enjeux théoriques et les représentations implicites. Cet ouvrage capitalise l'expérience de nombreux documentalistes. Il devrait être un guide précieux pour tous ceux, enseignants disciplinaires ou documentalistes, qui souhaiteraient s'engager dans cette aventure de la lecture avec leurs élèves sur de nouvelles pistes.
Nouveau Prométhée, l'homme contemporain ressent de la honte face à la perfection des instruments nés de sa propre main. Symptôme du nihilisme, ce sentiment révèle un décalage plus profond entre l'homme et son monde, système des instruments. Afin d'éviter une désastreuse conséquence, de nouveaux outils esthétiques et moraux doivent être inventés. Cet ouvrage se propose d'offrir une introduction aux concepts et arguments forgés par Günther Anders dans le cadre de sa critique originale de la technique.
À l'horizon de l'an 2000, les Français devraient s'estimer gâtés par l'Histoire. Pourtant, ils sont inquiets, comme si tout allait trop vite et trop loin, et qu'ils n'aient plus de prise sur l'événement. Leurs craintes sont-elles justifiées ? Le répertoire est riche : le manque d'eau menace de transformer nos sols en désert, les biologistes manipulent notre patrimoine génétique et les médecins sont découragés par les nouvelles pestes, drogue ou sida. Certains d'entre nous redoutent même la fin de l'identité française, menacée par une Europe supranationale, ou par la poussée démographique du tiers monde et l'intolérance qu'elle réveille. Pour la première fois, deux journalistes ont dressé le diagnostic complet de nos peurs. Enquêtes, reportages et interviews leur permettent de nous dire ce qui nous effraie, et d'analyser nos bonnes ou nos mauvaises raisons. Jean Jolly et Jean-Claude Grenier ne sont pas des faux prophètes de l'Apocalypse et s'ils crient parfois au loup, c'est dans l'espoir que l'on évite le pire. Vous n'aurez pas moins peur après avoir lu ce livre. Au contraire. Mais votre peur sera plus intelligente.
Cette étude aborde le thème capital de la vie politique et administrative de la Colombie, la gestion du territoire par le pouvoir politique, c'est-à-dire la manière dont le pouvoir traite la question territoriale dans ses dimensions nationale et locale en tant qu'enjeu et lieu de pouvoir. Une réflexion sur les transformations des rapports entre pouvoir et territoire en Amérique latine, thème encore rarement étudié.
L'auteur des Contes cruels reste un dramaturge mal connu et prétendument « mineur », alors qu'il s'est toute sa vie consacré à l'écriture dramatique, et que c'est sans doute avec son théâtre qu'il est le plus inventif, à son époque. Toute une génération s'est dite influencée (Maeterlinck) ou frappée (Mallarmé, Verlaine)par l'originalité de ce théâtre, et la plupart de ses pièces ont été, depuis la mort de l'auteur, adaptées pour la télévision ou montées au théâtre. C'est que ce théâtre ne renvoie pas seulement l'image d'une époque révolue, mais permet de mieux comprendre le « théâtre de la parole » qui s'écrit et se joue aujourd'hui.