Amateurs d'érotisme subtil et délicat, ne craignez rien ! Il n'est question ici ni des aventures de quelque Dagobert ni de ces falzars ou grimpants cités par le dictionnaire. Il s'agit d'une petite culotte de satin bleu, orné de dentelle noire, acquise un matin d'avril, par la coquette Gisèle. Non point pour plaire à son maussade et vieux mari mais à ses amants, fort nombreux. Quand vous saurez aussi que cette douce lingerie a un charme si coquin qu'elle est subtilisée tantôt par Corinne, fille de Gisèle et jeune vierge fort fâchée de l'être encore, tantôt par Rose, la bonne de la maison, en quête d'un mari... vous comprendrez que ladite culotte a mille choses à raconter. Et elle le fait sur un ton spirituel, savoureux, impertinent et des plus libres...
" En désaccord avec le paysage Pierre décida de l'oublier dans l'espoir d'une cohabitation plus cordiale avec les autochtones.
Mais sur le quai, déboussolé, il donnait vraiment l'impression d'habiter ailleurs. Comme il se dirige vers la sortie, un bourgeois évident, descendu des Premières Classes, l'aborde :
- Alors, mon brave, on sort de sa campagne ?
Pierre entrevoit dans cette interpellation sournoise un casus belli immédiatement exploitable. Mais, soucieux de trouver rapidement un gîte il n'ouvre le débat que pour le clore.
- Campagne, mon cul, cocu ! lui répondit-il. "
Fille de la Vendée depuis toujours, aujourd'hui de la Bretagne, Thérèse Jolly a fait alliance, dès l'origine, avec la terre, l'arbre et la pierre. Les nombreux lecteurs des « Bergers » ou de « Marie Terre » le savent : n'ayant jamais vécu qu'au sein de cet univers paysan où se conservent encore des pouvoirs millénaires acquis au contact de la nature, elle a d'instinct appris à capter et à interpréter les « messages », d'où qu'ils viennent, à observer et à déchiffrer les « signes ». Les récits d'« Aux couleurs du Diable » ne sont donc pas les fruits d'une imagination littéraire : ils sont l'expression d'un « savoir » et complètent, en leur donnant une tonalité particulière, les confidences, insolites à force d'authenticité, si appréciées dans les deux précédents ouvrages. Le témoignage à lui seul mériterait de retenir l'attention, mais ces faits extraordinaires tantôt bretons, tantôt vendéens sont liés, en outre, par l'attachante présence de l'auteur, et ils se signalent par une écriture qui, de livre en livre, s'affine et s'affirme, sans nuire aucunement à la sincérité du « vécu ». La magie et la sorcellerie, le poids de la faute et la peur de l'enfer, ont angoissé plus d'une destinée rurale. Ce fut vrai hier, c'est encore vrai de nos jours. Thérèse Jolly ne se contente pas de rapporter sa propre expérience, elle offre des voies de secours, elle conseille, elle se révolte, elle interpelle notre scepticisme ou notre indifférence. Elle sait aussi sourire de ses étonnements ou de ses craintes, ce qui est une autre manière, et non la moins efficace, de nous les faire partager.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
« Il trouvera les chemins pour que l'oubli s'installe, se fera tendre, il sait qu'ils resteront souvent lovés l'un contre l'autre, à chercher le moyen de prolonger, de fixer l'instant précieux où ils seront en accord. Mais il sait aussi qu'elle le quittera, comme ça, un jour, elle aime se cogner à ses rêves... Alors il reprend son livre, regarde le feu, et attend qu'elle pose enfin sa tête sur ses genoux. »
« En désaccord avec le paysage Pierre décida de l'oublier dans l'espoir d'une cohabitation plus cordiale avec les autochtones. Mais sur le quai, déboussolé, il donnait vraiment l'impression d'habiter ailleurs. Comme il se dirige vers la sortie, un bourgeois évident, descendu des Premières Classes, l'aborde : - Alors, mon brave, on sort de sa campagne ? Pierre entrevoit dans cette interpellation sournoise un casus belli immédiatement exploitable. Mais, soucieux de trouver rapidement un gîte, il n'ouvre le débat que pour le clore. - Campagne, mon cul, cocu ! lui répondit-il. »