Ce numéro est une exploration de genres ou de formations instrumentales qui persistent jusqu'à l'époque actuelle, malgré toutes les critiques qu'une certaine esthétique moderniste a pu diriger à leur encontre. Le point de départ de ce numéro : commémorer les 25 ans du Nouvel ensemble moderne (NEM), dirigé par Lorraine Vaillancourt. Circuit offre ainsi à ses lecteurs une entrevue avec la directrice, une visite guidée dans les archives de l'ensemble ainsi qu'une discographie commentée. À lire aussi, des articles portant sur le concerto (John Rea) et le quatuor à corde (Clemens Merkel), ainsi qu'une enquête sondant l'opinion de sept acteurs du milieu musical montréalais sur leur rapport aux géométries durables.
Consacrer un numéro à John Rea n'est pas chose aisée : si les collaborateurs de Circuit ont l'habitude de traduire en mots les sons inouïs d'oeuvres de création, le musicien qu'est Rea est tout sauf silencieux quant aux couches de significations que recouvrent ses oeuvres. Parmi les articles de ce numéro, nous découvrons un portrait intellectuel de ce « musicien-pensif » de façon hautement originale, soit en parcourant la bibliothèque du compositeur. Dans l'enquête préparée par Maxime McKinley, divers acteurs de la scène canadienne de musique contemporaine partagent leurs souvenirs de leur ami, mentor, collègue et/ou collaborateur. Mais la charpente du numéro siège au creux de deux articles signés par John Rea lui-même : deux entretiens avec le musicologue renommé Ferdinand Larven Niemantz, prolongeant de la sorte un premier dialogue publié dans le vol. 9, no 2 (1998) de la revue. Les illustrations de Nicholas Voeikoff-Erens complètent le dossier thématique par un jeu sur une mise en abyme des numéros de Circuit : quel meilleur hommage est-il possible de concevoir pour ce compositeur porteur de masques?