Jean-Yves Boursier a rencontré voici 30 ans Roger Joly, dans le cadre de ses recherches sur le maquis FTP de la Côte chalonnaise, dit Camp Jean Pierson, auquel Roger appartenait. Roger était alors surnommé Ma Beauté par de vieux mineurs aujourd'hui disparus. L'auteur a ainsi connu le Café Joly, Juliette et nombre de personnes évoquées dans ce livre. Il n'est nullement question ici d'une recherche académique sur les mineurs de Montceau-les-Mines et du bassin minier. Le propos de l'auteur, au travers du personnage de ce mineur, est de trouver des pistes sur « ce qui nous reste », non pas comme héritage garanti, mais comme questions dans les temps incertains qui sont les nôtres.
Ce livre résulte des entretiens réalisés par l'auteur entre 1982 et 1984, dans le Morvan, avec Armand Simonnot ancien bûcheron, militant pacifiste puis communiste, premier Franc-Tireur et Partisan de l'Yonne, devenu garde du corps du dirigeant communiste Charles Tillon. Le lecteur saisira le fonctionnement des microsociétés villageoises et les rouages de la vie politique dans l'Yonne. Ainsi, l'auteur se livre à une microhistoire centrée sur l'étude des valeurs personnelles de quelques acteurs du "court XXe siècle".
La Résistance à l'occupant nazi en France entre 1940 et 1944 n'a pas fini de susciter des controverses, des polémiques, qui semblent même vivifiées ces derniers temps. La question de la Résistance est loin d'être épuisée. Elle apparaît comme étant pleinement de notre temps parce que les débats sur l'intelligibilité de la résistance sont toujours aussi aigus de nos jours.
Pendant la Deuxième Guerre Mondiale, la France a vu surgir dans les villages des campagnes, une forme nouvelle d'organisation nommée " le maquis " véritable invention à caractère radical et novateur de groupes d'hommes pour conduire leur guerre contre l'occupant nazi et le régime vichyste. L'auteur s'est intéressé aux rapports entre les microsociétés locales et la guerre, à l'organisation du territoire par les réseaux locaux. Il a privilégié la parole des acteurs de la situation, ces combattants d'origine populaire peu enclins à prendre la plume, qui ne sont pas de grands hommes.
La France, comme d'autres pays d'Europe, porte encore dans son paysage et sa mémoire les blessures des nombreux conflits armés du xxe siècle. La Seconde Guerre mondiale, en particulier, y a engendré de nombreux « lieux de mémoire » : villages-martyrs, lieux de massacre par les nazis, camps d'internement vichystes, lieux de combats de la Résistance... Ces traces ont suscité la création de musées et de mémoriaux dont l'existence, en tant qu'institutions, ne laisse pas d'être problématique quant aux choix des thèmes et aux modes d'exposition des événements concernés. Dans ses thèses relatives à la muséologie, Georges-Henri Rivière parle ainsi d'une « ponctuation de l'espace adéquate à l'organisation idéologique du message à transmettre ». Que transmettre ? La guerre et la politique peuvent-elles devenir un patrimoine ? Telle sont les questions centrales posées par ces musées qui participent de stratégies mémorielles de groupes, de collectivités territoriales ou d'État, questions que reprennent à leur compte les auteurs du présent ouvrage pour engager une réflexion critique et stimulante sur les politiques de transmission de la mémoire.