En s'insérant dans la mouvance de ce courant d'analyse qui accorde une large incidence de la territorialité aux phénomènes économiques, cet ouvrage tente d'évaluer cette problématique à propos de la ville de Douala. Premier centre économique du Cameroun, Douala est également le principal foyer industriel de la sous région CEMAC. Comment affronter une globalisation qui jour après jour y a installé les conditions objectives d'une dynamique du désordre ?
Cet ouvrage se veut une introduction à la compréhension de l'économie de la ville de Douala, à travers les mutations spatiales à l'oeuvre sur ce territoire et sous l'effet des dynamiques de localisation des entreprises en son sein. L'analyse est proposée en intégrant les questions vives de l'économie territoriale (attractivité territoriale, mondialisation, compétitivité...) et en interrogeant le rôle des acteurs situés (privés et publics) pour le développement futur de la ville.
« L'échec de l'industrialisation par les « éléphants blancs », en générant sa cohorte de chômage et de misère, met aujourd'hui l'ASS à nu. Avec lui, disparaissent les promesses mirobolantes d'un type de création des richesses que l'on voulait transposable ex nihilo. De leur côté, les différents plans d'ajustement structurel, mis en place, depuis bientôt une quinzaine d'années, parce qu'ayant d'abord recherché la mise en ouvre des conditions permettant le remboursement de la dette des États, ont confiné le sous-continent dans une phase de transition économique sans véritable cohérence interne (...). L'afro-pessimisme, qui s'est d'ores et déjà installé de par le monde, doit aussi être l'occasion d'un sursaut pour les africains qui devront désormais se réconcilier avec l'histoire de l'industrie, en vue d'adopter urgemment un schéma par lequel l'industrialisation se ferait à partir de son commencement et, non plus par sa fin (...). Aussi, se réconcilier avec l'industrie qu'on s'interdira dorénavant de regarder par le mauvais côté de la lorgnette et, au-delà, reconsidérer l'entreprise, définissent la problématique de l'urgence voire, les défis désormais incontournables et dont l'Afrique doit s'affranchir pour espérer se sortir de son sous-développement (...). Dans un contexte de baisse de l'épargne internationale désormais disposée à s'investir dans l'ASS (...), l'impérative « gestion des opportunités » qui, dorénavant, invite les africains à se prendre en charge n'est plus un superflu. Cela nécessite, de leur part, des revirements déchirants dont un changement radical des mentalités à tous les niveaux ou encore, l'abandon d'une logique d'industrialisation par imitation et non par conviction ».