La prospérité, la démocratie, la paix et la libéralisation des moeurs avaient pu nous faire croire que le courage - comme la volonté, l'effort, la rigueur - , était devenu une vertu d'autrefois. Avec les guerres, les fanatismes, les pandémies, la crise climatique, chacun fait face à de nouveaux défis. Nos systèmes de soutien - religion, idéologie, État, famille -, se sont affaissés ou atteignent leurs limites. Plus solitaires, nous devons être solidaires.
La vague de fond actuelle nous amène à prendre nos responsabilités, à compter sur nous-mêmes et à façonner notre destin incertain. Aujourd'hui, il nous faut avoir encore plus de courage. Quel rôle joue-t-il chaque jour dans notre vie ? Pourquoi est-il irremplaçable ? Comment en trouver quand il en faut ?
Autant de questions auxquelles Jean-Louis Servan Schreiber (1937-2020) répond dans ce livre enfin réédité
« Du zénith au crépuscule, comment change-t-on avec l'âge ?
Naguère, on craignait la crise de la quarantaine. C'est ainsi qu'en 1978 j'avais décidé d'écrire À mi-vie avec cette introduction : "Les tables d'espérance de vie me créditent d'une durée à peu près égale à celle que je viens de consommer. Statistiquement, me voici donc à mi-vie".
Et tout à coup, je me retrouve toujours là, mais entretemps, le quadra(génaire) est devenu un octo(génaire). La terre a tourné, les naissances et les morts se sont succédé autour de moi. Le temps a passé, en quoi m'a-t-il transformé ? Le monde autour de moi est-il si différent ?
Désormais "officiellement" vieux, je découvre que je suis plus content que jamais d'être vivant.
Derrière moi une vie, devant moi quelques années. Je ressens, chaque jour, qu'elles n'en sont que plus précieuses. Après 80 ans, on joue les prolongations. J'apprends à vivre chaque instant, comme un cadeau de plus du destin. »
JLSS.
« Comme vous peut-être, je me pose souvent quelques questions sur l'existence :
Qu'est-ce qui compte le plus dans ma vie ?Quels droits et devoirs ai-je à l'égard des autres ?Pourquoi ai-je si souvent l'impression d'en savoir si peu ?Qu'est-ce qui est vrai ? juste ? important ?Puisque je dois mourir, quel sens a ma vie ? J'ai tenté un premier bilan d'expérience en écrivant C'est la vie ! Je l'ai voulu simple (pas de citations savantes), accessible, réaliste et sans, bien sûr, me prendre au sérieux. Écrire ce livre m'a déjà été bénéfique. J'y vois un peu plus clair sur l'aventure de vivre. Je continue chaque jour à apprendre. » J.L.S.S.
En ce XXIe siècle, nous sommes débordés, souvent inquiets, fascinés par le numérique, nomades dans notre carrière et notre vie amoureuse, incapables de se projeter dans l’avenir, ballottés entre ce qui menace et ce qui promet, plus seul qu’avant, et toujours scotchés à notre écran.
Et si nous vivions une nouvelle « Renaissance », qui fut une époque tourmentée, pleine de doutes, mais riche de créations et de nouvelles libertés ?
Trouver du sens dans ce tourbillon, retrouver du temps au milieu des urgences est peut-être à notre portée, si l’on redécouvre une philosophie de vie laïque au joli nom de sagesse.
On peut trouver des raisons d’aimer, quand même, le XXIe siècle.Après Trop vite ! qui dénonçait la tyrannie du court-terme, Jean-Louis Servan Schreiber propose une vision plus optimiste du monde où vont vivre nos enfants. Il est directeur du magazine CLÉS.
Depuis l'an 2000, nous assistons à une explosion de la richesse mondiale. Désormais la planète compte 12 millions de millionnaires, dont 500 000 en France. Heureusement, malgré la crise, la pauvreté s'est en même temps réduite plus vite que prévu sur la planète.Trois causes à cette progression spectaculaire des fortunes :Une forte croissance mondiale (sauf en Europe).La révolution numérique qui multiplie les jeunes millionnaires.La domination croissante des financiers, maîtres du jeu de l'argent.Les riches ont gagné sur tous les tableaux : l'argent, l'influence politique et souvent le contrôle des médias. Et l'on ne voit pas venir ce qui pourrait s'opposer à leur pouvoir.Mais contrairement aux clichés, les Français ne détestent pas les riches et souvent les admirent.En même temps les inégalités s'accroissent et peuvent déstabiliser nos sociétés. Comment réduire cette fracture devient la question primordiale des vingt prochaines années.
« J'ai pris plaisir à écrire ce livre résolument positif, dans une époque qui ne l'est guère. Il traite de Dieu, de l'égo, de l'émotion, des animaux, des valeurs, du doute, de notre rapport aux médias. J'y constate que, sans le moindre chauvinisme, j'ai eu de la chance de naître Français.Le fil rouge de cette aventure ? Le temps, mon maître implacable en toutes choses, Cioran n'a-t-il pas dit : « Je tue le temps et le temps me tue. On est à l'aise entre assassins. » Mais en attendant j'ai vécu des heures exquises et des saisons joyeuses. C'est que, très tôt j'avais entrepris d'apprivoiser ce despote, pour tirer de la vie tout ce qui est possible. Les années, les décennies ont passé, elles m'ont transformé. J'ai appris que, contrairement à ce que chantait Léo Ferré, non « avec le temps... tout ne s'en va pas ». J'ai lancé des journaux, une radio, des livres. J'en ai tiré d'intenses satisfactions, mais c'est derrière moi. Les souvenirs ne font pas vivre, la famille, le couple, l'amitié, oui. Ils font le miel de mes années tardives, dont je déguste chaque journée. » Jean-Louis Servan-Schreiber