L'Istanbul d'aujourd'hui, avec ses 15 millions d'habitants et ses circulants en nombre indéfinissable, n'a plus rien à voir avec celle d'il y a vingt ans à peine. Mégapole choyée par un pouvoir qui l'a promue en vitrine de sa puissance et de son identité refabriquée, qui fascine un " arrière-pays " de plus en plus vaste et diversifié, Istanbul a radicalement changé de dimensions et de fonctions. Ce livre en propose un portrait unique, fasciné et fascinant.
Istanbul est un continent urbain inconnu, trop souvent réduit à quelques prétendus hauts lieux - de plus en plus perdus dans l'immensité métropolitaine environnante - extraits d'un imaginaire réducteur, aux figures par trop rebattues. Il y a pourtant urgence à sortir des lieux communs pour prendre la mesure de l'organisme urbain monstrueux devenu ces deux dernières décennies la principale métropole du bassin méditerranéen, au pouvoir attractif croissant.
Mégapole choyée par un pouvoir qui l'a promue en vitrine de sa puissance et de son identité refabriquée, mégapole qui fascine un " arrière-pays " de plus en plus vaste et diversifié, Istanbul a radicalement changé de dimensions et de fonctions. Outre l'étalement vertigineux qui la caractérise, avec toutes les conséquences catastrophiques pour son environnement, elle est le théâtre de profondes transformations, à la fois physiques, économiques et culturelles.
Laboratoire de la " Nouvelle Turquie ", elle est à la fois le lieu de la reconstruction de la référence ottomane - source de fierté -, le lieu où les paillettes du tourisme mondial côtoient la tension autoritaire installée par le régime, et le terrain d'expérimentation de nouvelles façons de vivre, entre économie de la consommation et tentations de repli autour d'identités collectives réinventées.
Cette étude se propose d'analyser - principalement sur la base de sources turques de l'époque - les modalités d'un processus d'aménagement caractérisé par une contradiction permanente entre projet urbain et dynamiques urbaines de facto, durant la période 1919-1950. Pour chaque moment successivement distingué (quatre en tout : 1919-1923, puis 1923-1928, 1928-1938 et enfin 1938-1950) on s'efforce de prendre en compte à la fois le contexte, les acteurs et les expressions concrètes du processus. Au lendemain de la Première Guerre, Ankara est un modeste chef-lieu au coeur de l'Anatolie occidentale, qui ne compte pas plus de 20 000 habitants. Entre 1923, date de la promotion officielle en tant que capitale, et 1928, aucune « politique d'aménagement » cohérente, n'est impulsée. Si le pouvoir municipal est consolidé, le faible degré de coordination entre les parties prenantes (ministères/municipalités/acteurs privés) empêche toute réalisation effective. Les cadres du nouvel État ne trouvent pas à se loger décemment. Face à ce malaise, les autorités se résolvent à organiser en 1927 un « concours international », afin de doter Ankara d'un « plan d'aménagement » général et prospectif. En parallèle est créée en 1928 une « Direction à la Construction de la ville d'Ankara », instance dépendante du ministère de l'Intérieur. La décennie 1930 s'individualise comme celle où, relativement, le volontarisme est le plus net. Mais les moyens engagés restent insuffisants. Dès lors, l'aménagement d'Ankara est peu à peu abandonné aux intérêts privés et catégoriels. En 1950, sur une population officielle de près de 300 000 habitants, la moitié au moins est mal-logée. L'État préfère investir dans des opérations de prestige, alors que la municipalité n'a pas les moyens de faire face en matière d'adduction égalitaire d'eau. Au total, le cas d'Ankara illustre de façon frappante le divorce entre l'urbanisme de projet et l'urbanisation réelle, entre la ville rêvée/planifiée et la ville effectivement produite.
Comment ce fils dun marin de la mer Noire immigré à Istanbul, issu dune famille modeste, conservatrice et religieuse a-t-il pu gravir les
échelons du pouvoir jusquau sommet ? Pourquoi sest-il affirmé comme un partisan dune modernisation libérale de léconomie en même temps que le
promoteur dun retour aux valeurs traditionnelles ?
Recep Tayyip Erdo?an règne sur la Turquie depuis 2003. Dans ce pays qui a connu quatre coups dÉtat militaires entre 1960 et 1997, aucun homme politique na bénéficié dune telle longévité au sommet de lÉtat depuis le milieu du xxe siècle. Hormis Mustafa Kemal, nul na aussi profondément transformé la Turquie. Or personne naurait cru, au début des années 2000,
quun homme affichant ouvertement son intention de donner à lislam une place prépondérante parviendrait à saffranchir
de la tutelle des généraux turcs, gardiens sourcilleux de la République laïque fondée par Atatürk.
Jean-François Pérouse et Nicolas Cheviron, qui ont suivi, en Turquie, depuis le début des années 2000, lascension du fondateur de lAKP (le Parti de la justice et du développement)
signent la première grande biographie de lhomme qui voulait rompre avec les choix dAtatürk tout en devenant son égal le nouveau père de la Turquie.
Le "Voyage autour du monde sur l'Astrolabe et la Boussole" de Jean-François Galaup de La Pérouse est un récit de voyage écrit entre 1785 et 1788, rédigé par Milet-Mureau et publié en 1797 en quatre volumes, avant de connaître de multiples transformations, dont voici l'une des versions les plus communément circulées. Le "Voyage autour du monde sur l'Astrolabe et la Boussole" est un document extraordinaire sur l'esprit des Lumières, un témoignage remarquablement bien écrit, honnête, authentique, intelligent, un document anthropologique, scientifique, linguistique et géographique des plus importants, l'expression d'un humaniste tourné vers les autres, un philosophe des mers, pragmatique et réaliste, un des plus grands hommes de notre histoire, et constitue une lecture indispensable pour tout voyageur hors des sentiers battus, pour tout libre-penseur amoureux du Dix Huitième siècle. Précédé de documents d'époque, du Mémoire du roi Louis XVI rédigé par le Maréchal de Castries, de cartes du voyage, d'une préface détaillée, d'une biographie de La Pérouse, le "Voyage autour du monde sur l'Astrolabe et la Boussole" est un des textes les plus importants des Lumières.