Pierre Etaix, Luis Bunuel, Milos Forman, Peter Brook, le cinéma, le théâtre, l'Inde, le Mexique sans oublier le vin : Jean-Claude Carrière est homme d'amitiés et de passions. Il revient ici sur une vie d'une richesse à peine croyable. Le parfait honnête homme des 20 et 21e siècle !
Quels sont les éléments du langage cinématographique (mouvements de caméra, plans, montage, etc.) ? Comment les cinéastes les ont-ils utilisés et comment ont-ils évolués depuis le début du XXe siècle ? En répondant à ces questions, Jean-Claude Carrière, scénariste de Luis Bunuel et de Louis Malle, nous permet de décrypter les images et le son, d'en prendre une conscience nouvelle et de changer à jamais notre regard sur le cinéma.
« Dialoguer avec un mort : un genre ancien, que j'ai essayé de remettre au goût du jour. Mais il y a des morts qui se taisent et d'autres qui parlent. C'était le cas de Luis Buñuel. Surprise : il n'avait rien perdu de ses phrases qui mordent, de son regard brutal, de son rire à pleurer. Il me suffisait de l'écouter. Il y a des morts plus vivants, parfois, que ceux qui croient leur avoir survécu. De tous les films que nous avons écrits ensemble, La Voie lactée fut sans doute le plus inattendu. Concevoir, écrire et réaliser un film sur les hérésies de la religion chrétienne, cela semblait une gageure folle. Luis m'en parlait depuis notre première rencontre dès 1963. Comment concevoir et produire un objet pareil ?Lorsque Belle de jour obtint le Lion d'or au festival de Venise en 1967, il prit sa décision. Si c'est ça le cinéma d'aujourd'hui, me disait-il, alors nous pouvons le faire, notre film sur les hérésies. » J.-C. C. Sous la plume de son ami, de son complice Jean-Claude Carrière, avec qui il a tant partagé, depuis Le Journal d'une femme de chambre jusqu'à Cet obscur objet du désir en passant par Belle de jour ou Le Charme discret de la bourgeoisie, voici que Luis Buñuel revient nous parler du cinéma, du surréalisme... De sa vie, de notre vie. Jean-Claude Carrière est l'auteur de nombreux grands succès comme Fragilité, Tous en scène et Einstein, s'il vous plaît. Il est scénariste, dramaturge, écrivain.
Il y a des films que nous ne voyons pas. Nous sommes dans une salle de cinéma, nous regardons, nos yeux sont ouverts dans le noir et, pourtant, nous ne voyons pas le film. Après plus d'un siècle d'existence, le cinéma a développé un langage si raffiné, nouveau et complexe, il a si habilement joué avec le temps, avec l'Histoire, il a si intimement pénétré notre mémoire, notre comportement et jusqu'à nos habitudes de penser, de sentir, que, assez souvent, nous ne le voyons plus. Ce livre n'a pas d'autre propos que de soulever un peu, si nous le désirons, nos paupières. Jean-Claude Carrière essaye de nous faire comprendre, par des exemples précis, ce qu'est le « langage cinématographique », cette mystérieuse écriture qui ne cesse de se préciser et de s'enrichir. Il nous entraîne ensuite, grâce aux grands cinéastes avec lesquels il a travaillé (Jacques Tati, Pierre Étaix, Luis Buñuel, Louis Malle, Milos Forman, Jean-Luc Godard, et beaucoup d'autres) dans une réflexion surprenante sur la place du cinéma dans notre vie. Enfin, en parlant de la télévision et de nos dernières conquêtes techniques, il s'interroge avec nous sur le cinéma d'aujourd'hui : mirage ou progrès ? jeunesse ou déclin ? C'est un ouvrage vivant, souvent drôle, et parfaitement accessible. C'est une manière de mieux voir les films, un va-et-vient constant entre le cinéma et la vie. C'est aussi un livre personnel, où l'auteur révèle un peu de lui-même, de son apprentissage, de ses goûts et, parfois aussi, de ses craintes et de ses colères.