Depuis plus de vingt ans, Jean-Claude Carrière séjourne régulièrement en Inde. Il nous propose avec cet ouvrage un vagabondage personnel, l'inventaire de ses curiosités culturelles ou géographiques, anciennes ou actuelles. Le passeport idéal pour toutes les évasions.
L'Inde lance un défi au regard comme à la raison : tant de peuples, tant de langues, de coutumes, de croyances, d'activités. Tant de passé dans tant de présent. On pourrait croire qu'un tel pays n'existe pas. Et pourtant la démocratie indienne fonctionne, et tous ces peuples n'en font qu'un.
Par quel prodige ? Ce dictionnaire - où l'amour voudrait ne pas être aveugle - tente de répondre à cette question, par un zigzag constant, et très indien, entre les lieux, les dieux, les hommes et le hasard. Nous changeons sans arrêt de sujet, nous passons du concept à l'anecdote, guidés par un ciment invisible, mais tout-puissant, qui est le grand récit épique appelé le Mahâbharata. L'Inde, une illusion qui ne trouve sa réalité que dans un poème.
Le défi suprême, ici accompli.
45 ans de vagabondage pour nous aider à découvrir sous le masque du pittoresque la réalité complexe du Mexique.
Certains pays se sont trouvés. D'autres se cherchent encore. C'est le cas, semble-t-il, du Mexique. Car il y a trois Mexique. Celui d'avant la conquête, magnifique et violent, qui a pour image une chimère, Quetzacoatl, le serpent à plumes. Il est le grand civilisateur, mais de ses dents tombent des gouttes de sang. Il y a le Mexique espagnol et catholique, qui dura trois siècles. Celui-ci s'est donné pour image la Vierge de Guadalupe, compatissante, patronne officielle du pays, présente partout. Et il y a le Mexique moderne, qui s'est établi à partir des guerres d'indépendance et, plus tard, de la fameuse révolution. L'image est ici Zapata, le héros paysan, le juste mitraillé. Trois raisons d'aimer. Né d'une rencontre entre deux continents unique dans l'histoire, le Mexique est doux et violent, souriant et masqué, antique et d'avant-garde. Il est une terre de contradictions, un monde confus, broyé, d'où sortira peut-être un nouveau siècle.
Voici cette Espagne peu souvent décrite, parfois mal aimée. Les Pyrénées, bien visibles, nous en séparent. Mille liens, invisibles, nous en rapprochent.
" Je suis parti du cliché, comme tout le monde, du fandango, des mantilles et des castagnettes. Après quoi, peu à peu, en travaillant là-bas (avec Buñuel, avec Bergamín), j'ai trouvé une Espagne plus profonde, plus étrange à nos yeux, plus lointaine aussi que celle que j'imaginais. Une Espagne où la " raison " n'a pas le même sens que chez nous, où les révolutions sont plus radicales, les rêves plus larges. Une Espagne d'où la pensée a été officiellement bannie comme une " manie funeste ", où la folie parade encore, où les démons viennent s'asseoir au coin du feu. Voici cette Espagne peu souvent décrite, parfois mal aimée. Les Pyrénées, bien visibles, nous en séparent. Mille liens, invisibles, nous en rapprochent. " J.-C. C.Jean-Claude Carrière, dramaturge, scénariste et romancier, a publié aux Editions Plon de nombreux ouvrages, parmi lesquels Contes philosophiques du monde entier, Le Vin bourru, Dictionnaire amoureux de l'Inde, Les Fantômes de Goya et Dictionnaire amoureux du Mexique.
Critiquant l'intolérance des religions, professant la confiance en l'homme et la méfiance envers la société, Rousseau établit un rapport nouveau entre l'homme et la parole. Il est résolument moderne, y compris dans son rapport à l'écrit.
A l'entendre, il fut un loup-garou, un énergumène, un vagabond errant dans l'"immense plaine des idées", et pourchassé de-ci, de-là, toute sa vie. Jeté comme par hasard dans le siècle appelé des Lumières, prolétaire, autodidacte, râleur, maladif, marcheur infatigable, vivant avec une femme qui ne savait pas lire, il va pourtant bouleverser l'histoire de la pensée. La vie politique, l'idée de révolution ne seront plus les mêmes après lui. "Il m'irritait et me fascinait depuis longtemps, car nous n'étions d'accord sur rien, ni sur le théâtre bien sûr, ni sur les femmes, ni sur l'éducation, la culture, le pouvoir. Sur rien. J'avais donc envie de lui parler un peu de tout ça, et de l'écouter. Je ne me trompais pas. L'homme est étonnant, riche de surprises, d'obsessions, de drôleries, de délires. Comme prévu, nous nous sommes opposés, durement parfois. Il n'a pas changé d'avis, moi non plus. Mais quelque chose nous a réconciliés dans une paix, dans une beauté que rien ne dérange : assis au bord d'un lac, un soir, nous avons lu ensemble quelques pages qu'il a écrites, et sur lesquelles glisse le temps, sans les effacer."
Il y a des films que nous ne voyons pas. Nous sommes dans une salle de cinéma, nous regardons, nos yeux sont ouverts dans le noir et, pourtant, nous ne voyons pas le film. Après plus d'un siècle d'existence, le cinéma a développé un langage si raffiné, nouveau et complexe, il a si habilement joué avec le temps, avec l'Histoire, il a si intimement pénétré notre mémoire, notre comportement et jusqu'à nos habitudes de penser, de sentir, que, assez souvent, nous ne le voyons plus. Ce livre n'a pas d'autre propos que de soulever un peu, si nous le désirons, nos paupières. Jean-Claude Carrière essaye de nous faire comprendre, par des exemples précis, ce qu'est le « langage cinématographique », cette mystérieuse écriture qui ne cesse de se préciser et de s'enrichir. Il nous entraîne ensuite, grâce aux grands cinéastes avec lesquels il a travaillé (Jacques Tati, Pierre Étaix, Luis Buñuel, Louis Malle, Milos Forman, Jean-Luc Godard, et beaucoup d'autres) dans une réflexion surprenante sur la place du cinéma dans notre vie. Enfin, en parlant de la télévision et de nos dernières conquêtes techniques, il s'interroge avec nous sur le cinéma d'aujourd'hui : mirage ou progrès ? jeunesse ou déclin ? C'est un ouvrage vivant, souvent drôle, et parfaitement accessible. C'est une manière de mieux voir les films, un va-et-vient constant entre le cinéma et la vie. C'est aussi un livre personnel, où l'auteur révèle un peu de lui-même, de son apprentissage, de ses goûts et, parfois aussi, de ses craintes et de ses colères.
Une devinette, pour les enfants, c'est une façon de découvrir le monde en s'amusant. Pour les adultes aussi, même si les énigmes ne sont plus les mêmes.
Or, les devinettes ont disparu. Nous sommes privés de devinetter. Comme si le monde était désormais tout à fait clair : mais à qui va-t-on faire croire ça ?
En voici cent, d'un coup, pour combler un vide insoutenable.
Une devinette, c'est un coup de fouet pour l'esprit. Ca dilate le monde, ça réveille les yeux. Une image, cachant un mot, révèle un coin perdu de l'univers, une surprise, une extravagance. Voila sans doute le vrai sens du mot " récréatif " : qui crée de nouveau, en divertissant.
C'est un jeu, aussi. Un jeu pour adultes, que les enfants peuvent offrir à leurs parents. On n'y gagne que d'avoir gagné. Mais quoi : un jeu qui nous conduit en riant dans un autre monde, qui refuserait d'y participer ?
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
L'histoire rocambolesque d'un jeune scénariste à la poursuite du chèque promis par son producteur.
On me doit un chèque. Un producteur de cinéma me doit un chèque. Comment va-t-il s'y prendre pour ne pas me le donner ?
Comme de nombreux confrères, j'ai connu les diverses péripéties de cette histoire. Et les choses n'ayant guère changé, je la raconte aujourd'hui, comme si j'étais un jeune scénariste qui s'aventure en terre inconnue. Dans le pays des cent mille embûches, où les ruses de l'argent sont imprévisibles (et quelquefois très profondément mystérieuses), il court après un chèque papillon, un chèque sauterelle. Il s'énerve, il s'épuise, il s'exaspère, mais sans jamais perdre toute espérance.
J'ai choisi le parti d'en rire. Même si ce rire est forcément amer et désabusé. Mais au moins il est une ligne de défense, une bouée dans la détresse. Personne ne m'en privera.
Et puis, au détour d'une feinte, d'une colère, d'un égarement ou d'une vraie crise, il m'arrive, à cette occasion, de parler un peu de cinéma.
J-C. C.
Ces histoires, qui sont anonymes, nous disent quelque chose que seule la fiction, que seules les histoires peuvent dire. Chinoises, juives, indiennes, persanes, japonaises, africaines, européennes, elles viennent de tous les temps et de tous les pays. Elles forment une guirlande de voix que rien, jamais, n'a pu faire taire.
Les meilleures histoires du monde sont anonymes. Elles sont nées un peu partout, elles sont indiennes ou chinoises, ou africaines, ou juives. Elles sont zen aussi bien que soufi. Elles sont drôles, elles sont graves, elles sont parfois mystérieuses : tout comme nous. Histoires d'hier, histoires d'aujourd'hui : voici la seconde cueillette.
Ces révélations sont historiques, mais aussi contemporaines. Il s'agit d'un autre regard posé sur l'histoire du monde, sur les temps que nous vivons, parfois même sur ce qui nous attend. L'idée est simple : on nous a toujours caché quelque chose. Ou plutôt : nous avons refusé de le voir. Derrière les gloires reconnues et les vérités proclamées se tient souvent une autre vérité, qu'il faut apprendre à découvrir. Par exemple : on nous dit qu'un iceberg a coulé le Titanic. Soit. Mais on oublie de dire que le Titanic a coulé un iceberg, sur lequel se trouvaient sans doute des animaux à la dérive. Ou bien encore : nous ne sommes pas sûrs que Christophe Colomb ait découvert l'Amérique. Mais il est absolument certain que les indigènes qu'il a ramenés dans ses caravelles ont découvert l'Europe. Et ainsi de suite. Le livre compte des centaines de révélations, qui tiennent du paradoxe, de la provocation, de la rêverie, de l'évidence, mais qui toujours comportent comme un nouvel accent de vérité. Cet accent, elles le doivent sans doute au fait qu'elles sont imaginaires. Car l'imagination - contrairement à la réalité - ne se discute pas. Tout rêve est vrai. Elles le doivent aussi au goût du rire et du sourire, dont les deux auteurs de ce livre, qui rient ensemble depuis quarante-cinq ans, n'ont jamais pu se débarrasser. C'est un voyage en zigzags, aux détours constamment imprévus. Après l'énorme succès du Dictionnaire de la bêtise et du Livre des bizarres, voici le troisième volet récréatif : Le Dictionnaire des révélations. C'est un livre faux et vrai, logique et absurde, drôle et drôle.