Texte intégral révisé suivi d'une biographie de James Joyce. Préface de Valery Larbaud. Le monde de "Gens de Dublin" est déjà le monde du "Portrait de l'Artiste en jeune homme" et d'"Ulysse" mais c'est Dublin et ce sont des hommes et des femmes de Dublin. Non seulement toute la topographie de la ville y est exactement reproduite, les rues et les places y gardant leur vrai nom, mais encore les noms des commerçants n'ont pas été changés et certains notables habitants - bourgeois, journalistes, agents électoraux - y sont mis en scène avec leurs opinions politiques et leurs remarques parfois peu respectueuses. Leurs figures se détachent avec un grand relief sur le fond des rues, des places, du port et de la baie de Dublin. Jamais peut-être l'atmosphère d'une ville n'a été mieux rendue, et dans chacune de ces nouvelles, les personnes qui connaissent Dublin retrouveront une quantité d'impressions qu'elles croyaient avoir oubliées. Mais ce n'est pas la ville qui est le personnage principal, et le livre n'a pas d'unité: chaque nouvelle est isolée. C'est un portrait, ou un groupe, et ce sont des individualités bien marquées que Joyce se plaît à faire vivre ici. Nous en retrouverons du reste quelques-uns, que nous reconnaîtrons, autant à leurs paroles et à leurs traits qu'à leurs noms, dans les livres suivants de l'auteur.
Texte intégral révisé suivi d'une biographie de James Joyce. Bref et admirable roman-poème d'amour, "Giacomo Joyce" a été inspiré à Joyce par la rencontre d'une jeune femme juive, Amalia Popper, son élève à l'école Berlitz de Trieste. Ces quelques feuillets énigmatiques relatant un moment de grâce romantique dans la vie de l'auteur d'"Ulysse" ont été gardés secrets toute sa vie. Extrait: "Jan Pieters Sweelinck. Le nom fantasque du vieux compositeur hollandais donne à toute beauté aura fantasque et lointaine. J'écoute ses variations pour clavicorde sur un air ancien: Jeunesse a une fin. Dans la brume indécise des notes anciennes une faible trace de lumière point: la parole de l'âme va se faire entendre. Jeunesse a une fin: cette fin la voici. Jamais elle n'aura lieu. Cela, tu le sais. Et après ? Écris-le, bon sang, écris-le ! de quoi d'autre es-tu capable ?"