Une enquête inédite sur les réseaux mafieux corses, par l'auteur de Les Parrains corses." Les autorités publiques, administratives et judiciaires ont, dans le passé, sans doute trop joué aux apprentis sorciers avec la pègre, pensant qu'elle pouvait les aider à combattre le nationalisme corse. " La Corse s'enfonce inexorablement sous le poids d'un pouvoir mafieux mortifère et prédateur. Alors que sur le continent, l'indifférence règne en maître, sur l'île, le fatalisme cohabite avec une crainte justifiée. Les premiers parrains du crime organisé sont morts mais le système n'a pas disparu. Pis, son emprise a progressé. L'aveuglement de l'État a laissé des voyous prendre une population en otage et soustraire un bout de territoire à la République. La violence s'exprime en pleine rue mais aussi de manière plus sournoise.
Fort de vingt ans d'enquêtes sur le sujet, Jacques Follorou nous livre un récit émaillé de témoignages inédits de sa plongée dans les abysses de la mafia corse où se mêlent pègre, entrepreneurs et politiques.
" Les autorités publiques, administratives et judiciaires ont, dans le passé, sans doute trop joué aux apprentis sorciers avec la pègre, pensant qu'elle pouvait les aider à combattre le nationalisme corse. " La Corse s'enfonce inexorablement sous le poids d'un pouvoir mafieux mortifère et prédateur. Alors que sur le continent, l'indifférence règne en maître, sur l'île, le fatalisme cohabite avec une crainte justifiée. Les premiers parrains du crime organisé sont morts mais le système n'a pas disparu. Pis, son emprise a progressé. L'aveuglement de l'État a laissé des voyous prendre une population en otage et soustraire un bout de territoire à la République. La violence s'exprime en pleine rue mais aussi de manière plus sournoise.
Fort de vingt ans d'enquêtes sur le sujet, Jacques Follorou nous livre un récit émaillé de témoignages inédits de sa plongée dans les abysses de la mafia corse où se mêlent pègre, entrepreneurs et politiques.
L'espionnage dans tous ses états. L'espionnage a épousé la révolution numérique. C'est aujourd'hui une vérité communément admise. Les ingérences russes via Internet et les réseaux sociaux dans les campagnes présidentielles du monde entier, notamment aux États-Unis ; les recrutements massifs du renseignement chinois sur LinkedIn, les révélations d'Edward Snowden, l'ex-agent de la NSA américaine, sur la collecte massive de données dans le monde par son pays - les exemples font légion. Le renseignement technique a pris le pouvoir.
Pourtant, le renseignement humain, à la John Le Carré, n'a pas disparu. Il occupe même encore une part importante de cette face cachée des relations internationales, secrètes et violentes. C'est la principale information fournie par cet ouvrage qui recense près de dix ans d'enquêtes exclusives sur l'espionnage dans le monde.
Il montre comment l'Occident a baissé la garde face à l'espionnage russe redevenu très agressif, notamment en Europe. Il permet de plonger au coeur de cette guerre invisible, à Djibouti, à Bangkok, à Bruxelles, à Paris, à Genève ou aux Émirats arabes unis. Il rappelle que dans le monde du renseignement, il n'y pas d'amis, comme l'atteste l'attaque informatique américaine contre l'Élysée en 2012 ou les infiltrations du Mossad en France. Une vérité confirmée par l'un des personnages les plus importants du renseignement français des quinze dernières années.
À la fin du mois de mai 2017, alors qu'Emmanuel Macron
succède à François Hollande, un quotidien américain révèle que
la France aurait fourni au contre-terrorisme irakien une liste de
vingt-sept noms de djihadistes français aux fins d'élimination.
Cette affaire faisait écho à une autre, survenue en octobre 2015 :
celle de Salim Benghalem, un ressortissant visé, en Syrie, par
des frappes ordonnées depuis Paris.
En réalité, aucun cadre juridique n'autorisait l'État à cibler
ces Français. Il l'a décidé en secret, considérant qu'il était seul
à détenir la vérité en matière de sécurité. Sans s'encombrer de
contre-pouvoirs, ni de débats.
Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Services de
renseignement, justice, Parlement... Sous le coup de l'émotion,
et pour créer une illusion de protection, l'État a bouleversé
l'équilibre de nos institutions. Il n'a cessé d'étendre son pouvoir
au détriment de la démocratie.
Au fi l d'une enquête glaçante dans les coulisses de l'État
secret, Jacques Follorou raconte comment, en un tour de
passe-passe, la démocratie a été mise à mal. Et comment cela
n'a eu de cesse de nous affaiblir devant une menace terroriste
toujours plus grande.
Jacques Follorou est journaliste d'investigation au Monde. Il
est notamment l'auteur de Démocratie sous contrôle : la victoire
posthume d'Oussama Ben Laden (CNRS, 2014).
Au coeur du système mafieux corse.
L'idée est de poursuivre un travail au long cours, débuté avec Les parrains corses (2003 puis 2009) et La guerre des parrains corses (2013), qui s'est imposé dans le paysage de l'investigation française comme une référence : la description d'une mafia corse.
La guerre des parrains corses est paru en janvier 2013. Depuis, des épisodes sanglants et les redistributions des cartes ont continué de bouleverser le paysage mafieux insulaire. L'objet de cet ouvrage est d'actualiser le portrait de cette société criminelle en perpétuel mouvement. Il faudra, notamment, développer plusieurs événements ayant marqué les annales judiciaires entre 2013 et 2018 : la vendetta à l'ancienne d'un fils de baron de la pègre insulaire, Christophe Guazelli, en décembre 2017, à l'aéroport de Bastia ; le guet-apens mortel de Silvareccio, en juillet 2013, qui a stoppé en plein vol une équipe de jeune qui menaçait de prendre le contrôle sur la Plaine orientale et, enfin, la guerre pour le contrôle de la région ajaccienne entre la clan Orsoni et celui du Petit bar où se mêlent figures médiatiques, ex-nationalistes et voyous pur jus.
La démarche qui n'est pas que descriptive. Il s'agit aussi de donner une forme à l'emprise de la mafia corse sur la collectivité insulaire et sur son économie, ainsi que de souligner son rayonnement international et l'incapacité d'un Etat à admettre qu'un bout du territoire national a été soustrait à son autorité. L'ambition est de renouveler le traitement du crime organisé en France et de produire une somme argumentée et sourcée, permettant d'inscrire dans le paysage français un phénomène nié par les autorités publiques, sous-traité par des médias et méconnu de l'opinion, l'existence d'un système véritable mafieux.
Cette approche a une conséquence directe sur la construction de l'ouvrage. Les figures du crime corse, leur histoire, leurs affaires viennent, avant tout, illustrer le premier but de l'ouvrage : la photographie actuelle d'une démocratie affaiblie, menacée par ce pouvoir parallèle. Il faut donc aller au-delà de toute fascination ou toute terreur surjouée. Décrire ce phénomène implique de connaître de l'intérieur le fonctionnement des groupes criminels, d'être en mesure d'objectiver leurs liens avec leur environnement politique et économique et d'aborder leurs relations avec les nouvelles formes de criminalités.
Il existe une mafia en Corse.
Au coeur de l'automne 2012, au pied des cercueils de l'ancien bâtonnier d'Ajaccio, Antoine Sollacaro, et du président de la chambre de commerce et d'industrie de Corse-du-Sud, Jacques Nacer, le gouvernement a promis que la puissance publique ne reculerait plus. La mafia corse s'est enracinée sur l'île au début des années 1980. Depuis, elle n'a cessé d'avancer grâce au blanchiment de l'argent sale, à ses réseaux dans l'économie et le monde politique. Stratège, violente et riche, elle a transformé la Corse en sanctuaire où elle règne, impunie.
Depuis 2008, elle connaît une brutale mutation qui décime ses rangs. Cet ouvrage raconte pour la première fois le fonctionnement interne de cette mafia au moment où les cartes sont redistribuées à coups de calibre. Il décrit aussi la nature de son emprise sur la société corse, son économie et ses élus. Sur cette île, la population est si lasse qu'elle croit que la pègre est éternelle. Ici, les veuves des victimes baissent la tête devant les assassins.
Prononcer le mot mafia ne suffit pas à la combattre.
Création Studio Flammarion En couverture : Illustration originale Studio Flammarion d'après une photo © Simon Weller / Photonica / Getty Images Jacques Follorou
Le 6 février 1998, le préfet de Corse, Claude Érignac, est abattu de trois balles tirées à bout portant, en pleine rue à Ajaccio. Le 6 mai 1999, en pleine affaire des paillotes, son successeur, le préfet Bernard Bonnet, est incarcéré. À deux reprises, l'État est bafoué comme il ne l'a jamais été auparavant. Que s'est-il passé pendant ces quinze mois ? Qui sont ces militants nationalistes qui ont tué le préfet Érignac ? Comment le champion de l'État de droit, le préfet Bonnet, a-t-il pu chuter aussi durement, au point de terminer son séjour en prison ? Rarement l'État aura paru aussi impuissant à gérer la question corse. Rarement, un gouvernement aura autant manqué de vision, d'imagination et de projet politique. En retraçant avec précision le cours de cette période mouvementée qui a embrasé les relations entre l'État et la Corse, le présent ouvrage analyse cette société complexe et pose la question de son avenir.