Partant de l'oeuvre du célèbre auteur du Capital, Henri Lefebvre expose, dans cette introduction lue par de nombreuses générations d'étudiants, la « conception du monde » développée par Marx. Cette conception du monde à la fois morale, philosophique, sociologique, historique, économique et politique, a profondément marqué notre monde contemporain.
La Praxis est le point de départ et le point d'arrivée du matérialisme dialectique. Ce mot désigne philosophiquement ce que le sens commun appelle : la vie réelle, cette vie qui est à la fois plus prosaïque et plus dramatique que celle de l'esprit spéculatif. Le but du matérialisme dialectique n'est autre que l'expression lucide de la Praxis, du contenu réel de la vie et, corrélativement, la transformation de la Praxis actuelle en une pratique sociale consciente, cohérente et libre. Le but théorique et le but pratique - la connaissance et l'action créatrice - sont inséparables.
Le monde moderne est hégélien. Il est marxiste. Il est nietzschéen. Aucune de ces propositions n'a en elle-même, isolément, l'allure d'un paradoxe, mais la triple énonciation a quelque chose d'intolérablement paradoxal. Comment le monde moderne peut-il relever, à la fois de doctrines diverses, opposées par plus d'un point, voire incompatibles ? S'il est vrai que la pensée hégélienne se concentre en un mot, en un concept : l'État, que la pensée marxiste met fortement l'accent sur le social et la société, que Nietzsche enfin a médité sur la civilisation et les valeurs, le paradoxe laisse entrevoir un sens qui reste à découvrir : une triple détermination du monde moderne, impliquant des conflits multiples et peut-être sans fin au sein de la réalité dite humaine.
La critique marxiste de l'État vaut et porte contre tout État, et pas seulement contre l'État de la bourgeoisie. Car tout État est un État de classe, celui de la classe dominante. Karl Marx dans Le Capital, et Frédéric Engels dans La Situation de la classe ouvrière en Angleterre, ne se contentent pas de dénoncer l'économie politique bourgeoise, mais ils rêvent d'un avenir socialisé dont seraient bannis toute économie politique, tout pouvoir, le travail comme le loisir, la ville comme la campagne. L'utopie marxiste rejoint celle de Fourier. Les faits contemporains la condamnent. La ville moderne, siège et instrument du néo-capitalisme, devient de plus en plus monstrueuse et l'histoire moderne n'a pas vu le dépérissement annoncé de l'État. Toute société porte en elle son utopie. Mais nous savons maintenant qu'il ne suffit pas, pour lui trouver une solution, d'une simple planification des forces productives.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
...Ce recueil n'a pas pour but de seulement contester le structuralisme, encore moins de le condamner, mais de contribuer à le connaître. L'arrogance dogmatique de certains structuralistes pendant leur belle époque, ne saurait justifier un dogmatisme opposé. Après cette période, nous ne pouvons plus penser et réfléchir comme avant. Seul un dogmatisme (philosophique et/ou politique) peut affirmer un monolithisme doctrinal, immuable et invulnérable, insensible au temps. Ce n'est d'ailleurs pas seulement de l'idéologie (et de l'épistémologie) structuraliste, qu'il est question pour l'inventorier, mais de tout ce qui a marqué la même période : la planification (ou semi-planification) centralisatrice, la croissance programmée, la consommation cybernétisée, l'action de la technostructure, l'efficacité ou l'échec des modèles dans les divers domaines, à l'échelle nationale ou mondiale, etc. Procéder autrement, ce serait démentir le structuralisme lui-même et ses conquêtes. Avec les autres aspects ou éléments synchroniques, il doit constituer un tout, un ensemble. La période structuraliste comporte une expérience ; elle a permis, beaucoup plus et mieux que la période existentialiste, d'assister à la naissance d'une idéologie. Elle apportait et impliquait les concepts qui permettaient de suivre cette genèse.
Ainsi ce recueil de l'en deçà, pour mener vers l'au-delà. Mais dans cet en deçà, il y avait les germes, l'annonce de l'au-delà : du dépassement...
H. L.
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Chacun parle couramment d'art ou de pensée moderne, de techniques modernes, d'amour moderne, etc. Malgré l'usage et les abus, le mot n'a pas perdu son prestige. Il sert dans la publicité, dans les propagandes et dans l'expression de tout ce qui est ou paraît nouveau. Mais que signifie-t-il exactement ? Ambigu, ce mot révèle à l'analyse deux sens et recouvre deux réalités : tantôt il désigne une exaltation plus ou moins factice et soumise à la mode, tantôt il indique un certain nombre de problèmes et de possibilités (ou d'impossibilités). La première acceptation peut se nommer « modernisme », la seconde « modernité ». Le modernisme est un phénomène sociologique : l'acte d'une conscience sociale qui peut avoir ses lois. La modernité est une motion liée à une critique naissante et à une problématique définissable. Les douze préludes que contient ce volume s'efforcent de distinguer modernisme et modernité, pour saisir leurs rapports dialectiques. Ils cherchent à préciser les contours de la notion de « modernité », en formulant les questions qu'elle pose ou plutôt qu'elle enveloppe. Ce qui ne va pas sans une contestation radicale des réalités et des idées qui semblent établies dans notre société dite moderne.
Quotidienneté, modernité, deux faces de la même réalité, la nôtre. L'une triviale, génératrice d'ennui - l'autre scintillante, agitée, pénétrée de technique et de culture. La seconde couvre la première et l'entretient. Le sens de ce clignotementétrange et familier ? c'est-l'absurde et le malaise. S'agirait-il d'une structure définitive, d une brisure irrémédiable ? Telle est la question. Or la dissolution, en raison de cet état des choses sociales, de ce qu'on nomme officiellementla culture, et la faiblesse des institutionsqui maintiennent un semblant d'unité permettentde montrer d'autres possibilités : une révolution culturelle s'annonce, non pas séparabledes transformations économiques et politiques,mais distincte.
Ce résultat du travail d'un groupe de réflexion né en 1985 est consacré à la citoyenneté. Celle-ci est pensé sans réduction à la politique considérée comme une appartenance parmi d'autres (famille, profession, religion, quartier, monde...) du nouveau citoyen.
Un philosophe, un combat. Entre le stalinisme et les événements de Mai. Entre l'histoire et l'utopie. L'un des plus grands penseurs contemporains se penche sur son passé, et sur notre avenir. Il y découvre que, depuis le début de ce siècle, nous cultivons à loisir les méprises et les illusions.
(LEFEBVRE DE BEAUVRAY, avocat au Parlement)1784-1787Le manuscrit dont nous allons publier une partie n'était pas identifié au moment où nous l'avons vu pour la première fois, à la Bibliothèque Nationale ; il était ainsi décrit dans le catalogue : « 10364. Mémoires anecdotiques de la fin du règne de Louis XVI, incomplets du début à la fin, XVIIIe. Papier 318 et 335 feuillets 275 sur 185 millimètres. D. rel.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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En couverture du numéro d'été de la revue Ciné-Bulles, le documentaire Femme(s) d'Anastasia Mikova, réalisatrice et journaliste d'origine ukrainienne, et de Yann Arthus-Bertrand, illustre photographe, reporter et écologiste français. Lisez l'entretien entre Anastasia Mikova et le rédacteur en chef Éric Perron et le commentaire critique de Catherine Lemieux Lefebvre. Ce numéro présente aussi un entretien avec le réalisateur Denys Desjardins autour de son film Château dont vous pouvez aussi lire un commentaire critique. Michel Coulombe poursuit sa série de grands entretiens en rencontrant la productrice Lyse Lafontaine. Lisez aussi un portrait du cinéma de Bertrand Tavernier, Elephant Man de David Lynch est à l'honneur de la rubrique Histoire de cinémas et Ambre Sachet lance une nouvelle rubrique consacrée aux métiers du cinéma en abordant la direction photo. Comme toujours, et malgré le contexte, le numéro comprend plusieurs critiques de films récemment disponibles.
En couverture de l'édition hiver 2021 de la revue Ciné-Bulles, retrouvez CHSLD, mon amour du documentariste Danic Champoux. Nicolas Gendron s'est entretenu avec le cinéaste et Ambre Sachet signe le commentaire critique. Lisez aussi deux autres entretiens, l'un entre Ky Nam Le Duc réalisateur du Meilleur Pays du monde et Michel Coulombe et l'autre entre Kim O'Bomsawin, réalisatrice du documentaire Je m'appelle humain coréalisé avec la poétesse innue Joséphine Bacon et Catherine Lemieux Lefebvre. Aussi au sommaire, un portrait du cinéma d'Alejandro González Iñárritu, un retour sur The Deer Hunter dans la rubrique Histoire de cinéma et le métier de scénariste pratiqué par des femmes.