« Comment se peut-il qu'à chaque époque, tout le monde ou presque pense en même temps la même chose ? Les idées fausses seraient-elles véhiculées par l'air du temps ? Sans doute ont-elles le mérite d'être confortables et indiscutables ? Peu importe au grand nombre que l'idée reçue soit exacte ou non, aussi longtemps qu'elle tient lieu d'explication du monde, évite la controverse et n'oblige surtout pas à chercher plus loin. Cette contagion de l'erreur a été, pour notre temps, qualifiée de Pensée unique. Mais l'idée reçue n'est pas seulement un mensonge, elle est aussi une vérité alternative. Celui ou celle qui la professe ne cherche pas à connaître le vrai : il vit dans un monde alternatif, avec une vérité alternative, communément partagée, donc chaleureuse. Ce phénomène, largement amplifié par l'explosion des réseaux sociaux, a été appelé pensée Bullshit aux Etats-Unis : je me propose donc d'introduire le terme dans la langue française, car le Bullshit ne connaît pas de frontières. »Guy Sorman
Ce que Flaubert avait entrepris à l'échelle de la France de son époque, avec son Dictionnaire des Idées de reçues, Guy Sorman en reprend la méthode pour passer au tamis du Bullshit le monde d'aujourd'hui. Son Dictionnaire se lit comme un herbier philosophique : chaque entrée est une occasion pour traquer les faux-semblants, chasser les prêt-à-penser, débusquer les trafiquants de l'information et restituer le vrai sous le masque de l'opinion. De la Chine aux Etats-Unis, en passant par la France et Istanbul ; des phantasmes sur l'Islam et l'immigration à cette passion si française pour la laïcité, sans oublier l'écologie, le nucléaire et les récentes crises des Gilets Jaunes et du Covid, tout y est décortiqué. Voici un tour du monde des idées reçues, à la fois personnel et universel, historique et plein d'allégresse. Une traversée des temps présents au terme de laquelle se dessine, par un subtil jeu de retournement et de déshabillage, un univers un peu moins monochrome, plus ouvert, plus tolérant, en un mot plus libre.
« Guy Sorman est un des meilleurs penseurs libéraux de notre temps. Il est aussi un chroniqueur brillant et persuasif, qui conjugue dans ses articles idées originales et histoires légères, servies par un style ironique au service d'un humour corrosif. »Mario Vargas Llosa
Le présent volume est une sélection par l'auteur de ses chroniques, pour la grande majorité inédites en français, publiées dans des journaux étrangers durant les trois dernières années.
Elles sont comme autant de lettres persanes envoyées des quatre coins du monde (Singapour, Madrid, Baltimore, Jerusalem, Tokyo, Hangzhou, Yokusa, Stanford, New York, New Delhi...) par un globe-trotter de l'intelligence et un franc-tireur de la pensée dont le propos, décalé par rapport à l'actualité politique hexagonale, décrypte l'événement ou révèle l'anecdote signifiante en les replaçant dans l'histoire longue.
Sa vision de l'Islam, du judaïsme, des technologies modernes, de l'avenir de l'Occident, de la crise des réfugiés, de la mondialisation, de l'économie, du populisme, ses portraits de Ronald Reagan, d'Obama ou de Macron, apportent à notre histoire immédiate hauteur de vue et profondeur de champs.
Lointain descendant d'un Tocqueville en plus accessible, disciple de Raymond Aron en plus optimiste, ami de Jean-François Revel en plus progressiste, Guy Sorman nous livre ici un Journal d'ailleurs profondément libéral et tolérant : il appréhende la manière dont il reste possible de vivre civilement, avec notre diversité, dans un monde imparfait, avec une humanité qui l'est tout autant.
Depuis trente ans Guy Sorman parcourt le monde et en rapporte les changements en se faisant plus attentif à la novation qu'à l'immuable. Contrairement à la plupart des médias et autres observateurs, l'auteur privilégie les tendances de fond plus que l'actualité immédiate et n'écrit qu'à partir de ses observations directes, voyages et rencontres. Au total, à rebours du sentiment commun, par-delà les conflits, les crises et les drames, le destin de l'humanité lui semble s'améliorer : plus d'hommes et de femmes vivent plus longtemps, avec plus de liberté et plus d'espérance que jamais dans le passé.
Ainsi, dans ce nouvel ouvrage qui fait suite à Wonderful World, publié en 2009, voit-on les dictateurs tomber comme des quilles, de nouveaux peuples prendre la parole, des continents échapper à la famine, et les idéologies meurtrières reculer.
Certains nostalgiques d'une France éternelle s'inquiètent de la dilution de notre identité dans le mondialisme : Guy Sorman y perçoit au contraire un enrichissement puisqu'il nous est désormais permis d'être à la fois français, européen et « du monde », solidaires de toutes les autres civilisations.
Ainsi se réalise peu à peu le rêve universaliste et progressiste des libéraux du XVIIIe siècle, une tradition française dans laquelle s'est inscrit Guy Sorman au cours des vingt livres qu'il a déjà publiés, de La Solution libérale aux Vrais penseurs de notre temps, de L'Année du Coq au Génie de l'Inde, de Made in USA à L'Economie ne ment pas.
Guy Sorman a exploré les décombres du communisme, de Léningrad à Moscou, Budapest, Varsovie, Prague, Pékin et Shanghai. Il y a rencontré les puissants et les humbles, des intellectuels, des chefs d'entreprise, des ouvriers, des paysans; il les a interrogés pour pressentir quel monde nouveau allait surgir en Europe centrale, en Union soviétique et en Chine.
Contrairement à ce que l'on voudrait croire en Occident, l'écroulement du " socialisme réel " ne conduit pas nécessairement à la démocratie et à l'économie de marché. Ces pays sont en proie au réveil des nationalismes, à la séduction des hommes providentiels, aux illusions d'un Etat fort. D'où la nécessité de leur proposer une méthode, afin que les solutions libérales l'emportent, autant que faire se peut, sur les tentations totalitaires.
Guy Sorman, 46 ans, éditeur et journaliste, est en particulier l'auteur de La Solution libérale et de Les Vrais Penseurs de notre temps.
Des Etats-Unis déferlent les nouvelles normes culturelles, religieuses et médiatiques qui nous submergent. Les cultures nationales résisteront-elles à ce que l'on appelle la mondialisation mais qui n'est en fait qu'une américanisation?
A cette interrogation centrale pour notre temps, Guy Sorman répond à sa façon, non avec des théories abstraites, mais par l'exploration, sur place, de la manière dont les grandes civilisations réagissent au nouveau défi américain.
En Europe, en Russie, en Chine, au Japon, en afrique, en Amérique latine, l'auteur nous conduit aux frontières où les cultures se heurtent. Ces lignes de fracture entre civilisations passent par Istanbul, le détroit de La Pérouse, le canal de Beagle, la passe de Khyber, le 38e parallèle, Brest-Litovsk, Ceuta, Tijuana, une rue à Brooklyn, la muraille de Chine, le Mur de Berlin, Sarajevo et Jérusalem...
A partir de ce voyage qui mêle choses vues et entendues, rencontres dramatiques ou cocasses, l'histoire, la littérature, les souvenirs et la réflexion, Guy Sorman montre comment notre planète hésite entre deux forces contradictoires: la mondialisation à l'américaine et le réenracinement tribal.
Dans cette tension entre civilisations, la France devrait poursuivre sa voie singulière, celle du métissage des cultures plutôt que de l'exclusion de l'autre.
Guy Sorman enseigne, écrit et dirige un groupe de presse. Parmi ses douze ouvrages publiés, rappelons La Solution libérale, Les Vrais Penseurs de notre temps, et Le Bonheur français.
Le don, le volontariat, les fondations, la philanthropie sont au coeur de la société américaine : 90% des Américains participent, en donnant du temps ou de l'argent, à une activité dite « non lucrative » pour soutenir les écoles, les universités, les arts, la nature, l'action humanitaire, les églises... Ce troisième secteur, ni capitaliste ni socialiste, représente 10% de l'économie américaine et emploie 10% des Américains !
Curieusement, le sujet est peu connu, peu décrit : il n'existe aucun livre qui en donne une vision d'ensemble. Le Coeur américain propose cette vision sous la forme d'une enquête menée dans tous les États-Unis auprès de ceux qui donnent et de ceux qui reçoivent. Ce voyage est accidenté : bien des fondations sont inefficaces ou relèvent du spectacle. Certaines Églises font oeuvre utile, d'autres non. Quelques fondations, dites think tanks, jouent un rôle politique déterminant. D'autres défendent bruyamment des causes qui divisent (drogue, armes), si bien que les minorités actives se révèlent souvent plus influentes que la majorité silencieuse. C'est la philanthropie qui vient réparer la société américaine, fragmentée par la violence, les conflits ethniques et la faiblesse des protections sociales collectives. Observer aujourd'hui ce troisième secteur permet de découvrir une face méconnue des États-Unis, mais aussi de la comparer à la France et à l'Europe : en Europe, où l'Etat providence est à bout de souffle, l'expérience américaine nous enseigne quelques approches innovantes pour promouvoir la solidarité, améliorer la vie des quartiers difficiles, l'éducation, voire créer de nouvelles formes de citoyenneté fondées sur la société civile plutôt que sur la dépendance envers l'État.Guy Sorman est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages dont La Solution libérale, Les Vrais Penseurs de notre temps, L'Année du Coq, Le Génie de l'Inde, Made in USA, L'Economie ne ment pas, parus aux Editions Fayard.
Longtemps, la France symbolisa la connaissance, la science contre l'obscurantisme. Cette foi presque excessive dans le progrès fut théorisée par Condorcet et Auguste Comte: eux considéraient que notre pays portait haut le flambeau qui conduirait les peuples vers la lumière. Longtemps, Claude Bernard, Louis Pasteur, Marie Curie incarnèrent cette prééminence de la raison qui devait s'affirmer aussi bien dans notre recherche, notre industrie, que dans nos valeurs républicaines; celles-ci n'étant pas dissociables de celles-là.
Quand avons-nous laissé choir notre attachement au progrès?
Commençons par les techniques de l'information. Celles-ci sont dominées par les Etats-Unis, mais d'autres nations se battent, comme les pays scandinaves ou le Japon; la France est singulièrement à la traîne, conséquence de la la conception hiérarchique de la société que perpétuent nos élites d'État : la bourgeoisie administrative et universitaire considère par exemple qu'il appartient aux secrétaires, et non pas aux énarques ni aux agrégés, de saisir des textes. La cyberculture, qui démocratise et bouleverse la pyramide du commandement, doit donc être contenue : c'est ainsi que nous restons en marge de la société de l'information.
Le retard est encore plus inquiétant dans les biotechnologies, en proie à une véritable campagne obscurantiste capable d'éliminer le pays de Pasteur de la course à la maîtrise du vivant et à ses perspectives économiques. La folle campagne contre les OGM, mélange d'antiaméricanisme primaire, de calculs protectionnistes à courte vue et de nostalgies de terroirs disparus, conduit à l'exil nos chercheurs et déplace hors de France les entre-prises et les capitaux.... Claude Bernard, réveille-toi, ils sont devenus fous !
L'obscurantisme gagne aussi la recherche médicale; alors que le Parlement britannique, par un geste pionnier, a adopté en janvier 2001 une loi autorisant le clonage à des fins thérapeutiques, notre Comité national d'éthique s'est divisé, incapable d'adopter une position claire et franche en faveur du progrès scientifique. Le président de la République s'est révélé encore plus conservateur en se prononçant franchement contre le clonage. Une position à rapprocher de l'attitude opposée du Premier ministre britannique, Tony Blair, qui alerte souvent ses compatriotes contre ce qu'il appelle la montée de "l'anti-science" en Europe. L'anti-science fonctionne sur un mode connu : choisissez des terrains sensibles, diffusez de fausses informations, prétendez qu'elles sont démontrées, fabriquez des explications simplistes clé en main, qui tiennent lieu d'intelligence des faits, et séduisez ainsi les esprits craintifs, allergiques à tout changement. Qu'il s'agisse des OGM, du réchauffement possible du climat, de l'énergie nucléaire et du clonage, nos nouveaux millénaristes recyclés s'emploient à nous apeurer de manière à se poser en sauveurs de l'humanité ; ce qui leur importe, ça n'est évidemment pas la vérité, mais le pouvoir, ce pouvoir qu'ils craignent de voir leur échapper.Guy Sorman enseigne, écrit et dirige un groupe de presse. Il est en outre maire-adjoint de Boulogne-sur-Seine. Parmi ses ouvrages publiés , rappelons La Solution libérale, Les Vrais Penseurs de notre temps, Le Bonheur français , Le Monde est ma tribu , Une belle journée en France, La Nouvelle Solution libérale et Le Génie de l'Inde.
L'économie n'est plus une opinion, c'est une science. Les percées théoriques et leur application politique ont, depuis trente ans, transformé la condition humaine : le monde est entré dans une phase de développement sans précédent. Il n'existe plus désormais qu'un seul système économique : le marché mondialisé. Fondé sur l'innovation incessante et l'esprit d'entreprise, ce système est progressiste et imparfait : il exige des critiques, à condition qu'elles soient scientifiques, et des corrections politiques, à condition qu'elles ne détruisent pas le système lui-même.
Cette économie moderne n'est pas à l'abri des fluctuations, mais le temps des grandes crises semble passé : les nations qui appliquent les enseignements de la science économique connaissent la croissance la plus forte, les mauvais élèves payent par leur stagnation.
Ici, Guy Sorman rencontre les grands théoriciens de notre temps et les praticiens ; il montre comment les découvertes théoriques expliquent les succès et les échecs du développement au sein de toutes les civilisations. Ce livre est un état de la connaissance économique à travers le monde.
L'économie ne ment pas est le vingtième ouvrage publié par Guy Sorman aux Editions Fayard depuis La Révolution conservatrice américaine en 1983 jusqu'à L'Année du Coq, Chinois et rebelles, en passant par La Solution libérale et Les Vrais Penseurs de notre temps.
Récit de voyage, enquête, portraits, choses vues et entendues, pamphlet, programme, exploration de l'avenir: Le Capital, suite et fins, est tout cela en même temps.
Le capitalisme triomphant aux Etats-Unis, balbutiant en Russie, en Pologne ou en Chine, dévoyé au Brésil ou en Egypte, essoufflé en France, en Allemagne, aux Pays-Bas, rejeté au Soudan ou en Inde, tel est le héros de cette saga contemporaine: une réponse ironique au Capital de Marx.
Le capitalisme saura-t-il défaire ses ennemis, succombera-t-il à ses crises intérieures, saura-t-il vaincre les fondamentalismes? Comment se concilie-t-il avec les cultures, les religions: les détruit-il, les remplace-t-il? Fonde-t-il ici la démocratie, mais n'en appelle-t-il pas ailleurs à l'autoritarisme, voire au despotisme? Comment crée-t-il de la liberté, mais aussi de la pauvreté et du chômage? Comment enfin, aujourd'hui, un projet libéral devrait-il répondre à l'attente des Français?
Telles sont quelques-unes des interrogations auxquelles Guy Sorman répond dans ce livre à sa manière: vivante, informée, concrète.
L'auteur, à 50 ans, achève ainsi le cycle qu'il a inauguré en 1983 avec La Révolution conservatrice américaine, poursuivi avec La Solution libérale en 1984, L'Etat minimum en 1985, La Nouvelle Richesse des nations en 1987, Les Vrais Penseurs de notre temps en 1989, Sortir du socialisme en 1990, En attendant les Barbares en 1992.
La société américaine est en révolte. La jeunesse repousse la contestation, les femmes luttent contre le féminisme, les contribuables contre l'impôt, les églises les plus conservatrices rallient en masse de nouveaux fidèles, les intellectuels défendent le capitalisme, les syndicats ouvriers s'effondrent, les Noirs dénoncent la politique des droits civils: une révolution conservatrice contre la gauche et contre l'étatisme.
Ce retour de la morale sur fond de crise économique s'accompagne de la disparition des industries périmées. Dans le même temps déferlent les nouvelles technologies. Cette association du retour aux valeurs traditionnelles et du microprocesseur définit le " nouveau conservatisme ": le modèle américain des années 80.
Mais l'essai de Guy Sorman est aussi, sur les pas de Tocqueville, un voyage au sein de la Démocratie américaine avec ses personnages hauts en couleur, l'immense disponibilité de ses espaces et de ses esprits.
Guy Sorman, 39 ans, ancien élève de l'ENA, enseigne l'économie à l'Institut d'Etudes politiques de Paris. Il dirige un groupe de publications qu'il a créées, en particulier la Lettre politique et parlementaire, et collabore au Wall Street Journal.
Comment devient-on Français? qu'est-ce que Français veut dire? Telle est l'interrogation classique, mais d'une actualité pressante, à laquelle tente de répondre Guy Sorman. Non de manière abstraite, mais au travers de sa propre expérience de fils de l'immigration, inaugurant ainsi un genre littéraire nouveau pour lui: l'autobiographie intellectuelle.
Cet itinéraire personnel traverse les années 50, 1968, l'ENA, le Paris des lettres et des arts de notre temps, des capitales étrangères: rencontres sérieuses ou drôles, d'interlocuteurs connus ou inconnus. Ce parcours conduit l'auteur à définir la France par le pluralisme de ses identités, et à redéfinir sa propre philosophie libérale comme une alliance entre la raison des Lumières et les mythes de Justice et de Nation.
Guy Sorman, à 51 ans, est l'auteur d'une dizaine d'ouvrages sur la pensée libérale, le développement économique, les théories dominantes de notre temps. Il dirige par ailleurs un groupe de presse qu'il a créé (L'Esprit libre, Vie publique).
Le Tiers Monde n'est pas la masse inerte et désespérée qu'on nous donne trop souvent à percevoir en Occident; bien au contraire, il réfléchit, travaille et innove.
Guy Sorman nous en propose une vue nouvelle au terme d'une enquête de trois années dans dix-huit pays, de l'Egypte à l'Inde, de la Chine au Brésil, en passant par la Corée, Cuba ou l'Afrique du Sud. Ce voyage, qui commence à la frontière mexicaine et s'achève dans l'île de Zanzibar, nous fait rencontrer des chefs d'Etat, des poètes, des philosophes, des économistes, des puissants et des humbles. Une nouvelle définition du Tiers Monde s'en dégage progressivement: ces peuples sont moins les victimes des conditions naturelles ou de l'" impérialisme " que des mauvaises politiques que leur imposent leurs propres gouvernements. Il apparaît aussi que les recettes ou les idées reçues, pas plus que les idéologies révolutionnaires, n'apportent la moindre solution à la pauvreté de masse. Des solutions concrètes se dégagent, en revanche, à partir de la " révolution verte " qui a vaincu la famine en Inde, de la réforme agraire à Taïwan et en Chine, ou de la conquête du marché mondial par les Coréens, qui démontre comment un peuple sous-développé a pu devenir riche en vingt-cinq ans.
Guy Sorman, 43 ans, dirige une entreprise de presse qu'il a créée. Ancien élève de l'ENA, il enseigne l'économie à l'Institut d'Etudes politiques de Paris. Il est membre fondateur de l'organisation humanitaire " Action Internationale contre la faim " (AICF) et a publié La Révolution conservatrice américaine (1983), La Solution libérale (1984) et l'Etat minimum (1985).
Une belle journée en France est une charge humoristique contre les impostures françaises. Le héros de ce récit, cadre supérieur résidant en banlieue parisienne, nous raconte une journée ordinaire qui commence à l'aube par l'achat de croissants mal décongelés. A partir de ce moment-là, tout ira de mal en pis: la météo se trompe, les journaux mentent, les politiciens truquent, les intellectuels radotent.
Au long de cette unique journée, racontée comme un récit romanesque, notre auteur rencontrera, entre autres, un faux SDF, un élu corrompu, un inspecteur du travail obsédé, un chef de parti opportuniste, etc... La France est devenue une nation de faux-monnayeurs.
Par cette forme d'écriture renouvelée, Guy Sorman veut rappeler qu'être libéral exige de se montrer impertinent envers tout pouvoir et toute idée reçue.
Guy Sorman enseigne, écrit et dirige un groupe de presse. Parmi ses douze ouvrages publiés, rappelons La Solution libérale, Les Vrais Penseurs de notre temps, Le Bonheur français, et Le monde est ma tribu.
La société bourgeoise, blanche et occidentale, privée de ses ennemis traditionnels à gauche et à l'Est, s'en invente de nouveaux: les immigrés de l'extérieur, les drogués de l'intérieur.
Sommes-nous assiégés par ces nouveaux barbares qui vont nous imposer leurs moeurs? La menace est-elle réelle ou imaginaire? Qui sont les immigrés et quelles sont les politiques de l'immigration? Qui sont les drogués, et la guerre menée contre eux est-elle nécessaire pour sauver l'ordre établi?
Loin des fantasmes et des joutes idéologiques, la réponse ici est dans l'enquête. Guy Sorman nous mène de Paris à Washington et Pékin, d'Amsterdam à Tokyo, de Berlin à Liverpool, Rabat et Los Angeles, partout où les " nouveaux barbares " affrontent les Etats bourgeois.
Dans la ligne de La Solution libérale et de La Nouvelle Richesse des nations, l'auteur préconise des solutions concrètes, fondées sur le respect des différences et la tolérance.
Face à la mondialisation ressentie comme une menace, comment sauver l'intégrité de l'Islam ? Les musulmans sont divisés. Un premier courant, celui de l'islamisme radical, peut conduire au fanatisme et à la violence ; il mobilise toute l'attention des Occidentaux. Pourtant, une autre tradition propose un islam éclairé et libéral.
Son histoire commence en Egypte au XIXe siècle. Le héros en est Rifaa el-Tahtawi, penseur et homme d'Etat. Il modernise son pays en s'inspirant de la France où il a vécu. Depuis lors, les progressistes musulmans se désignent volontiers comme « les enfants de Rifaa ». Enracinés dans leur foi et leur culture, partisans de la démocratie et de l'esprit des Lumières, ils combattent les fanatismes religieux, les idéologies totalitaires et, avec courage, leurs propres tyrans. Pourtant, aucune caméra ne vient en porter témoignage ; pas une ligne dans nos médias. Allons-nous enfin soutenir ces alliés naturels de l'Occident ?
Bien souvent, en effet, nos gouvernements préfèrent s'accommoder avec des despotes. Fatale erreur ! A terme, seule la libération des musulmans contre les islamistes, les dictateurs, l'ignorance et la pauvreté pourra fonder notre propre sécurité.
Au Maroc, en Indonésie, en Egypte, en Turquie, en Israël, au Koweït, en Arabie Saoudite, en Iran, au Bangladesh, Guy Sorman a rencontré ces « enfants de Rifaa ». Qu'attendons-nous pour leur tendre la main et tenter ainsi de réconcilier les musulmans avec l'Occident ?
Les Américains ne sont plus des Européens ; les Etats-Unis sont devenus une civilisation singulière, sans équivalent, profondément religieuse. Cette nation emportée par sa croyance en une mission démocratique envers le reste du monde nous devient toujours plus impénétrable, plus incompréhensible. Le pouvoir politique sous le contrôle vigilant du peuple et des médias, l'économie dictée par une concurrence sans relâche, l'intégration volontariste des minorités ethniques et de millions d'immigrés, l'enthousiasme des Eglises, les ligues morales et les mouvements de rébellion, la violence et sa répression, obéissent à des principes qui ne sont pas communs en Europe. Le culte du corps, le sport et la sexualité ne suivent pas non plus nos codes. Cette civilisation américaine est si particulière que l'on ne peut plus parler d'un modèle qui serait exportable ; tant de singularité laisse le monde perplexe, fasciné ou hostile. Le malentendu transatlantique entre eux et nous n'est donc pas près de se dissiper, quels que soient les aléas de la politique intérieure et des conflits mondiaux.
Mais ce livre qui en rend compte est avant tout un voyage, une collection de personnages célèbres ou inconnus, et une méditation de l'auteur, commencée à l'âge des premiers charters, en 1962, poursuivie jusqu'en 2004 dans l'Amérique de Bush et de Kerry. Guy Sorman, qui nous fit découvrir en 1983 La Révolution conservatrice américaine et le reaganisme, poursuit ici sa description des Etats-Unis si proches de nous en apparence et en vérité si exotiques.
Tout au long de l'année 2005, année du Coq selon le calendrier chinois, la Chine a été parcourue d'innombrables révoltes : jacqueries paysannes, soulèvements religieux, grèves ouvrières, pétitions des militants démocrates, mouvements écologistes. À mesure que la Chine s'ouvre au monde, le peuple mieux informé - en particulier grâce à Internet - se rebelle contre la tyrannie du Parti communiste. L'injustice croissante, la corruption du pouvoir, la censure, la surveillance de tous les instants, la propagande, la répression indignent de plus en plus les Chinois; ils grondent et protestent, autant les instruits que le milliard de paysans laissés à l'écart par le modèle de développement industriel que le Parti leur impose.
Qui, en Occident, écoute ces Chinois en révolte ? Hommes d'État et hommes d'affaires, fascinés par le Parti et ses prétendus succès, préfèrent pactiser avec lui plutôt que de soutenir les partisans de la démocratie en Chine : cette dangereuse myopie ignore la réalité de ce pays et insulte son avenir.
L'auteur a passé l'année du Coq sur place, à l'écoute de ces rebelles en quête de liberté ; il leur donne ici la parole en une plongée dans la Chine profonde, un voyage dans les villages et les provinces, loin de l'imagerie habituelle.
« Longtemps, l'origine territoriale a dicté le destin personnel et le regard que chacun portait sur le monde. On voyageait, on migrait parfois mais en restant attaché, par un fi l visible ou non, au village, au pays. Pourtant, nous sommes de moins en moins d'ici et de plus en plus de notre temps. Les migrants, les jeunes, les élites cosmopolites sont les plus citoyens de leur temps ; les nostalgiques, les immobiles restent de leur lieu mais sans être à l'abri du temps. Tout bouge, tout voyage, tout change : les hommes, les objets, les musiques, les images, les idées. Ce mouvement général et ce transfert d'identité font ce que l'on appelle la mondialisation. »
Les réflexions rassemblées dans ce volume participent de cette célébration du temps. Publiées au départ sous forme de journal entre 2006 et 2009, ces trois cents textes courts et synthétiques ont comme fi l conducteur la mondialisation, observée par Guy Sorman comme une civilisation. Parcourant le monde entier, de New York à Berlin, des mégapoles de Chine et d'Amérique latine aux terres indiennes, il nous livre avec ces micro-récits au ton enlevé, parfois polémique, leur souci de l'information exacte, une vision protéiforme de la planète « ici » et « maintenant ».Guy Sorman enseigne, écrit et dirige un groupe de presse. Il vit entre Paris et New York, et parcourt sans cesse le monde pour voir et s'informer. Parmi ses ouvrages publiés, rappelons La Solution libérale, Les Vrais Penseurs de notre temps, Le Bonheur français, Le monde est ma tribu, Une belle journée en France, La Nouvelle Solution libérale, Le Génie de l'Inde, Le Progrès et ses ennemis, Les Enfants de Rifaa, Made in USA, L'Année du Coq et L'Économie ne ment pas.
Au départ de ce livre, une indignation. Quand, en 2015, les réfugiés du Proche-Orient se sont présentés aux portes de l'Europe, nous avons entendu pour ne pas les accueillir les mêmes arguments que ceux qui furent opposés en son temps au propre père de l'auteur.
Guy Sorman se livre ici à un exercice inédit: le tressage serré de l'autobiographie et de l'essai.
Fils d'un loueur de chevaux de Varsovie, son père a fui la Pologne en 1916 pour échapper à l'enrôlement dans l'armée russe, puis l'Allemagne en 1933 pour échapper aux hordes nazies, puis Paris en 1940 pour échapper aux Allemands, puis le Lot-et-Garonne en 1942 pour échapper aux gendarmes français: une vie dans le siècle, pourchassé par les séides de Lénine, Hitler et Pétain, à courir plus vite que les idéologies totalitaires. Le fils Guy aussi, à sa manière, rencontre la grande histoire: son cousin Herschel Grunspan (Grynspan) a tué Ernst Von Rath, secrétaire de l'Ambassadeur d'Allemagne à Paris, servant de prétexte au déclenchement le lendemain de la Nuit de Cristal. Il passe son adolescence à Sartrouville où opère le bon docteur Destouches, alias Louis-Ferdinand Céline? Le « N » de trop du patronyme Sormann (décret de naturalisation de ses parents en 1947) va-t-il le poursuivre toute son existence, rappelant une Odyssée commencée en 1492, passant par Istanbul, Varsovie, Berlin, Paris, New York?
Ce père voulut être américain mais n'y parvint pas. Le fils, lassé de n'être que français, ou plutôt de découvrir à 46 ans qu'il était demeuré apatride aux yeux de la loi française (pas recensé en 1947, tous ses efforts pour « faire un bon français » -études brillantes, ENA, Légion d'honneur, élu local, épouse et enfants catholiques, cabinet d'Alain Juppé, initiation à la franc-maçonnerie- échoueront devant un fonctionnaire de police de Boulogne-Billancourt au moment de renouveler sa carte d'identité.) a opté pour la double nationalité. Il raconte ici avec entrain et cocasserie les épisodes les plus marquants d'une vie à cheval entre deux nations: le plus américain des français et le plus français des américains n'est-il pas le mieux placé pour décrire de l'intérieur ce qui distingue profondément ces deux pays aux prétentions universelles? Pas seulement la nature de leur vision du capitalisme, mais plus profondément, leurs relations respectives au corps, à l'espace, à la religion, à la charité, à autrui, à la vérité, à la transcendance...Et à l'ego : ses portraits sans concession des grands de ce monde en « pompeux cornichons » réjouiront tous les lecteurs !