Avec la verve qu'on lui connaît, Gilles Pellerin renoue avec le genre de la nouvelle en prenant pour appui les douze signes du zodiaque ; grâce à son érudition et à son sens du rythme, chaque signe sert ainsi de prétexte à une nouvelle mettant en scène des personnages légèrement décalés, dont on ne saurait dire s'ils sont franchement agaçants, attachants ou carrément drôles. Chose certaine, le genre de la nouvelle est particulièrement bien servi ici, confirmant la réputation de l'auteur, maintes fois récompensé.
Ce florilège des textes parus sur la question du français de la Conquête à aujourd'hui présente la situation de notre langue en terre d'Amérique telle que nous la vivons et que l'ont vécu nos ancêtres. Contributions d'auteurs anciens et modernes. Texte général de Gilles Pellerin.
Couples, amis, parents et enfants, voisins, collègues, amants et inconnus, tous les protagonistes, narrateur compris, s'assemblent et s'additionnent dans ce qui n'est pas assez, ou déjà plus, trop ou trop peu. Au lieu-dit des malaises muets, le réel répand ses largesses : rivalité, tromperie, méprise, mensonge, humiliation, imposture, ignorance, incommunicabilité... Parce qu'il a besoin de sentir palpiter la vie « dans une forme dont le pouls est si évidemment rapide », l'écrivain choisit la nouvelle brève : dense, exiguë, concentrée, rusée, épicée, mordante, fine dans l'humour autant que dans l'émotion. En soixante-six textes, il puise sans relâche dans le rapport de force entre l'impondérable et l'intelligence des mots.
Nouvelles à saveur fantastique où la réalité s'organise volontiers (ou elle semble le faire...) suivant une logique tantôt onirique, tantôt animiste (les objets étant investis de ce qui pourrait tenir lieu d'âme).
Abandonnés dans un monde hostile aux chimères, les personnages de ces nouvelles louvoient entre les écueils de la bêtise et de la rationalité rance.
Gilles Pellerin établissait dans Nous aurions un petit genre une équation entre brièveté et cruauté : la plus grande misère du protagoniste d'une nouvelle tient au fait qu'il ne dispose que de quelques pages pour agir. Ici, dans un recueil regroupant plus de quatre-vingts textes, le temps lui est forcément compté et les situations énigmatiques se multiplient. La rapidité d'exécution réclame une narration vigoureuse, qui sert à merveille les registres familiers de l'auteur : ici, l'absurde ; là, l'humour ; là encore, l'exubérance. Mais aussi cette touche de lyrisme au détour d'une page pour nous rappeler que du désordre peut naître la tendresse.
À la faveur d'un échange épistolaire que leur proposait la revue de culture néerlandaise « Septentrion », Stefan Hertmans et Gilles Pellerin ont esquissé l'un pour l'autre le portrait linguistique de la Flandre et du Québec. Mais voilà que le propos a glissé de son cadre initial - la langue - et de la description des inconforts que ressentent Flamands et Québécois, vers la culture, celle qui émane tantôt du monde germanique, tantôt du monde latin ; celle qui lutte contre l'uniformisation à laquelle certain capitalisme contemporain aimerait la réduire pour en faciliter la commercialisation ; mais aussi celle qui s'excuse d'exister. Si les intellectuels sont devenus suspects, en voilà deux qui entendent défendre le droit de parole, qui est aussi le droit au doute et à l'espoir.
Anonyme dans son voisinage autant que parmi ses collègues fonctionnaires, l'Homme mesuré mène une vie tranquille, heureuse et inquiète auprès de sa femme et de leurs deux enfants. Il s'étonne un matin de la subtile distorsion de l'image que lui renvoie le miroir, assez pour chercher partout des signes de changement, et en trouver. Depuis l'arrivée de son nouveau supérieur hiérarchique, il ne peut plus se soustraire aux activités sociales du ministère - bal de la Marionnette, voyage, atelier de formation, concours de sosies à la télévision d'État -, ce qui le place à répétition dans des situations embarrassantes. Le miroir ne mentait pas : le travestissement est en cours.
Fausse camaraderie, complicité simulée, manipulation, collusion, falsification, déguisement : considérant l'actualité politique, Gilles Pellerin n'a pas eu à puiser très loin les éléments qui lui ont permis de dessiner un portrait de société satirique et drôle où le pouvoir et la politique-spectacle s'immiscent au coeur de la vie intime.
Une grande constante traverse le dernier numéro de l'année de la revue Nuit blanche : celle du voyage. En plus de toutes les nouveautés québécoises et internationales, voici le menu qu'elle nous propose. Premièrement un panorama de la littérature routière et vagabonde, de Okanagan de Sara Lazzaroni à L'Astronome dur à cuire de Jonathan Ruel en passant par Le Fil des kilomètres de Christian Guay-Poliquin. Ensuite une approche particulière de l'« indianité » à travers l'oeuvre de Louise Erdrich et Thomas King. Puis, un anniversaire : la maison d'édition L'Instant même fête ses 30 ans et se raconte à rebours. De nombreuses pages seront consacrées aux correspondances du clan Ferron. L'écrivain méconnu du XXe siècle mis à l'honneur sera le moderniste et voyageur Luc Durtain (1881-1959). La publication nous propose également de découvrir le poème inédit de Robert Yergeau Les Muses chauves ainsi qu'un portrait de l'écrivaine Gracia Couturier, entre théâtre, albums jeune public et romans.
Au tournant des années 2010-2020, il n'est pas inutile « de savoir, de se rappeler, de découvrir que la boucane a déjà existé, ainsi que quelques barbus ». Avec le dossier ou plutôt collage, « Québec psychédélique », la revue Nuit blanche revisite, dans son édition estivale, une époque où « tout était à refaire ». Regards actuels, espiègles, critiques, voire acides s'entrecroisent à propos de ces années de révolte et d'utopie(s) : celles des communes, de la revue Mainmise; des Jean Basile, Geoges Khal, Denis Vanier et tant d'autres. Ce numéro propose aussi un 25e portrait d'écrivain franco-canadien, celui du Franco-Manitobain Jean Chicoine et un de Francis de Miomandre, écrivain méconnu du XXe siècle. Retrouvez aussi des articles sur Paul Auster, le Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec et plusieurs commentaires critiques de fictions et d'essais récemment parus.
Le numéro du printemps l'avait annoncé. Le numéro d'été de la revue Nuit blanche y plonge. Voyez de plus près ce qu'il en est du « projet Sagalane », de ses sauvages ramifications et de son bibliothécaire de survie en chef, Charles Sagalane , qui signe « Le livre jamais lu » de cette édition. Complice, la photographe littéraire Sophie Gagnon-Bergeron poursuit l'aventure « Bibliothèque de survie », la documente dans un photoreportage en territoire de l'inattendu, celui de la littérature en cavale dans l'infini d'un paysage de montagnes et de lacs. Ce numéro propose aussi France Daigle dans la rubrique « Écrivains franco-canadiens », un texte de création signé Charles Sagalane, un sondage auprès de poètes des Forges par Michel Pleau à l'occasion du 50e anniversaire des Écrits des Forges, un article de Thérèse Lamartine « De la pédo-apologie à la pédocriminalité »où elle dissèque la portée de trois livres, trois histoires et un entretien avec l'autrice Catherine Leroux.
En couverture du numéro d'automne de la revue Nuit blanche, retrouvez la romancière et poétesse Judy Quinn dont le septième livre L'homme-canon vient de paraître. Bruno Lemieux l'a rencontrée. L'écrivain Renaud Longchamps, lui, poursuit sa réflexion sur la genèse de son oeuvre entamée dans le numéro précédent. La rubrique « Écrivains méconnus du XXe siècle » est consacrée à Panaït Istrati et celle sur les « Écrivains franco-canadiens » à Michel Ouellette. Puis, François Ouellet vous invite à découvrir Eudore Évanturel, poète canadien-français de la fin du XIXe siècle, un peu précurseur de Nelligan, un peu précurseur de la poésie moderne. Refroidi par la critique, il n'aura publié qu'un seul recueil, Premières poésies. 1876-1878. Enfin, retrouvez plusieurs critiques d'ouvrages récemment parus, une entrevue de Michèle Bernard avec Viveca Sten, prolifique autrice suédoise, anciennement avocate, et une discussion des écrits de la romancière Caroline Vu par Catherine Voyer-Léger.
Historiquement, la ponctuation sépare tout d'abord les mots. Elle permet aux copistes d'être fidèles aux textes et aux lecteurs à voix haute de pouvoir respirer. Puis l'imprimerie lui confère une fonction de régulation du langage, régulation que les écrivains rebelles remettent parfois en question selon les modes du moment. Cet automne, XYZ, la revue de la nouvelle, fait de la ponctuation son thème central. « Si la nouvelle tend vers la brièveté, sans toujours l'atteindre, la ponctuation, elle, émane du point sans pouvoir s'y limiter » : écrit Jean-Sébastien Lemieux dans sa présentation du numéro. Les nouvelles qui le composent n'expérimentent pas forcément avec la ponctuation en tant que telle, mais elles en tirent toutefois un certain principe : celui de l'autoréflexion sur la littérature elle-même, la fiction venant remettre en question les pouvoirs du langage. La revue propose onze textes courts signés Sophie Prévost, Thomas Mainguy ou Julius Nicoladec, ainsi que le lauréat du concours de nouvelles XYZ, L'Épouvantail de David Bélanger, et trois comptes-rendus d'ouvrages théoriques ou de recueils divers.
Inspirées par la musique, les nouvelles composant ce numéro hivernal de XYZ. La revue de la nouvelle referent tantôt explicitement aux grands compositeurs tantôt plutot à de grands courants, mais chaque fois ramenent la musique a la question du sens, comme si notre raison d'etre se trouvait quelque part dans le son, dans le rythme, dans la vibration. Vanessa Berger, Genevieve Boudreau, Jean-Francois Chassay, Sylvain David, Caroline Guindon, Frederic Hardel, Francoise Major, Gilles Pellerin, Emmanuel Poinot, Maude Poissant, Claudine Potvin et Christiane Vadnais interrogent, sans poser de questions et sans donner de reponses, notre place dans cette existence vibrante. Anaïs Gachet signe quant à elle La sanguinaire, une nouvelle en thème libre. Le numero est complete par une entrevue avec le laureat du prix Adrienne-Choquette 2019, Simon Brousseau et des comptes rendus des plus recents recueils de Mo Yan et de David Dorais. (source : communiqué, XYZ. La revue de la nouvelle)
Fruit de leur enseignement sur la présence du mythe dans la littérature, l'essai de Georges Desmeules et Gilles Pellerin s'adresse aux nombreux professeurs qui enseignent la mythologie non pas tant dans la perspective de raconter les aventures de héros prodigieux que pour en dégager le sens que ceux-ci continuent à sécréter, bien que des oeuvres phares comme l'Iliade et l'Odyssée aient été écrites il y a près de trois millénaires. Le recours à la théorie littéraire et le recoupement des personnages dans des séquences empruntées aux deux épopées d'Homère et aux tragédies antiques permet d'expliquer l'incomparable grandeur de ces figures héroïques et notre propre fascination à leur égard.
Les auteurs enseignent la littérature au collège François-Xavier-Garneau de Québec. Ils ont chacun fait paraître plusieurs essais et études sur la littérature.