Le Capital est-il un livre de science économique ? Pour renouveler cette question, Gérard Maarek entreprend de soumettre le texte de Karl Marx à l'épreuve logique de la formalisation mathématique. Cette lecture du Capital, au moyen des concepts de l'économie mathématique contemporaine, fournit le point de départ d'une confrontation inédite, entre la théorie économique de Marx, et la pensée néo-classique aujourd'hui dominante. Cette investigation conduit à réinterpréter l'apport de Marx à la science économique, de façon radicalement différente de celle à laquelle nous sommes accoutumés. Marx se présente, en effet, comme un théoricien de l'équilibre, dont les Schémas de la reproduction, simples et élargis, constituent la première problématique complète. Il apparaît également comme l'initiateur de l'analyse des conflits, c'est-à-dire l'ancêtre lointain de la théorie économique des jeux, à travers sa formulation de l'exploitation sociale. Une telle présentation, qui met systématiquement l'accent sur les éléments de continuité de la pensée de Marx, par rapport à la science économique contemporaine, irritera sans doute tous ceux qui cherchent, au contraire, dans la critique de l'économie politique, les éléments de rupture. Elle fournit, en tout cas, un témoignage original de l'actualité du Capital.
La décennie 90 s'est ouverte, en France, sur un changement brutal des comportements. Aux « années de strass », ont succédé les « années de cendres », caractérisées par un recul du désir d'entreprendre et une course à la sécurité financière. Les structures patrimoniales sont brutalement apparues inadéquates aux acteurs du secteur privé : trop d'actifs réels faiblement productifs, trop d'un endettement coûteux, un matelas d'épargne à épaissir. D'où des tendances à la baisse du prix de ces actifs réels, au sous-investissement, à l'appréciation du change, à l'élargissement du solde extérieur, à l'érosion des marges bénéficiaires, à la contraction de la production et des effectifs employés. Cette crise conjoncturelle, d'une durée exceptionnelle, est venue aggraver le chômage endémique qui sévit depuis vingt-cinq ans. L'enlisement désigne précisément une situation dans laquelle l'action publique ne parvient pas à extraire l'économie des sables mouvants où elle s'enfonce. Ce livre a pour ambition de démonter les mécanismes qui sont à l'origine de cette contre-performance et de délimiter le cercle des réalités dans lequel devront s'inscrire les politiques efficaces de l'avenir...
Après avoir dressé un panorama du paysage fiscal français, l'ouvrage propose d'ordonner la fiscalité selon une logique économique afin de faire apparaître le partage entre les catégories sociales. Ainsi, la priorité est donnée à son « incidence », c'est-à-dire à la recherche de ceux qui portent le poids de l'impôt. L'ouvrage analyse ensuite l'efficacité des politiques fiscales à l'aune de quatre exemples (le CICE, le Crédit impôt recherche, la fiscalité du logement et la fiscalité écologique) et constate un effet d'incitation systématiqument lent et surestimé. La coopération entre les nations est devenue indispensable dans un monde où la digitalisation de l'économie et la mobilité des individus érodent la capacité à collecter l'impôt. Le souci de redistribution implique de définir un objectif de justice fiscale explicite : celui du philosophe John Rawls, en s'attaquant d'abord à la pauvreté, semble le mieux susceptible de ménager liberté et équité. Pour échapper à ce qui semble un inextricable ensemble de contraintes, il faut également sortir des sentiers battus et développer des financements et des modes d'organisation alternatifs susceptibles de réduire la taille du secteur public, une coopération élargie entre les secteurs public, privé et associatif, et respecter des principes de l'impôt, énoncés à la fin de l'ouvrage.