Dans un contexte de crise des finances publiques, les États cherchent à encourager les financements volontaires alternatifs à la taxation pour financer les biens publics comme les institutions culturelles, l'éducation, la recherche... Ils ont donc mis en place depuis une quinzaine d'années des incitations fiscales au don, avec l'espoir d'atteindre un niveau de financement privé similaire à celui des États-Unis, où le niveau de philanthropie est beaucoup plus élevé qu'en Europe. Ainsi en France, un euro de don ouvre aujourd'hui le droit à une réduction d'impôts comprise entre 0,66 et 0,75 euro. Alors que les dépenses publiques associées à ces incitations augmentent, il faut s'interroger sur l'efficacité de tels dispositifs : dans quelle mesure l'État peut-il encourager la charité privée au moyen d'incitations financières ?
Pour répondre à cette question, il faut analyser et comparer les niveaux de dons dans les différents pays. Après avoir rassemblé les sources disponibles pour étudier le financement des biens privés autour du monde, en comparant en particulier l'évolution des dons en France, aux États-Unis, au Canada et au Danemark, les auteurs cherchent à comprendre les motivations des donateurs puis analysent l'efficacité des incitations fiscales au don, prenant en compte le fait que les incitations financières sont parfois contreproductives dans le cas de la charité privée. Comment améliorer le dispositif existant ?
Avec une dépense de près de 18 milliards d'euros, les aides personnelles au logement constituent une politique publique majeure visant à soutenir les ménages les plus modestes dans leurs dépenses. Plusieurs évaluations ont cependant remis en question l'efficacité de ces aides en mettant en évidence leurs effets sur les prix des loyers et en suggérant une capture importante de ces sommes par les bailleurs. La hausse des loyers a progressivement poussé de plus en plus de ménage au-dessus du loyer-plafond, transformant incidemment une prestation à l'origine affectée à la dépense de logement, en une prestation sociale comme les autres.
À partir de ce constat, les auteurs présentent dans cet opuscule une proposition de réforme des aides au logement. Elle a pour objectif de maintenir le budget actuel des aides au logement mais d'en modifier le fonctionnement afin d'améliorer leur efficacité. Dans un premier temps, le dispositif a été repensé afin de rompre le lien direct entre le montant du loyer et le montant de l'aide. Les aides au logement dépendent alors uniquement des caractéristiques du ménage et de ses ressources, comme toute prestation sociale. Dans un second temps, une fusion des aides au logement avec le revenu de solidarité active (RSA) et la prime pour l'emploi est envisagée. Cette réforme vise à réduire les effets inflationnistes des aides sur les loyers, à mieux intégrer les aides en direction des bas revenus en une seule prestation et à améliorer les incitations au retour à l'emploi.